Joyce Carol Oates – Bellefleur

Seconde lecture du Cold Winter Challenge, dans la catégorie « raclette » (famille, amis, secrets). L’association Bellefleur/raclette est un peu spéciale, mais les thèmes du roman et ceux de la catégorie du challenge correspondent parfaitement. Est-ce que j’ai aimé ? Je ne sais pas encore. Ce roman est époustouflant, tant dans son atmosphère, son écriture, sa narration. Mais il étouffe. C’est évidemment fait exprès, et le rendu est brillant. Finalement, en refermant ce livre, on ne sait pas si on veut poursuivre cette plongée en apnée, ou sortir la tête de l’eau et respirer un grand coup. Bellefleur, ce n’est pas un livre anodin, il laisse des traces. J.C Oates évoquait un « roman-vampire », c’est exactement ce dont il s’agit.

Synopsis

Rien que résumer une œuvre pareille est une gageure. Bellefleur, c’est d’abord une famille, établie en Amérique après un exil depuis la France. Son histoire s’étend sur plusieurs générations, de la fin du XVIIIème jusqu’au début XXème. La famille s’établit dans un manoir (du même nom), construit par le patriarche Raphaël, au bord du lac Noir dans le comté de Chatauqua (Etat de New-York). La trame principale s’organise autour de Leah Bellefleur, qui souhaite reconquérir les terres perdues des ancêtres Bellefleur, avec l’aide (en tout cas le croit-elle) de sa fille exceptionnelle Germaine. Autour de cette trame (et à travers, dans, entre…), des scènes de vie de tous ces personnages s’entremêlent, recréant à la manière d’un patchwork l’arbre généalogique complet de cette famille tentaculaire.

Catégorisation

Encore une œuvre qui éprouve mes catégories artificielles. Il semble que Bellefleur soit l’œuvre qui casse définitivement les barrières entre les trois, s’amusant à brouiller les frontières entre réel et imaginaire. Sans cesse, on se demande dans quelle réalité on évolue, et la rapidité avec laquelle on passe de l’une à l’autre est vertigineuse.

 Le récit est ancré dans une réalité sociale, politique et culturelle bien marquée. Vie quotidienne, personnages et toile de fond (une Amérique en plein essor économique et industriel) sont décrits de manière très réaliste. Bellefleur s’inscrit par ailleurs dans une tradition littéraire très marquée, celle du roman gothique de la fin du XVIIIème, qu’on retrouve tant dans les caractères que dans les thèmes abordés. Et l’on sait à quel point ce type de romans a pu inspirer nombre d’œuvres de littérature imaginaire. D’ailleurs, le mystère plane, autour de(s) Bellefleur. Ce climat est propice au développement d’une atmosphère étrange, qui s’accentue tout au long du roman. Mais finalement, comme les personnages, le lecteur hésite, s’interroge : que croire ? illusion ou réalité (et laquelle) ? J.C Oates saupoudre son roman de fantastique, insinuant une peur sournoise et le doute chez les personnages comme le lecteur.

Ce balancement entre réel et illusion, entre véracité et incertitude, ces touches de fantastiques… autant de raisons pour lesquelles ce roman est placé dans les littératures pour adultes tiraillés entre réel et imaginaire.

Un roman réaliste, témoin d’une Amérique sociale, économique et politique

L’Amérique en toile de fond

C’est une histoire de l’Amérique en plein essor industriel et économique qui est faite dans Bellefleur.

Une Amérique personnage à part entière, sociale d’abord. Les Bellefleur sont en effet une famille de riches propriétaires terriens, bien établie et reconnue comme puissante. Elle emploie une armée de domestiques à son service (invisibles, sans noms), tout comme les ouvriers pour les récoltes et la construction/rénovation du manoir. Le chapitre sur la grève est également révélateur d’une tendance de fond, annonçant les futures revendications syndicales. D’autre part, le sort réservé à ces personnages est radical et tout aussi révélateur de leur position sociale. Enfin, on retrouve toutes les traces de la ségrégation raciale en vigueur (mention de nègres, de mulâtresses, de métisses, autant de jouets avec lesquels s’amusent les hommes Bellefleur) .

C’est aussi une Amérique en voie d’expansion économique et industrielle qui est dépeinte. On trouve mention par exemple des progrès d’automatisation dans l’agriculture, l’essor des mines (de titane), et la répartition de la terre (entre propriétaires enrichis de la terre. Et de jeux, de paris illégaux et de pots de vin). La Terre est l’enjeu de la quête de Leah, et l’objet des rivalités entre les familles. Les Bellefleur, comme leurs rivaux, sont liés à la Terre.

Peinture critique de la société américaine

J.C Oates représente une Amérique dans toutes ses contradictions. Celles-ci sont d’abord politiques. La corruption est très présente dans le livre (juges corrompus, tribunaux factices, pots de vin et élections locales douteuses). Les contradictions sont aussi religieuses. Le livre offre tout un éventail de personnages allant de l’athée n’ayant pour seul Dieu que le Dollar, à celui qui se croit investi de la parole de Dieu. Enfin, elles sont sociales. La position des femmes est révélatrice. Souvent passives, elles font décor, réduites à chercher « le bon mariage » (même s’il est consanguin). Leah se détache de ce rôle, et en perd de ce fait son mari (son cousin éloigné).

Une ambiance western

La famille Bellefleur est implantée en Amérique de l’Ouest, après un exil au XVIIIème siècle. C’est une Terre Promise, un lieu de conquête de la Terre (quête de Leah). D’autre part, on retrouve le lien avec les Indiens (lieux à consonnance indienne, comme Powhatassie, idylles entre Jean-Pierre et une indienne, légendes et croyances indiennes, « harcèlement continuel des indiens »). Enfin, on retrouve des thèmes privilégiés du western, comme la figure de l’ennemi (et du complot), la reprise de la Terre spoliée, et la vengeance. Elle aboutit généralement au meurtre, au règlement de compte. La vengeance est comme une petite musique développée dans toutes les récits emboîtés (vengeance de Harlan, vengeance de Jean-Pierre II, vengeance de Gideon, vengeance de Leah…). On entendrait presque l’harmonica…Vengeance est d’ailleurs le titre du dernier livre.

Les Bellefleur, des personnages réalistes ?

J.C Oates dépeint ses personnages de manière très brute, animale, comme pour faire ressortir leurs travers et leurs vices. Germaine II est un « petit cochon », le mari d’Hepatica un « homme ours », Gideon « un loup »; Germaine I est un « bouledogue », Christabel une « petite oie idiote », Garnet un « lapin effarouché »…

Les animaux connaissent un meilleur traitement que les humains. Ils sont des personnages à part entière. Le chat Mahalaleel ouvre le roman, et se reproduit à tel point que le manoir est inondé de chats. Ils ont tous des noms, prennent leurs aises dans le lit des humains. L’adieu émouvant de Christabel aux chats après son mariage prend plus de temps que l’adieu à sa famille. Enfin, l’affection de Leah pour son araignée Love est complètement irréaliste.

Au-delà de leur description physique, les personnages offrent des caractéristiques très zoliennes. Un déterminisme physique et caractériel pèse sur eux (« le nez des Bellefleur », le « caractère des Bellefleur », la mort violente des Bellefleur, la malédiction des Bellefleur …). C’est contre ce déterminisme que s’insurge Bromwell, seul personnage à peu près sain d’esprit. Vernon est aussi tiraillé par ce déterminisme, refusant d’appartenir aux Bellefleur (« il était une sorte d’enfant de fées… car bien qu’il fût né Bellefleur, il ne l’était pas dans l’âme »).mais rattaché sans cesse à eux par son père. Bromwell le constate lui-même : « il ne pouvait échapper aux Bellefleur sans échapper à l’histoire même ».

Bellefleur, un patchwork narratif, d’inspiration gothique

Roman choral et musical

Le roman est d’abord construit sur une double trame. La trame principale s’organise autour de la dualité Leah/Gideon, avec la naissance de Germaine et la quête de territoires de Leah. La seconde trame s’articule autour de Jedediah, parti dans les montagnes pour se retrouver (et trouver Dieu). Entre ces deux trames, s’entremêlent des chapitres dédiés à chacun des personnages. Certains personnages reviennent dans plusieurs chapitres, créant des échos. Par exemple, Vernon intervient dans la lecture de ses poèmes auprès de Leah, puis dans la dispute avec son père, puis dans sa fin tragique après une métamorphose de caractère.

Des échos se font également entre passé, présent, et avenir. Les récits passés nourrissent le présent, le remplissent d’anecdotes, de références et de légendes de famille. Le présent est présent : le clavicorde, vestige du passé, trône toujours, ainsi que le tambour de peau. La disparition passée de personnages marquent le présent d’autres (Vernon affecté par la mort de sa mère).

On a là un récit découpé en 78 chapitres, répartis en 5 livres : autant de scènes de vie entremêlées, de récits emboîtés, créant un gigantesque patchwork. Patchwork de personnages, patchwork musical construit d’échos, et de bruit de fond (« Les mâchoires dévorent, les mâchoires sont dévorées » revient plusieurs fois dans la bouche de plusieurs personnages). Patchwork construit de résurgences, de souvenirs, et d’anticipation (Leah voit son avenir par Germaine). Ce patchwork reconstruit un arbre généalogique tentaculaire. C’est une composition baroque qui est construite ici : l’harmonie provient du décousu, de la non linéarité du récit, et des mouvements provoqués par l’alternance des points de vue.

Arbre généalogique des Bellefleur. J.C Oates, Bellefleur, éditions Stock. La Cosmopolite. https://textualites.wordpress.com/2020/06/02/bellefleur-de-joyce-carol-oates/

Un roman gothique

D’autre part, le roman s’inspire clairement de la tradition du roman gothique anglais. Ce mouvement naît en 1764 avec Horace Walpole (le château d’Otrante). Ann Radcliffe poursuit avec Les mystères d’Udolphe (1790). Ce mouvement littéraire est court, et va annoncer le romantisme du début du XIXème siècle. Il se caractérise par des thèmes, figures et décors très spécifiques :

  • les décors de théâtre élisabéthain (le château hanté, les forteresses médiévales, les ruines, les cimetières). Ce sont autant de décors qui jalonnent notamment les œuvres de Shakespeare (Richard III, Hamlet…). Bellefleur est le château hanté par excellence (considéré comme tel, d’ailleurs), surmonté de tourelles d’architecture gothique. Le pénitencier dans lequel est enfermé Jean-Pierre est également un château médiéval d’inspiration gothique. Enfin, le cimetière a une place importante dans Bellefleur, puisqu’y sont enterrés tous les disparus (« plus nombreux que les vivants »).
  • les paysages : marqués, avec leur atmosphère particulière (le lac Noir, les collines envahies de brume, l’étang, les montagnes sacrées Chautauquas), nocturnes (la danse de Yolande dans la forêt), et leur violence (tempêtes et inondations qui ravagent tout)
  • la figure de l’enfermement. Par exemple, dans les mystères d’Udolphe, Emilie se retrouve enfermée dans un château imprenable des Alpes italiennes. Dans Bellefleur, les personnages n’évoluent que dans leur manoir et leur domaine. Quand les personnages quittent ce décor, c’est pour être enfermé dans une prison (Jean-Pierre), dans un tourbillon de folie (Jedediah) ou aller à leur perte (Gideon, Nicholas). Même le jardin est clos et muré (et enfermé dans un chapitre du même nom, ponctué par une anaphore sur plusieurs pages).

Un huis-clos psychologique et narratif

En premier lieu, le discours narratif accentue le huis-clos dans lequel les personnages évoluent. En effet, il y a très peu de dialogues directs dans le texte et se résument à des disputes et des incompréhensions.

Parallèlement, le récit est hétérodiégétique, effectué par un narrateur omniscient. Les personnages n’ont que très peu de liberté de parole. Discours narrativisés et discours indirect libre emprisonnent les paroles et les pensées des personnages dans le récit. Il n’y a donc quasiment aucune immédiateté entre les personnages, ni entre les personnages et le lecteur. Le huis-clos psychologique est mis en abyme par l’écriture et le mode narratif choisi.

Finalement, cet étouffement des paroles renforce leur violence : les personnages semblent plonger au fil du récit dans la folie et la paranoïa. Plus on avance dans le récit, plus le discours indirect libre s’étend, plus l’expressivité et la violence des paroles s’accroissent, comme par désespoir de n’être pas entendues.

Enfin la construction du récit souligne et parachève ce huis-clos infernal. Le récit est une lente montée en puissance de l’instabilité des personnages et de la violence, verbale et physique. La jonction finale des deux trames principales, antagonistes est l’apogée du récit. En effet, la fin explosive de la lignée (Gideon) et son recommencement (Jedediah) sont réunies dans deux chapitres successifs qui terminent le récit. La boucle se ferme avec Gideon, et revient aux sources avec Jedediah. C’est reparti pour un tour… La boucle infernale est en place.

Réel, étrange ou fantastique ?

Des événements surnaturels surviennent dans le récit, « bizarres » dira t-on dans le langage courant. Ils interrogent quant à leur nature : sont-ils avérés ? Si oui, comment les expliquer ? Ces questions ne trouvent pas de réponse dans le texte, et sans cesse, personnages et lecteur s’interrogent sur ce qu’il se passe, hésitants.

Théorisation de l’étrange, du merveilleux et du fantastique

Plusieurs éléments relèvent des domaines de l’étrange et du merveilleux dans ce roman. L’étrange, le fantastique et le merveilleux ont été théorisés par Tzvetan Todorov, dans son Introduction à la littérature fantastique. Pour un événement donné qui semble surnaturel, anormal, tout en se déroulant dans un cadre réel, le personnage a deux façons de le considérer :

  • soit il est un produit de l’imagination, et son existence n’est pas avérée
  • soit il ne l’est pas et son existence est avérée. Dans ce cas, il y a encore deux cas de figure :
    • soit l’événement provient d’une illusion des sens (et peut être expliqué par des moyens rationnels) : c’est le domaine de l’étrange
    • soit l’événement est avéré, et dans ce cas est régi par des lois qui ne sont pas connues. C’est le domaine du merveilleux.

Etrange et merveilleux

Plusieurs événements peuvent être considérés comme étranges et merveilleux dans Bellefleur. En effet, ils sortent du cadre « normal » de la réalité, et semblent a priori avérés, en tout cas le sont-ils pour les personnages, qui vivent et se construisent avec (contre, malgré) cette anormalité.

C’est le cas par exemple de la malédiction qui régit la vie et surtout la mort des Bellefleur (« n’est-il pas étrange que les histoires des Bellefleur parlent toutes de malheur ? »). Elle existe, pour certains personnages, et elle se répète, exerce une menace qui plane sur les Bellefleur. Mais elle peut être expliquée par des arguments rationnels (accidents malencontreux…), que d’autres personnages tentent d’apporter. On est dans le domaine de l’étrange.

Mais comment expliquer les voix et les visions (Jedediah, qui converse avec les esprits et les voix; Yolande dans les bois, persuadée qu’elle entend un rire; Veronica qui voit son amant dans ses rêves…) , ou encore la figure du démon qui apparaît à Gideon et Jedediah ? Comment expliquer la métamorphose des personnages au point d’être méconnaissables (Leah devant son miroir) ? Ces événements dépendraient plutôt du domaine du merveilleux, régis par des lois qui ne sont pas connues du monde réel.

Là où le doute s’installe…

Les personnages sont tous atteints, à des degrés plus ou moins avancés, de folie et de paranoïa, qui s’aggravent au fur et à mesure du texte, jusqu’au point d’orgue final. Leah et Gideon ont dès le début une relation violente, passionnelle, extrême. D’autres sont marqués par le deuil, la solitude (Jedediah), l’extrême dévotion (Vernon qui croit être la voix de Dieu), l’abandon, le sentiment de rejet (Della)… Reclus dans leur solitude, les personnages se métamorphosent durant tout le roman (métamorphose physique de Gideon, redressement de Nightshade bientôt plus grand que Leah, comportement de Vernon après la mort de Cassandra…).

Ces personnages sont instables, leur comportement n’est pas normal, excessif. On ne peut s’empêcher de se demander, en tant que lecteur, de mettre en doute l’existence de ces événements anormaux. Et s’il n’étaient que des imaginations créées par des esprits dérangés ? Le doute s’installe.

La chambre turquoise a t-elle un pouvoir avéré ? Raphaël 2 s’est-il réellement noyé dans l’étang, qui ne semble même pas exister ? La malédiction existe-t-elle vraiment ? Les personnages ont des avis divergents sur ces questions. Certains personnages réfutent ces histoires, d’autres vivent avec la conviction qu’elles sont réelles… Mais même les plus cartésiens ferment à clef la porte de la chambre turquoise, « dans le doute ». Car Samuel disparaît bien dans cette chambre, Raphaël et Violet disparaissent également aussi. N’est ce pas ? Ou alors non ?

De l’émergence du fantastique

De ce doute naît le fantastique, qui colore subtilement le récit. La limite entre réel et surnaturel est tellement floue et mouvante qu’il n’est pas possible de déceler ce qui est avéré de ce qui ne l’est pas. Le récit, centré sur les personnages, leurs perceptions et leurs ressentis, n’apporte pas de réponse. En effet, rien ne remet en doute ce que perçoivent les personnages. La folie n’est qu’un postulat que le lecteur fait. A aucun moment il n’est question d’illusion, d’erreur de compréhension, de rétablissement de la réalité perçue.

La métamorphose ne touche pas que les personnages, mais aussi les événements eux-mêmes. Selon le personnage qui les considère, selon son état d’esprit, leur nature change. Selon ce que nous, lecteurs, élaborons comme hypothèse, leur nature change. Finalement, l’hésitation reste planante : il n’est pas possible de choisir entre réalité, et illusion. Au-delà d’une interrogation sur l’étrange et le merveilleux, le récit met en doute la véracité de ce qui est perçu et raconté.

Bellefleur, une illusion complète ?

Todorov exclut l’interprétation poétique dans l’analyse du récit et de l’événement anormal. Mais toute œuvre romanesque est une œuvre de langage. Or Bellefleur est une création poétique, riche en images et en métamorphoses, qui façonne les personnages de la même façon : êtres d’images, changeants, volatiles, fuyants. De ce fait, comment ne pas considérer ce balancement des personnages entre réel et illusion, comme une création de langage ? C’est le récit dans son intégralité qui interroge : qu’est-on en train de lire ? Le cadre est réaliste, les personnages aussi (vraiment ?), les événements rapportés le semblent aussi (mais lesquels ?)… on finit par douter de l’ensemble du récit.

J C Oates parvient à transformer son récit en illusion parfaite, en écran de fumée. Bellefleur débute dans un cadre réaliste avec une toile de fond avérée. Au fur et à mesure de son avancée, le récit se colore de doute, d’hésitation, sur les personnages, les événements perçus, racontés. J.C Oates construit ce basculement, met en scène le balancement incessant entre réel et illusion. Finalement, c’est l’ensemble du récit qui est mis en doute. J.C Oates explore par là les pouvoirs du genre romanesque, et interroge sur le pouvoir du langage : que dit-il, que signifie t-il ? Peut-on s’y fier ?

4 commentaires sur “Joyce Carol Oates – Bellefleur

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  1. Wahou ! Cette chronique est vraiment superbe ! Tu me donnes très envie de découvrir ce Roman : j’adore les ambiances gothiques et les histoires de familles décadentes !

    1. Merci 🙂 alors oui, tu vas beaucoup aimer Bellefleur. J’ai appris récemment, par le biais d’un contact Babelio, que ce livre faisait partie du cycle gothique de J.C Oates. Il y a donc aussi la légende de Bloodsmoor et les mystères de Winterthurn dans le même genre. Je te souhaite une bonne lecture !

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