Deux petites lectures flash ce mois de novembre. Au menu de cet avis flash #14, nous avons donc :
– Au royaume des vivants, d’Emmanuel Quentin ;
– Requiem en catastrophe majeure, d’Olivier Gechter.
Olivier Gechter, Requiem en catastrophe majeure
Résumé
Évariste Cosson, le consultant en occultisme industriel, fait face à plein d’ennuis. L’annonce de la mort subite de Jimi Hendrix, alors même que sa maison de disques refuse obstinément d’annuler le concert d’adieu.
Et puis l’intrusion étrange à l’Opéra Bastille.
Et puis encore la datte contractée auprès de Gideon qui l’amène dans de sacrées galères en plein Jussieu.
Avis flash
Ma lecture post-Utos, et franchement c’était ce qu’il y avait de mieux pour contrer la déprime du lundi. Requiem en catastrophe majeure est un bon petit roman d’aventures sans prétention, mais qui tient la route avec une bonne dose d’humour et plein de clins d’œil culturels sympas. Avant ce roman, il y a un autre bouquin qui présente le personnage, Evariste. Je ne l’ai pas lu mais ça ne m’a pas empêchée de lire celui-ci et de tout comprendre. Car les intrigues sont différentes; tout au plus ai-je raté la mise en place des relations entre les personnages récurrentes. Donc vous pouvez sans problème lire ce roman sans avoir lu le précédent.
Requiem en catastrophe majeure m’a fait penser un peu à la série du dernier apprenti sorcier de Ben Aaronovitch. Une réalité contemporaine imprégnée de magie, de l’humour 2nd degré, et une apparente légèreté dans le déroulé des événements. L’auteur nous offre un cadre magique avec ses règles, ses lois et ses fonctionnements. Mais il ne s’étend des pages durant pour pour expliquer comment la magie fonctionne : on la comprend au fur et à mesure qu’Evariste l’utilise. Par-ci, par-là, par petites touches, directement intégrée dans l’action. C’est futé ! Les petits chapeaux en tête de chapitres nous donnent suffisamment de contexte pour comprendre comment elle s’intègre dans notre cadre réel contemporain.
Le roman est bien ficelé; malgré une première moitié un peu longuette, la suite s’avère beaucoup plus remuante et bien pleine de rebondissements. Un bon roman d’aventures avec suspense, situations apparemment inextricables, méchante très méchante et aux motivations terrifiantes… On sent que l’auteur a repris les codes du genre non pas pour les démonter mais pour les utiliser à fond les ballons et s’amuser avec. Et ça marche plutôt bien. Olivier Gechter nous offre 3 intrigues pour le prix d’une, dans un roman cocasse et rafraîchissant.
Emmanuel Quentin, Au royaume des vivants
Résumé
Dans un futur plus ou moins proche, tout le monde peut franchir les océans en traversant une porte. Dominique Serin, enquêteur privé de son état, ne parvient pas à se téléporter.
Pourtant, ça lui serait fort utile pour résoudre ces cas de disparitions qui l’obsèdent depuis des années.
Il se passe des choses étranges au royaume des vivants.
Avis flash
Assez rigolo, car j’ai lu ce petit bouquin juste après le précédent, et la transition était parfaite. En effet, on est un peu sur le même registre dans la narration : un « je » un peu décalé, ironique, 2d degré, et qui s’adresse parfois au narrataire. Bon, pas forcément toujours convaincue par ce style, vous le savez, mais enfin dans un format aussi court c’est plutôt sympathique d’établir un lien avec le personnage principal ainsi. J’ai bien aimé le duo de personnages, très différents. Ca m’a fait un peu penser au duo Evariste/Isabeau d’Oren Miller.
Petit bouquin mais bourré de clins d’œil, j’ai notamment en tête une scène constituée de répliques d’un film de ciné (le film étant cité, heureusement parce que je n’avais pas la référence, je ne l’ai pas vu). Je vous laisserai découvrir cela 🙂
Pas mal de fils tirés dans tous les sens, on s’y perd un peu, comme les personnages qui s’y emmêlent les pieds. Mais en fait, tout prend son sens petit à petit, et évidemment vous vous en doutes tout est lié. Arrive alors le retournement de situation déconcertant, car jusque-là on était dans un petit polar classique, et puis PAF, la SF arrive avec ses gros sabots hoplaboum. J’ai rien vu venir, je ne m’y attendais pas du tout. C’est un incroyable effet de surprise très bien réussi !
Bon, l’ennui c’est que je n’ai pas tout saisi, et j’ai encore cru qu’il manquait des pages. J’ai beaucoup de mal avec les fins moi, si on m’explique pas je ne comprends pas tout (c’est comme les blagues). Résultat, à peine quinze jours après la lecture, j’ai déjà oublié le final. Vous me direz, au moins comme ça je pourrai le relire, et je serai encore surprise ! Dans tous les cas, je me souviens m’être dit que l’auteur devait s’être fort bien amusé à écrire ce petit texte surprenant.
Avez-vous lu un de ces deux textes ? Un petit billet ce mois-ci, car j’ai eu des lectures assez grosses, notamment Le chemin de la mort poudreuse, qui m’a fait frôler la panne de lecture tellement la fin a été longue et dure à avaler; alors je me suis réfugiée encore une fois dans de l’urban fantasy (et contre toute attente, assez qualitative, mais oui mais oui, je vous en parle bientôt d’ailleurs), et j’ai lu une série de 10 tomes d’un coup. Et qui dit série, dit billet unique. Donc voilà, pas beaucoup de petites lectures mais le rythme est toujours là, rassurez-vous !
Requiem en catastrophe majeure… Rien que le titre annonce l’humour présent dans le roman 🙂 Ma pal déborde mais ça pourrait me plaire.
Entre deux grosse pavasses, un de ces deux titres peut se caler pour une petite lecture rapide et vite avalée, un p’tit moment détente et rigolade.
Je n’ai lu aucun des deux, mais tes billets me donnent envie de glisser un de ces romans entre deux lectures plus roboratives, comme une petite pilule digestive. Merci.
C’est tout à fait ça, j’aime bien ton image ! Un petit digestif pour faire passer le plat précédent, et repartir dispo pour le dessert ensuite 🙂 Ca se mange sans fin, et c’est plutôt sympathique.
J’avais un peu rapidement classé « Requiem en catastrophe majeure » dans les livres pas pour moi, mais tu es le deuxième avis récent qui me fait dire que ça pourrait finalement être une lecture fun, je la note définitivement dans un coin de mon esprit.
Oui entre deux pavés, ça peut être sympatoche.