Seconde lecture dans le cadre du prix des auteurs inconnus 2020, cette fois dans la catégorie Imaginaire. Ultimate Terra Nova est le premier volet d’une saga d’Aboubakri Sao, publié aux éditions Treizième Lune. Nous voici plongés dans un monde post-apo, après une troisième guerre mondiale au milieu du XXIème siècle. Un roman SF aux allures de manga… sans dessins.
Synopsis
En 2035, le monde entre dans une nouvelle ère. La troisième guerre mondiale a fait des ravages considérables, provoquant le chaos sur la planète. Pour rétablir l’ordre, des clans apparaissent dans divers endroits du monde. La plupart de leurs membres possèdent un Néo Cerveau leur conférant des aptitudes spectaculaires. Membre du clan Terra Nova, Kadaj, Électromancien, voit sa vie basculer le jour où il rencontre Ragnarök, une milice extrêmement dangereuse.
Cette organisation recherche activement Atlas, le chef des Terra Nova. De plus, le gouvernement, qui considère les clans comme illégaux, veut à tout prix mettre la main sur un cyborg que posséderaient les Terra Nova.
Quelles sont les origines du Néo Cerveau ? Pourquoi un cyborg attise-t-il la convoitise du gouvernement ? Et d’où provient cette pierre qui permet à son détenteur de bénéficier de pouvoirs extraordinaires ? La nuit succède au jour, les réponses succèdent aux questions…
Un roman manga original…
Ultimate Terra Nova est un roman original dans sa forme.
On se rapproche du manga visuel : c’est très vivant (beaucoup de dialogues), visuel (onomatopées, plein de sorts lancés dans les scènes de baston, ça m’a fait penser à Pokemon !), et plein d’action. Enfin, ce roman se teinte d’une coloration japonaise, puisque l’essentiel du récit s’y déroule.
Il ne manque en fait que les dessins ou les images pour parvenir à un roman graphique. Toutefois, l’écriture est si vive, directe et punchy qu’on s’imagine sans peine les différentes péripéties dans son esprit. Le rendu est vraiment pas mal, ce n’est pas souvent que j’ai pu lire un roman de ce style.
J’ai apprécié aussi les mille et une idées de l’auteur. Ce roman m’a donné l’impression qu’Aboubakri Sao prenait énormément de plaisir à écrire toutes ses trouvailles. C’est un feu d’artifice de péripéties, de scènes, de personnages… qui viennent de partout et nulle part en même temps. C’est comme si l’auteur avait souhaité écrire tout ce qu’il avait lu, vu… pendant sa vie de lecteur et de spectateur. Cet enthousiasme débordant se ressent à la lecture et nous entraîne dans le récit à une vitesse grand V.
Qui ne m’a cependant pas touchée
Il y a donc une cohérence d’ensemble dans ce roman, qui pose les bases de la série. Pour un amateur du genre, nul doute que ça lui plaira énormément. Paradoxalement, si j’ai apprécié l’aspect innovant d’une telle structure narrative et aussi l’écriture, impeccable (j’aurais cependant aimé un niveau de langage parfois plus élaboré), je n’ai pas réussi du tout à rentrer dans le roman ni à savourer ma lecture.
Il m’a manqué plusieurs choses. Tout d’abord, j’ai regretté que le point de vue omniscient, associé à la narration à la troisième personne, ne nous apporte quasiment aucune information, ni description, de l’univers dans lequel se déroule le récit. J’imagine que cela aurait alourdi le texte et amoindri l’effet BD. Toutefois, j’ai trouvé dommage de ne pas en savoir plus sur cette 3ème guerre mondiale (la maso du coin, c’est moi), sur l’état de la planète aujourd’hui, la manière dont les sociétés se sont organisées et vivent, ces capacités cérébrales extraordinaires… Il m’a manqué de la matière pour me représenter le tout.
De la même façon, j’ai regretté que les personnages ne soient que dans l’action. Que pensent-ils ? A quoi ressemblent-ils ? Nous n’avons que peu d’informations sur eux. Les dialogues s’enchaînent, mais là également, trop vite pour moi. J’aurais aimé savoir comment parlent les personnages, à qui ils s’adressent, sur quel ton, dans quelle posture… Pour ma part, aucune possibilité d’attachement à ces personnages qui m’ont paru très superficiels.
Il en résulte un roman dans lequel les péripéties et les bastons s’enchaînent à une allure très rapide, trop rapide pour que je puisse apprécier les choses.
Un roman innovant, divertissant, proche du manga, sous toutes ses formes. Ce premier volet d’Ultimate Terra Nova donne le ton et dans le genre, c’est très réussi. Cependant, c’est aussi ce qui m’a perdue. Je n’ai pas réussi à me plonger dans ce récit, à le savourer, à rentrer dedans. Je pense que cette œuvre novatrice pourra combler les amateurs de ce type de textes. Pour ma part, si j’ai su déceler son intérêt et son caractère original, je n’ai cependant pas apprécié ma lecture à sa juste valeur. Je ne suis malheureusement pas le public…
Je serai curieuse de le parcourir pour saisir la narration si particulière que tu nous présentes. Après, le manque d’approfondissement dans l’univers sera pour moi un vrai élément bloquant.
Oui, c’est assez spécial, cette sensation de n’avoir qu’une esquisse. Ca colle au truc, mais je n’arrive pas à me plonger dedans. Ca ne va pas assez loin, comme toi, j’aime bien me plonger dans les univers décrits, prendre mon temps… et puis m’attacher aux personnages aussi.