Pause Café #35 : Saga, ou one shot ?

Retour sur un petit sujet léger dans cette Pause Café #35 ! Après quelques numéros plus polémiques et qui nécessitaient pas mal de travail en amont (notamment celui sur les réécritures de textes), je reviens -ponctuellement – avec une question toute simple. Etes-vous fan de sagas/séries ou préférez-vous les one shot ? Lidée du jour m’a été soufflée par Steven. Mais j’ai décidé d’en faire une pause café pour une raison bien précise et que je vais vous dévoiler très vite… 

Saga / one shot

Mais d’abord, commençons cette Pause Café #35 par un petit point lexical.

Les one shot…

J’entends par one shot ces romans qui fonctionnent tout seuls. Conçus comme des œuvres uniques, les one shot ne constituent pas le début d’une série feuilleton. Cela ne veut pas dire que l’auteur ne va pas enrober peut-être ensuite son roman d’un préquel ou d’une suite éventuelle. Mais un one shot se suffit à lui-même. Nul besoin de lire d’autres tomes pour avoir le fin mot de l’histoire. Certains appellent aussi ce type de textes des standalone.

Les sagas

D’un autre côté, on a des sagas, ou séries, qui sont des séries de volumes dans un même univers/cycle. Je vois pour les séries plusieurs cas de figure :

  • Les différents volumes construisent une histoire d’ensemble. Dans ce cas il est préférable de lire toute la série pour en avoir un aperçu complet.  Par exemple, Le royaume de pierre d’angle de Pascale Quiviger, La ville sans vent d’Eléonore Devillepoix ou encore La maison des jeux de Claire North. Il y a un suspens créé entre les différents tomes, et chacun apporte davantage d’éclaircissements sur l’intrigue et sa résolution.
  • Les séries qui sont constituées de romans indépendants. Dans ce cas, chaque volume est une histoire à part. Mais les différents tomes construisent malgré tout en arrière-plan une continuité (par exemple, dans l’univers, ou dans la construction des personnages). C’est par exemple le cas du Dernier apprenti sorcier de Ben Aaronovitch (Les rivières de Londres, Magie noire à Soho, Murmures souterrains).
  • Il y a également des romans qui ont été rassemblés a posteriori en cycles, du fait de leur thématique/ambiance/style commun. C’est par exemple le cas de la trilogie gothique de J. C Oates (Bellefleur, La légende de Bloodsmoor et Les mystères de Winterthurn), ou encore du quatuor de Los Angeles qui contient 4 romans de James Ellroy, dont Le dahlia noir).
  • Il y a aussi le cas des œuvres qui sont conçues comme un one shot mais souvent traduites en plusieurs tomes en France (pour des questions d’édition et de logistique). C’est par exemple le cas du Prieuré de l’Oranger de Samantha Shannon (que j’ai lu en deux tomes).
  • Et enfin il y a les cycles dans les séries. Je pense notamment à Pratchett avec ses Annales du disque-monde, qui contient plus d’une trentaine de tomes, mais contenant plusieurs petits cycles. Pas besoin forcément de commencer au tome 1 pour découvrir cette saga fleuve.

Identification compliquée

En général, l’éditeur est censé indiquer sur les couvertures la mention du tome. Mais cela arrive (fréquemment, en fait) qu’il ne le fasse pas. Pour des raisons commerciales, surtout. En effet, nombreux sont les lecteurs (comme moi) qui attendent qu’une série soit publiée intégralement ou entièrement traduite pour la commencer. Et ce afin d’éviter les mauvaises surprises (arrêt de publication en plein milieu de la série car pas de rentabilité suffisante). Les séries peuvent faire fuir une bonne partie du lectorat. Mais c’est un cercle vicieux : c’est aussi faute d’un lectorat suffisant que certaines séries ne vont pas au bout de leur vie éditoriale.

Bref, il n’est pas rare qu’un bouquin soit en fait un volume d’une saga sans que l’information ne soit apposée sur celui-ci.

Une époque anti-sagas ?

J’en viens à la raison de cette Pause Café #35. J’ai vu passer sur Twitter récemment un post d’une personne qui déplorait la disparition progressive des séries en SFFF. Selon cette personne, la préférence des lecteurs pour les one shot serait la marque d’une littérature appauvrie, vidée de son contenu, qui ne satisferait un lectorat bien dans l’air du temps : friand de rapidité, de « vite fait vite lu ». Evidemment, je ne suis pas d’accord avec ça.

La longueur est-elle gage de qualité ?

D’abord sur la question de la longueur. Un roman, c’est 200, 300… 500 pages. Ma dernière lecture, un one shot de 435 pages (Cité d’ivoire de Jean Krug, je vous en parle bientôt) a duré 9 jours. On n’est pas vraiment dans le binge reading à ce stade. Et je peux vous dire que ce bouquin était bien dense. A contrario, j’ai avalé des sagas bien plus rapidement que ça (au hasard, Le royaume de Pierre d’Angle n’a pas dû durer une semaine).

Ecrire du court, ce n’est pas faire preuve de flemme, ni ne rien avoir à dire (Segalen, Ponge, et Basho se retournent dans leur tombe). Pour moi, les meilleurs textes de Maupassant et Théophile Gautier ne sont pas leurs romans mais bien leurs nouvelles. Le format court perdure aujourd’hui (éditions 1115, collection F. Nigripes au chat noir, vivacité anthologies diverses et variées etc.). Il y a dans ce type d’écrits une poétique de la brièveté qui est un style et une technique bien à part, aucunement applicable dans un roman ou un feuilleton. Et le roman, ce n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler du format court !

Aimons-nous davantage le court ?

Je pense que la période dans laquelle nous vivons nous invite à apprécier davantage les choses brèves, en effet. Tout va vite : le rythme de sorties, le rythme de lecture, le rythme des publications sur les réseaux. A peine le temps de souffler. On est entouré d’infos brèves, de flash infos, de réels et de posts au nombre de caractères réduits. Vite lu, vite vu, vite ingéré, vite passé à autre chose. Alors forcément, aujourd’hui le court est roi, et synonyme de creux, de vide, de mauvaise qualité, et d’absence de recul, de profondeur, d’analyse.

Pour autant, je pense aussi qu’il y a dans la lecture un mouvement inverse. Un livre, c’est une parenthèse. En général, on se réfugie dans un livre pour faire une pause dan le tourbillon d’la vie. Nombreux sont les personnes qui aiment prendre le temps de s’immerger dans l’univers d’un bon roman pavé ou d’une saga pour tisser des liens profonds avec des personnages.

Je ne suis pas du tout convaincue qu’en littérature, les sagas aient perdu la cote. Sans mentionner Harry Potter, les sagas Grisha, Six of Crows, Anne de Green Gables, les séries de Sarah J. Maas, Jennifer Armentrout (la spécialiste des titres « un truc de machin et de chouette) connaissent un succès dingue. Les sagas de De Saxus font également des ravages. J’ai le sentiment que le lectorat jeunesse et YA se tourne davantage vers les sagas que les one shot (impression aucunement fondée, je précise). Et que dire de la saga de l’été, les 6 tomes de la série Blackwater ? Formidable succès éditorial qui démontre la vivacité des séries feuilletons (en reprenant d’ailleurs ce rythme de parution) et l’engouement du public pour ce format.

Une question d’équilibre

Les sagas et moi, on est en froid

Personnellement, je suis frileuse avec les sagas, pour plusieurs raisons.

D’abord à cause du ratio temps /livres que j’ai envie de lire, très clairement. Je ne ressens pas non plus l’envie de m’enfermer durant plusieurs tomes dans un seul univers, avec les mêmes personnages et les mêmes thématiques. Une impression de tourner en rond me vient enfin rapidement. Par exemple, Meg Corbyn commençait selon moi à s’essouffler, avec pas mal de redites et de longueurs.

Les sagas, je me garde l’été pour en lire quelques unes. Et triées sur le volet.
Pas de série non finie : c’est une perte de temps pour moi, puisque si j’apprécie ma lecture, il faudra de toute façon que je la refasse car j’aurai tout oublié. Ca m’est arrivé récemment avec La Tour de garde : j’ai laissé de côté Mort aux geais !, puisque je n’avais aucun souvenir de Citadins de demain. Alors je vais laisser tomber pour le moment, et relire l’intégralité de la série dans la foulée une fois sortie.
Pas de série d’auteur en herbe. J’estime que la plume d’un écrivain qui débute n’est pas suffisamment mûre pour être constante sur toute la durée de la série. Pour une saga donnée, je préfère une unité de style.
Je préfère également me tourner vers des sagas de référence. J’ai par exemple commencé l’an dernier le cycle Terremer d’Ursula Le Guin. Cette année, j’envisage de me plonger dans Dune. Et j’aimerais bien enfin trouver le temps pour mettre mon nez dans Foundation ou Hypérion.

Tout est une question d’équilibre

A mon avis, ce qui importe surtout c’est la cohérence du format avec le projet initial. Or, il y a des livres qui, dans leur réalisation, ne sont pas publiés dans leur format optimal. Par exemple, une novella pas suffisamment percutante et qui se termine en laissant le lecteur sur sa faim. Ou un roman qui délaye beaucoup trop son propos et aurait gagné à être plus direct et concis. Ou encore un roman trop ambitieux dans les choix de thématiques à traiter alors trop artificiellement traitées. Dans ce cas, il aurait gagné à donner lieu à plusieurs tomes… C’est enfin le cas de sagas qui auraient gagné à s’arrêter avant de s’essouffler et de tomber dans le piège du remplissage.

Difficile aussi, dans le cas des sagas, de doser correctement. Pas facile, d’écrire une saga. Il faut des coupures cohérentes entre les tomes, éviter les longueurs (l’écueil de pas mal de tomes introductifs), les creux (l’écueil de beaucoup de tomes 2), et le bim bam boum fracassant en accéléré (l’écueil de beaucoup de seconds volets de duologies). Sans compter qu’il faut avoir un suivi rigoureux des personnages et de l’univers décrit. Et dans le cas de séries de tomes indépendants, il faut malgré tout un fil rouge en fond et suffisamment de renouvellement dans chaque tome pour éviter l’essoufflement. Bref, les sagas, c’est casse-gueule, et beaucoup… se cassent la gueule.

Alors en ce qui me concerne, j’use de la prudence du sioux. Les sagas, OK, mais à petite dose, 10 ans après tout le monde et si et seulement si elles ont été validées par la Terre entière avant !

Et vous ?

La parole est à vous ! Dites-moi tout. Fan incontournable de sagas ? Faites-vous connaître ! Déclarez votre flamme pour ce format ! Je sais que dans la salle, des amoureux inconditionnels des séries se cachent 😉
Au contraire, les sagas ça vous refile de l’urticaire ? Pourquoi ? N’hésitez pas à le dire, vous serez bien reçu ici ^^
Est-ce important, dans le fond, pour vous, la longueur d’un texte ? Hésitez-vous devant une saga ? Et quand vous vous lancez, est-ce que vous êtes plutôt du genre à y aller sans attendre que tous les tomes soient parus ou vous préférez attendre que la série soit terminée ?
Est-ce que vous avez comme moi des périodes définies pour les séries, ou vous les lisez sans faire de différence avec les one shot ?
Avez-vous déjà lu un roman pour lequel vous vous êtes dit que plusieurs volumes auraient été bienvenus ? Et à l’inverse, avez-vous déjà abandonné en cours de route des sagas qui finissaient par tourner en rond ?
Quelles sont vos séries préférées ? Des duologies, des trilogies ou plus ?
Quelle est votre recommandation saga ?

Nous voici parvenus au bout de cette petite Pause Café #35. J’espère que le sujet vous a plu, et donné envie de partager vos ressentis, remarques et expériences. N’hésitez pas à le faire dans les commentaires ! Je suis toujours ravie de vous lire, et vous remercie pour toutes vos participations à chaque fois. Les deux prochains sujets devraient être un peu plus dense, j’y travaille depuis quelques semaines activement ! Je vous souhaite un très bon week-end, et de bonnes lectures… one shot ou sagas !

26 commentaires sur “Pause Café #35 : Saga, ou one shot ?

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  1. Personnellement je ne lis pas trop de sagas pour un peu les mêmes raisons que toi. J’hésite beaucoup moins quand il s’agi d’univers parce que je peux me permettre de ne lire qu’un tome, avoir une vraie fin (et j’espère un vrai début et un vr

  2. a(aaaah)i milieu, et décider ensuite de si je continue ou pas. Ne pas être arrivée au bout du bout de l’Assassin royal de Robin Hobb reste une petite frustration parce que je n’ai jamais lu la fin, j’ai craqué au bout de 12 tomes (dont 6 que j’ai lu en partie en diagonale). Je ressens moins de frustration quand je lâche un tome unique, d’ailleurs ça m’arrive plus souvent au début (quoique en réfléchissant j’ai lâché pas mal de séries au début aussi). En tous cas j’ai moins la sensation d’avoir perdu un temps fou à ne pas trouver d’intérêt au bouquin. Comme tu dis c’est aussi un engagement : lire 300 pages bof ce n’est pas en lire 3000.
    Pourtant je ne peux pas dire que je ne lis pas du tout ou que je n’aime pas les séries.
    Déjà je lis beaucoup de séries policières (Bones de Kathy Reichs, Inspecteur Pendergast de Preston & Child, des auteurs scandinaves dont je n’ai plus les noms désolée, Minier…): certes les tomes sont en général globalement indépendants, à des niveaux divers. Il y en a tout de même quelques unes qui ont un fil rouge plus important.
    Au niveau des autres genres je crois que je reste quand même plutôt abonnée aux séries courtes, en 2-4 tomes, 5 à la rigueur. Je suis plus frileuse à me risquer dans les séries fleuves, peut-être aussi à cause de mes plantages sur Robin Hobb ou Robert Jordan.
    Je crois que j’ai aussi une histoire de gestion de place qui me gêne. Une longue série ça prend de la place, si en plus je ne la lis pas, ou que je n’aime pas trop, c’est dommage.

    1. Ah mince, c’est terrible parce que je n’ai jamais lu les sagas de Robin Hobb, d’un côté j’aimerais bien et d’un autre, ben, c’est un investissement quand même – que je redoute de faire. Et je redoute aussi de ne pas accrocher du tout… J’étais déjà un peu déçue de m’ennuyer avec Terremer… Bref, tu ne me rassures pas ^^
      Série policière, auteurs scandinaves : as-tu lu les bouquins d’Adler Olsen ? Bon, il n’est pas scandinave mais pas loin (désolée pour la géographie douteuse ^^). Je les ai tous lus, et j’aime beaucoup (enfin non, je n’ai pas lu le dernier sorti encore). Sinon, j’ai en tête Stieg Larsson (et c’est à peu près tout, ma culture en ce domaine est limitée…).
      Oui, c’est un bon choix ça : saga oui, mais au nombre de volumes limité, pas les trucs fleuve. Jordan c’est la roue du temps, c’est ça ? J’avais rien compris à la série, et quand je me suis penchée sur les bouquins et que j’ai vu le nombre, j’ai fait une attaque 😀
      Et tu fais bien de souligner aussi le pb de la place ! On les mets où tous ces volumes, les murs ne sont pas extensibles en effet !!

  3. En général, je ne suis pas trop sagas, parce qu’il est rare que ça tienne la route sur la longueur. Il n’empêche, j’en lis (si le sujet me passionne), avec pour principe de m’arrêter si la saga devient… poussive.

    Dans les réussites, je mettrais : Le Cycle d’Ender (Orson Scott Card), des Robots et de Fondation (Asimov), de Tschaï (Vance), de Dune (Frank Herbert), de Cybione (Ayerdhal), d’AssaSynth (Martha Wells), des Guerriers du Silence (Pierre Bordage), de Cal de Ter (PJ Hérault), La Trilogie martienne (Kim Stanley Robinson), Criminodroïdes (Fabrice Defferard), Les Ajusteurs (JC Gapdy), Le Guerrier de Mars (Michael Moorcock), Mars (E.R. Burroughs)… liste non exhaustive.

    Dans les séries que j’ai stoppées après quelques volumes ou péniblement achevées (après un enthousiasme de départ) : La Flotte perdue (Jack Campbell), Le Trône de fer (George RR Martin), Honor Harrington (David Weber), Le vieil homme et la guerre (John Scalzi), Les Voyageurs (Becky Chambers)…

    De mon point de vue, la longueur d’un texte n’a aucune importance, tant qu’elle est maîtrisée. Je m’explique : certains textes mériteraient plus d’ampleur, d’autres d’être travaillés à la gomme (le délayage m’est insupportable).
    En tant qu’auteur, je ne citerai pas de noms, afin de ne pas peiner des confrères par une critique qui n’est, finalement, jamais que subjective, mais disons, qu’à mes yeux, nombre de pavés actuels mériteraient un peu de dégraissage !

    Au bilan, finalement, j’adore les novellas : quant elles sont réussies, elles sont pour moi l’idéal de lecture. On peut y trouver un style relevé (impossible dans un gros roman, du moins bien plus rare à digérer), et une histoire qui se tient. Une nouvelle me frustre parfois ; un pavé peut aisément m’endormir – ou m’obliger à le lire dans la continuité, afin de ne pas y perdre pied).

    En bref, en tant qu’auteur (qui a commis une saga, des pavés, de courts romans, des novellas et des nouvelles), difficile de ne pas avouer le même éclectisme du côté de mes lectures !

    Côté habitude, j’alterne naturellement entre textes courts et longs, histoire de ne pas risquer une indigestion ! On appelle ça le trou normand, je crois.

    1. Je te rejoins totalement : tout est une question d’équilibre, et je déteste aussi le remplissage inutile. Je suis d’accord aussi sur le fait que nombre de sagas actuelles mériteraient un petit régime en effet.
      Et comme toi j’aime aussi alterner les lectures pour varier le rythme de lecture, et j’ai découvert le format novella il y a deux trois ans, et je trouve aussi que c’est vraiment chouette. Souvent frustrée aussi par les nouvelles, surtout je n’ai pas le temps d’accrocher que c’est déjà fini 🙁 Donc la novella j’aime beaucoup.

      Merci pour ton retour, et le partage de tes sagas favorites ! J’y retrouve pas mal de classiques que je souhaite lire.
      Quant à G.R.R Martin, ça me fait sourire, parce que c’est typiquement l’exemple qui me fait fuir les sagas, tant je suis persuadée qu’on n’aura jamais la fin (et pour l’anecdote, c’est la dernière saison de la série TV qui a fait que j’ai définitivement arrêté de m’investir dans des séries aussi longues… pour être finalement potentiellement torchées à la fin – bref).
      Et comme toi, Les voyageurs de B. Chambers ne m’ont pas vraiment séduite… Trop longuet, trop vide, trop mou… je préfère ses novellas à Mme CHambers !

  4. Je ne réfléchis pas vraiment en ces termes me basant sur le résumé pour me décider de lire ou pas un livre. Mais je ne supporte pas les sagas cachées ! Pour moi, c’est de la manipulation et de la duplicité et ça ne me donne guère envie de soutenir la ME. Mais je me dis que les auteurs n’y sont pour rien.
    En bref, saga ou one short peu importe tant que c’est pensé et annoncé des le début…

    1. Je comprends ton point de vue… Ca ne m’est jamais arrivé encore je crois, mais j’aurais ce même sentiment d’arnaque et de tromperie qui m’agacerait et ne m’inciterait pas à soutenir la maison d’édition, c’est clair !

  5. Vaut-il mieux un bon pavé de 900 pages ou une bonne trilogie où chaque opus fait 300 pages ?

    J’adore avoir des personnages et/ou des univers récurrents. Le plaisir de tomber en terrain conquis et en même temps de découvrir de nouvelles choses. Le soucis est parfois, comme tu le soulignes, la disponibilité de la totalité de la chose.

    Je citerai : Stephen Baxter (et ses nombreuses séries !), Peter F. Hamilton (Pandore), Alastair Reynolds (Les Inhibiteurs – Les Enfants de Poséidon), Iain Banks (Cycle de la Culture), Adam-Troy Castro (Andréa Cort) – Derek Kunsken (Le magicien quantique)…

    Vive les sagas !

    1. Ahah, je m’y attendais à cette question piège 😀 Et tu as tout à fait raison !
      C’est vrai que la série offre ce côté « pieds dans les chaussons » sympa à retrouver. Je n’ai jamais eu affaire à une série non mentionnée comme telle mais je vois pas mal de gens en faire les frais – et râler, à juste titre.
      Stephen Baxter : ah, j’ai bcp bcp aimé Retour sur Titan (chronique en fin de mois), ça m’a donné envie de lire son cycle les Xeelees… Par contre, Andrea Cort j’ai pas accroché du tout. Quant à Alastair Reynolds, oui, il faut que je m’y mette !
      Merci pour tes recommandations 🙂

  6. Et bien en te soufflant l’idée, je ne m’attendais pas à te voir autant bavarde alors qu’en réalité, ce sujet est une fois de plus des mieux traité et argumenté ! A l’image de tes RDV en somme.

    Concernant le sujet du jour et pour commencer, je te rejoins concernant la richesse et l’accomplissement d’une œuvre. Comme pour tout et rien, ce n’est pas la taille qui compte !

    Pour autant et comme tu le sais, je suis bien plus friand et tourné vers les séries et autres sagas tant j’apprécie les univers développés et façonnés sur la durée. Il faut dire qu’en lisant majoritairement de la fantasy, ce genre me semble bien plus approprié à s’inscrire sur la durée que d’autres et pourtant en écrivant ces lignes je me rends compte que je me trompe. En effet, j’ai aussi quelques sagas romantiques dans ma bibliothèque que j’ai plus qu’adoré découvrir comme Bridgerton par exemple.

    Néanmoins, le constat est sans appel sur mes étagères : 70% de séries et 30% de one-shot. Comme quoi, il y a du très bon dans les deux camps et je pense que mon choix dépend de l’investissement que j’ai envie de réaliser au moment d’entamer une nouvelle lecture.
    Si mon planning est trop serré et/ou chargé, j’admets qu’une lecture ayant une point finale me semble bien plus approprié qu’un début de série ou il est bien plus nécessaire de retenir les personnages, son univers ainsi que sa mythologie.

    En réalité, peu importe ce que le lecteur lit, le principal reste d’y trouver du plaisir et de ne pas avoir à culpabilisé de la pensée d’autrui se sentent supérieur aux autres 😉

    Merci encore pour ce RDV qui me rend tout autant bavard que toi et j’adore cela !

    1. Merci beaucoup Steven pour ton retour et tes appréciations, je suis très contente que ce rdv te plaise autant 🙂
      C’est vrai que la fantasy est taillée pour les séries et les univers développés. Bridgerton c’est une chronique familiale, non ? Ca me semble approprié aussi le format série dans ce cas.
      Comme tu le dis, c’est une question d’accomplissement d’une œuvre, et de timing : jongler avec les deux est une très bonne idée !

  7. J’aimais bien les séries à une époque, plus du tout aujourd’hui. Comme je lis moins vite j’ai souvent du mal à raccrocher les wagons et c’est un format qui ne me convient plus. J’essaye de faire un effort mais y’a un paquet de séries que j’ai planté au tome 1 comme ça je sais de quoi ça parle mais je m’arrête là 😅.
    Ceci dit je ne sais pas si aimer le format court est tellement un signe de modernité, j’adore le format nouvelles (qui est tout de même beaucoup moins bankable aujourd’hui avec la disparition des revues) et je regrette l’époque des romans de 300 pages qui allaient droit au but (voilà c’était la rubrique « c’était mieux avant » 🤣)

    1. « je regrette l’époque des romans de 300 pages » : c’est rigolo, je fais le même constat avec les films – les bons vieux 1h30 max, c’était chouette; maintenant, 2h15/30, pfff…
      Et doublement rigolo : j’ai planté aussi au tome 1 pas mal de séries en me disant « bon, voilà, j’ai vu » : Andrea Cort et la série l’Assassynth en font partie.
      Je ne suis pas persuadée non plus que le court ait la cote en littérature en effet…

  8. Ici ça dépend. J’aime beaucoup me plonger dans un univers et y rester, un peu comme dans un lit bien douillet, mais avec le temps, l’envie de découvrir beaucoup de choses différentes me pousse vers les one-shot. Le format nouvelles est très risqué pour moi, ça ne marche bien qu’avec peu d’auteurices.

    1. J’ai du mal aussi avec les nouvelles, c’est pour le coup trop court pour moi, j’aime bien prendre le temps quand même de m’immerger dans une histoire, un univers…

  9. Un peu les deux, mon général, selon les moments.

    Par exemple, ces temps-ci, je suis plutôt one shot, car j’ai du mal à m’impliquer dans de longues lectures (d’où ma difficulté à me lancer dans le dernier Jean Krug).

    Mais parfois, j’aime bien retrouver des personnages sur plusieurs mois, les voir évoluer.

    Merci pour cette pause, encore une fois très intéressante et propre aux discussions passionnantes (j’adore découvrir les avis de tes autres invité.e.s).

    1. Oui, le dernier de Jean Krug est un pavé (et écrit tout petit par-dessus le marché). Peut-être pas le bon moment pour l’aborder du coup.
      Merci pour ton retour et ton appréciation, c’est toujours un plaisir de voir que cela vous plait ces petites discussions 🙂

  10. Voilà un sujet qui m’aura fait passer le pas du premier commentaire, après plusieurs mois à te suivre 😀

    Comme beaucoup ici, one-shots ou série, ça dépend, je lis des deux.
    Je garde pourtant une affection particulière pour les logues sagas ; mes premières lectures Fantasy, c’était la Belgariade et la Mallorée de David Eddings (5 tomes) l’Asssassin Royal ou encore Ki et Vandien (je ne sais plus le nombre de tomes d’ailleurs, beaucoup!) ou encore le Seigneur des Anneaux et tout l’univers de Tolkien à côté.
    J’adore plonger dans des mondes très construits, avec pleins de personnages et de la complexité. Et ça, c’est difficile à trouver dans des one-shots, même avec un univers très marquant, comme dans Le Dieu Oiseau d’Aurélie Welleinstein.
    Ma lecture du moment, c’est le t9 du Livre des Martyrs de Steven d’Erikson. 1 070 pages, comme à peu près tous les tomes précédents… et c’est ma meilleure lecture depuis des années!

    Pour autant, je n’arrive pas à enchainer de gros pavés de lecture, et rarement de la même saga. Donc j’alterne ; un tome de saga, plusieurs petits one-shots (ou jeunesse/YA), puis je reviens sur la saga en cours. C’est long, mais ça permet de s’aérer entre deux tomes, de digérer la lecture quand elle est trop forte en émotions (Livre des Martyrs par exemple…), et de retrouver avec beaucoup de plaisir les personnages d’un univers.

    Comme tu l’indiquais plus haut, l’avantage des one-shots est aussi une lecture plus rapide. C’est bête, mais la satisfaction de voir la PAL baisser joue aussi. J’ai d’ailleurs été surprise par ma rapidité de lecture sur des one-shots très sympathiques.
    J’apprécie de plus en plus aussi le format court comme les nouvelles, avec de magnifiques surprises. Les fins abruptes ou marquantes me plaisent beaucoup, et entrainent souvent de jolies réflexions autour du livre et le message que l’auteur a voulu faire passer. Les fins ouvertes m’amènent souvent à « garder la tête dans le livre » bien après la lecture. C’est aussi souvent un marqueur de jolies émotions, et ce que je recherche le plus dans mes lectures.

    One-shots ou séries, ce qui me freine le plus désormais, c’est le manque de qualité d’un roman. Dans ce cas, j’ai moins de mal à laisser de côté quand je sais que c’est une série, et que je ‘m’embarque pour plusieurs tomes moyens.
    Bref, des avantages aux deux formats, avec une préférences pour les sagas 🙂

    1. Je suis très contente que ce sujet t’ait suffisamment accrochée pour que tu partages ici ton expérience et tes préférences ! Je suis tout aussi ravie de te lire 🙂
      Tu cites plein de sagas que j’aimerais lire un jour : la belgariade, l’assassin royal… même la saga d’erikson, que j’ai souvent vu passer sur les réseaux. Malgré tout, j’avoue être un peu réticente quant à me lancer dans des sagas aussi énormes !
      J’admire ta capacité d’ailleurs à couper pour alterner – c’est une bonne idée en effet, mais comment tu fais pour ne pas oublier le tome précédent quand tu reprends ? C’est notamment ce qui fait que je préfère les lire d’une traite, car j’oublie très vite.

      Et puis je te rejoins sur les qualités du format court et le pouvoir des fins ouvertes, plus propices à la poursuite du voyage et qui font marcher notre imagination sur d’éventuelles suites. Et enfin, tout à fait d’accord avec toi sur le principal fléau d’un bouquin, one shot ou saga : son manque de qualité.

      Merci encore pour ton retour, et au plaisir de te relire une prochaine fois 🙂

      1. Merci à toi pour ta chouette réponse et le sujet si bien traité, c’est un plaisir d’échanger ici 🙂

        La seule saga sur laquelle j’ai du mal à raccrocher les wagons (notamment pour situer qui est qui), c’est le Livre des Martyrs. Je m’aide du Malazan Wiki qui est une mine d’informations pour ne pas être perdu, même s’il est rédigé en anglais.
        Pour les autres, je laisse passer au plus souvent un mois au maximum entre deux tomes, ce qui me laisse le temps de 3-4 one shots entre deux. Je ne me souviens pas de tous les détails, mais suffisamment pour ne pas être perdue dans l’histoire 😀

        PS : en passant, ma relecture de la Belgariade m’a montré que ça avait plutôt mal vieilli, surtout quand on a un peu de bagage en Fantasy ; Traitement des femmes « d’époque » si je puis dire, la quête avec beaucoup de stéréotypes, dont les personnages… Je ne te la conseillerai pas 😉

        1. Internet est une mine d’or, et on peut dire merci à tous ces fans qui alimentent des bases de données incroyables ! C’est toujours chouette de pouvoir s’appuyer sur des sites comme ça pour se repérer dans des œuvres complexes.
          Le livre des Martyrs, c’est cette série en effet dont j’ai vu plein de supers retours. Un jour, peut-être… !

          Ah, dommage pour la Belgariade… Je te remercie pour le conseil d’ailleurs ! Je ne suis pas vraiment surprise malgré tout. Je pensais l’aborder comme une « source » justement, pour voir comment les œuvres postérieures ont pu s’inspirer de celle-ci et comment un certain nombre de motifs se sont construits. Je saurai qu’il faudra vraiment, si je lis cette série, que je la prenne avec une bonne dose de recul et un œil plus analytique. néanmoins, vu ce que tu en dis… je ne suis pas pressée de m’y mettre ^^

  11. De manière générale : one-shot ! Car concernant les sagas, je suis trèèès lente à les lire (il peut s’écouler plusieurs années entre deux tomes, par exemple….), et ce même si j’ai adoré le tome 1.
    Seule exception : Journal d’un AssaSynth, où j’ai littéralement dévoré tous les tomes disponibles à l’époque où je me suis lancée, et où chaque nouveau tome ne traîne pas longtemps dans ma PAL (peut-être l’effet novella, ajouté au fait que j’adore le personnage !)

    Côté écriture (j’imagine que ça t’intéresse peut-être aussi ?) : one-shot ! Bérénice Libretti ne pouvait pas être un one-shot, et j’aime revenir dans cet univers, mais clairement, avec la pratique, je me rends compte que j’aime voguer d’un univers à l’autre au fil de mes romans (même s’il y a des thèmes communs). Je ne pense pas que je me lancerai dans une autre série lorsque j’aurai terminé d’écrire celle-ci, si je dois refaire de l’urban fantasy, ce sera au format one-shot. D’autant que, outre ma Muse versatile, écrire une suite suscite chez moi beaucoup de pression (déjà que je me mets facilement la pression toute seule sur un one-shot…)
    J’admire les auteurs qui font de longues sagas de qualité de en bout en bout, c’est un sacré travail !

    1. Journal d’un Assassynth se lit très facilement et a un côté addictif, c’est clair ! Dans la même idée, je te conseille la petite série de novellas La maison des jeux : si tu aimes, tu vas les enchaîner très rapidement et ça se lit très vite aussi. Les sagas de novellas, c’est quand même une super idée !
      Merci pour le partage de ton expérience d’autrice, je ne l’ai pas abordé mais effectivement c’est également intéressant. Tu es victime d’ailleurs de mon choix de ne lire une série que lorsqu’elle est terminée, ce qui fait que je n’ai pas encore lu un seul tome de Bérénice… ! Heureusement, en attendant, j’ai Bad queen et bientôt Sang d’écume à lire 😉

      1. je l’ai empruntée à la bibliothèque, La maison des jeux (je n’attends plus que le tome 3 pour me lancer dans la lecture), justement appâtée par tes retours enthousiastes 😉
        Aucun souci pour Bérénice Libretti, comme tu dis, tu ne vas pas t’ennuyer en attendant le tome 3 😁 (j’y travaille, sur ce dernier tome… doucement, mais j’y travaille !). Déjà, rien qu’avec Bad Queen et ses 560 pages, tu vas avoir de quoi faire ! 😁

  12. Je n’ai pas vraiment de préférences. Je lis selon mon envie. Mais j’ai une grosse tendance à m’eparpiller au point d’avoir plusieurs séries en cours même de longue date. Quand je les ai inscrites sur Livr’addict cette année, je me suis dit que je devrais vraiment penser à avancer dans mes séries voire les terminer. Je ne peux pas dire que j’ai perdu le desir de lire la suite, juste que je suis comme un papillon qui vole d’un bouquet à l’autre 🤣
    En terme de diminution de séries éditées par les ME, j’ai plutôt l’impression que seul.es auteur.rices francophones la subissent alors que les anglophones sont majoritairement prisés et publiés car déjà testés et adorés par les Bloggeur.ses.

    1. Je ne sais pas trop en ce qui concerne les séries étrangères; peut-être que nombre d’auteurs connaissent ce même désagrément outre-manche et outre-pacifique; en tout cas, c’est sûr que les séries qui nous parviennent ne connaissent pas ce souci, vu qu’elles ont déjà connu le succès. Et je n’ai pas connaissance de séries dont la traduction s’est stoppée en cours de route – mais peut-être y en a-t-il. Après, peut-être aussi que les éditeurs anglosaxons et les éditeurs français n’ont pas du tout les mêmes caractéristiques; je n’y connais rien, mais peut-être y a-t-il moins de « petits » éditeurs à l’étranger ? C’est un gros risque de publier une série…
      Et sinon, je comprends ton positionnement, et j’aime beaucoup l’image du papillon qui volète d’une série à une autre 🙂

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