Ben Aaronovitch – Murmures souterrains – Le dernier apprenti sorcier T.3

3ème tome de la saga de l’apprenti sorcier, Murmures souterrains nous entraîne cette fois dans le Londres Underground. Une lecture du mois de la fantasy (« nous avons vécu de longues aventures », poursuite d’une saga). Et une aussi pour du Blossom Spring Challenge (« collines au crépuscule », livre commencé jamais fini). On retrouve des ingrédients qui ont fait le succès des deux premiers tomes, mais je me suis ennuyée.

Synopsis

Un cadavre abandonné dans les entrailles de la station Baker Street, voilà tout ce qu’il reste de James Gallagher, jeune Américain étudiant à Londres. Sa riche famille est bien décidée à aller jusqu’au fond des choses pour comprendre les circonstances du drame. Le problème, c’est que le fond des choses est situé bien plus profond que quiconque ne pourrait l’imaginer. Quiconque, sauf l’inspecteur Thomas Nightingale, officiellement le dernier sorcier de Londres, et son apprenti, Peter Grant.
C’est à ce dernier qu’échoit la mission d’arpenter les couloirs hantés du plus vieux et désormais du plus mortel réseau métropolitain du monde. Mais au moins ne sera-t-il pas seul. Le FBI lui a envoyé un agent de choc : jeune, ambitieuse, belle à se damner… Comme quoi, la vie réserve parfois quelques bonnes surprises!

Quelques éléments de recadrage

Le dernier apprenti sorcier est une série de Ben Aaronovitch. 7 tomes sont traduits en français pour l’instant, 10 sont parus en anglais, et d’autres épisodes à venir sont prévus. Chaque tome peut se lire indépendamment des autres, les enquêtes n’ayant pas de liens entre elles. Mais il y a une continuité dans l’évolution et les rapports entre les personnages, et avec l’antagoniste principal. Je conseille donc de les lire dans l’ordre.

On est à Londres, et Peter Grant, jeune flic, découvre qu’il peut parler à des fantômes. Nightingale, qui pensait être le dernier magicien du monde, va le prendre sous son aile pour le former convenablement. Ils travaillent pour la police mais dans des locaux dédiés, la Folie. Un lieu ancré dans le Passé et sans internet/TV/câble (la magie fait tout griller ^^).

La série se caractérise par un humour rafraîchissant, une narration pince sans rire de Peter, des personnages hauts en couleurs (des rivières de Londres personnifiées, des magiciens hors des clous, des pompiers tueurs de vampires…) et une belle promenade historique et architecturale dans Londres.

J’avais beaucoup aimé les deux premiers tomes, Les rivières de Londres pour son aspect théâtral et burlesque remarquable, et Magie noire à Soho, beaucoup plus sombre, et musical, très jazzy. On découvrait aussi le Mage sans visage : le Moriarty, le Lex Luthor, le Joker, le Lord Voldemort, le Sauron… bref le grand méchant de la série.

Des personnages un peu pâlots

Le synopsis est trompeur : Reynolds, l’agente du FBI, n’est pas là pour jouer la bimbo et ça n’est pas du tout le sujet. A mon sens d’ailleurs, ce personnage est sous-exploité. Elle fait figuration, mais n’apporte pas grand chose. Je me demande encore à quoi pourquoi elle a été envoyée.

Les personnages truculents de la saga sont assez effacés voire absents (Beverley, une des déesses des Rivières de Londres, Molly l’atrange créature effrayante et cuisinière de la Folie, même Nightingale ne fait que coucou par-ci par-là). Pas de grand méchant magique, le Mage sans visage est tapi dans l’ombre.

Peter aussi fait profil bas, suite à ses gaffes passées et parce que le big boss n’aime pas trop trop entendre parler de magie. Autant les deux premiers volumes étaient décapants, autant là l’humour british se fait désirer.

Une intrigue qui traîne en longueur

Le récit s’étale sur une semaine. Ça aurait pu être trépidant, mais non. La quête de l’origine du tesson en céramique, potentielle arme du crime recélant de la magie, m’a franchement ennuyée. La plongée dans le Métro et les égouts de nuit est plus crade fun, on a les quelques Pan Pan d’usage, les rebondissements, la course poursuite dans les eaux usées, et même une rencontre avec des personnages intéressants. Mais la résolution de l’enquête ne m’a fait ni chaud ni froid. Juste oui, bon, bof, dodo.

Par contre, chaque tome se finit de la même façon, avec quelques chapitres qui laissent deviner les enjeux du volume suivant. A la fin de Murmures souterrains, je me suis dit (en me frottant les mains) : le prochain tome, Le rêve de l’architecte, promet d’être plus poilant (héhé, je ne spoilerai pas davantage).

De l’urban fantasy par excellence

L’urban fantasy c’est de la fantasy qui se déroule dans un cadre citadin (au cas où vous l’auriez pas deviné), souvent contemporain, et dont les aspects magiques/féériques/surnaturels se planquent dans ses interstices (égouts, métro, rues dégueulasses, entrepôts désaffectés et ce genre d’endroits Repousse-Moldus). Neverwhere de Neil Gaiman est pour moi le summum du genre (jetez aussi un œil sur la série TV, qui a été faite avant le livre et qui vaut le détour). La magie vit en parallèle du vrai monde, connue d’un petit cercle de personnes qui gardent tout ceci secret.

On est en plein dedans ici et j’adore. Tout ce petit monde se cache, et Peter aussi, pratiquant la magie en catimini, quand Seawool regarde ailleurs. Et je sais, moi, qu’elfes, petit-peuple et magiciens vivent planqués dans nos villes. On découvre d’ailleurs dans ce volume un peuple méconnu, assez intéressant mais là aussi, trop peu exploité, malgré quelques scènes mémorables. Sa rencontre intervient trop tard dans le livre, j’étais un peu déçue. J’aurais préféré passer moins de temps à courir après ce fichu bout d’assiette.

Ce que j’aime en particulier dans L’apprenti sorcier, c’est l’aspect « urban » très développé. Peter a fait des études d’architecture, et il nous offre de très belles pages sur l’histoire de Londres, son développement, son évolution, etc. Et ça c’est vraiment intéressant, car on dépasse le simple décor carton-pâte. Simplement, parfois ça intervient en plein dans une action retentissante pleine de suspense : sachant que Peter est le narrateur, parfois ca casse le rythme et ce n’est pas très crédible au niveau de la narration. Néanmoins, c’est toujours passionnant. Enfin si on aime un peu l’architecture et l’histoire des villes.

 

Murmures souterrains est le tome que j’ai le moins aimé jusqu’ici. Les ingrédients des deux premiers volumes que j’aimais beaucoup sont plus effacés ici. L’enquête de ce tome m’a profondément ennuyée. Par contre, j’aime toujours autant me promener dans Londres, avec l’œil historique et architectural de Peter. J’espère que le tome suivant, Le rêve de l’architecte, sera plus trépidant, comme me le laissent penser les quelques chapitres finaux de Murmures souterrains.

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