PIF 2022 : tops et flops

Le 31 mai s’est terminé le challenge du printemps de l’imaginaire francophone 2022. Je visais le palier de 15 lectures, j’en ai bouclé 14. Si (presque) tous les liens vers les chroniques figurent dans l’article de présentation du challenge de cette année, je vous propose quand même dans ce billet un bilan tops et flops pour revenir sur mes lectures du challenge.

Les pas lus…

Faute de temps

Shusharrah d’Anthelme Hauchecorne et Emmanuel Chastellière : je vais lui réserver une petite place cet été.

Les lames du cardinal de Pierre Pevel, que je garde pour les sagas de l’été (oui, j’adore lire des sagas en été, je vous en parlerai dans la dernière pause café de cette année scolaire, avant mes congés d’août).

Smog of Germania de Marianne Stern et le tome 2 de Monts et merveilles de Nicolas Texier : pas eu le temps.

Faute de compatibilité de caractères (!)

Et enfin, un abandon : Octavie d’Urville d’Esther Brassac. Pas aimé l’incipit très axé sur le physique des personnages (même si j’imagine que ces clichés sont détournés ensuite), trop YA pour moi et pas aimé non plus la narration à la 1ère personne d’Octavie (qui m’a tapé sur le système dès la page 2).

Les bofs

Je n’ai pas été emballée par Erèbe de Rozenn Illiano, sans doute parce que je ne l’ai pas lu au bon moment, je ne parvenais pas à rentrer dans le roman ni à savourer sa beauté subtile qui pourtant avait tout pour me plaire.

L’ancelot avançait en armes d’Alex Nikolavitch m’a moins convaincue que le premier volet de cette série de réécritures de mythes arthuriens.

Enfin, Dames de rêves, dames d’ombres de Cécile Guillot ne m’a pas autant emballée que je l’attendais, du fait de sa structure que j’ai trouvée bancale et de certains manques. Mais cela ne remet pas eu cause la qualité de l’ouvrage pour celles et ceux qui souhaitent découvrir le genre.

Les bonnes lectures

Divertissantes

D’abord, l’histoire de la SF en bande dessinée par Xavier Dollo et Djibril Morissette-Phan, qui m’a appris beaucoup de choses. C’est un ouvrage de référence dans lequel je remets régulièrement mon nez.

Thorngrove de Cécile Guillot et Bpocalypse d’Ariel Holzl m’ont également bien divertie, malgré une portée plus YA. J’y ai trouvé de l’originalité, de la consistance, des réflexions très justes. Ce sont également deux plumes que j’apprécie, la première pour sa poésie et son côté doux amer, et la seconde pour son humour grinçant.

Surprenantes et convaincantes

A la différence de L’ancelot…, Trois coracles cinglaient vers le couchant d’Alex Nikolavitch m’a bien plu, pour son originalité, sa fantasy novatrice et sa structure complexe. Le premier volume de cette série de réécritures arthuriennes donc.

Enfin, fort bonne lecture aussi : J’agonise fort bien, merci d’Oren Miller. Une œuvre entre imaginaire et littérature noire, au duo de personnages savoureux et à la plume mordante. C’est pour cette raison que j’ai acheté le tome suivant, A présent, vous pouvez enterrer la mariée, à Ouest Hurlant.

Quitter les monts d’automne d’Emilie Querbalec m’a également marquée par son mélange de contemplation et de space opera. Un mix des genres qui bouscule et déroute, mais qui m’a convaincue par ses réflexions sur le langage et l’importance d’une mémoire collective pour une civilisation.

Les très très bonnes lectures

Inattendues

Ce challenge m’aura permis de me plonger enfin dans des titres qui figuraient dans ma liste de lectures depuis un petit moment, mais que je redoutais un peu pour x raisons. Et à tort, car elles se sont révélées vraiment très bonnes et surtout marquantes.

J’ai commencé avec Carne, de Julia Richard. Un roman mordant, percutant, à l’humour noir génial. Je suis d’ailleurs la première surprise d’avoir tant aimé ce titre, qui renouvelle la figure du zombie et porte un regard cynique mais très juste sur notre monde contemporain.

C’était une rencontre un peu redoutée tant l’autrice excelle dans l’horreur, un genre qui n’est pas forcément ma tasse de thé. Pourtant, sa Sorcière de chair m’a séduite. Sarah Buschmann déroule dans ce roman une poétique de l’horreur efficace et de toute beauté, dépassant la simple esthétique visuelle de l’horreur. L’autrice plonge dans celle-ci avec une fermeté et une douceur mêlées, afin de dévoiler son vrai visage.

Je craignais aussi la lecture de l’anthologie Monstresse(s) de Noir d’Absinthe. Je pressentais une lecture difficile, dérangeante et très perturbante. En quelques sortes, ça l’a été, évidemment. Mais étrangement, j’ai adoré ma lecture. Le billet détaillé arrivera bientôt, mais sachez que cette anthologie ne contient aucune fausse note. Elle propose des textes de très grande qualité à la fois sur le fond et la forme, et possède un côté assez libérateur provenant d’une sorte de catharsis causée par une forte identification à toutes ces femmes monstres. (Edit 19/06/22 : Chronique ici).

Surprenante

Très bonne lecture également : la réécriture de Blanche-Neige du point de vue de l’antagoniste avec Le reflet brisé de Nina Gorlier. C’est un roman à l’ambiance baroque et aux personnages finement dessinés. J’ai beaucoup aimé la métamorphose de Kirsten et la surprise du final. Je savais bien qu’un roman de Nina et de Magic Mirror allait me plaire, mais j’ai été très agréablement surprise par l’ambiance et les thématiques très baroques.

Et une lecture lumineuse pour terminer…

Et j’ai fini ce challenge sur un roman lumineux à la prose poétique superbe : Rivages de Gauthier Guillemin m’a éblouie. J’ai adoré ce récit contemplatif, qui déconstruit habilement tous les ressorts narratifs traditionnels pour proposer un renversement très pertinent du motif de la quête. Un motif romanesque qui prend ici une ampleur bien plus large, questionnant le rôle de la mémoire et d’un but collectif pour une civilisation.

Voilà pour les tops et flops de ce challenge printanier ! Je ne sais pas encore si je recommence l’année prochaine ou si je refais le Blossom Spring Challenge, ou d’autres. En attendant, j’en profite pour remercier infiniment Zahardonia pour l’organisation du challenge, les menus, la modération du groupe facebook où les échanges sont toujours intéressants. Merci beaucoup pour ce printemps livresque ! Si je n’ai pas atteint le stade de bibliothécaire céleste, je suis très satisfaite des lectures que j’avais pu faire pour ce challenge. J’ai aussi pris conscience que le YA et moi, ça n’allait plus du tout, et j’ai décidé de ne plus lire de livres à destination de ce public plus jeune (hors plumes que j’adore évidemment, comme Ariel Holzl). Comme de toute façon il faut faire des choix…
Et vous, quel est le bilan de votre printemps ? Avez-vous suivi un challenge et si oui, avez-vous atteint les objectifs que vous vous étiez fixés ? Avez-vous fait de belles lectures ?

4 commentaires sur “PIF 2022 : tops et flops

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fièrement propulsé par WordPress | Thème : Baskerville 2 par Anders Noren.

Retour en haut ↑