Marc Z. Danielewski – La maison des feuilles

Une de mes dernières lectures de 2022, et elle fut marquante. La maison des feuilles a été un challenge à plus d’un titre. D’abord, celui de réussir à lire ce pavé de presque 700 pages labyrinthiques à la mise en page particulière. La maison des feuilles est aussi un livre de plus dans mon propre challenge de lectures de « maisons », commencé avec La maison enchantée, La maison hantée, et La maison dans laquelle. Enfin, il remplissait une catégorie pour mes deux défis livresques hivernaux : le cold winter challenge (Hiver sombre, La nuit du solstice : angoisse, horreur) et le défi Un hiver au chalet (Frissons glacés). Résultat des courses : challenges remplis, à tous point de vue.

Présentation de l’éditeur

« Je fais encore des cauchemars. D’ailleurs, j’en fais si souvent que je devrais y être habitué depuis le temps. Ce n’est pas le cas. Personne ne s’habitue vraiment aux cauchemars. »

Ainsi parle Johnny Errand au seuil de cette Maison des feuilles, et de poursuivre sa mise en garde :
« Ca ne se produit pas immédiatement, mais sans prévenir vous vous apercevrez que les choses ne sont pas telles que vous pensiez qu’elles étaient. »

Livre subversif, livre défendu, le lecteur est prévenu… et bien entendu tenté. Dans son introduction, Johnny explique comment il a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d’un vieil homme aveugle, décidé de le mettre en forme et de l’annoter de façon très personnelle. Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d’emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de « home movie ».
Tout s’annonce bien jusqu’à ce qu’il découvre une pièce qui jusqu’alors n’existait pas. Passé l’étonnement, il se rend à une évidence troublante : la maison est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. Navidson tente d’explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L’horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l’expédition que pour le lecteur – lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique.

Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu’elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampano semble-t-il le rendre fou ?

Un roman mille-feuilles

Poupées russes

A la lecture de cette présentation éditoriale, on comprend de suite le mécanisme à l’œuvre dans La maison des feuilles. Emboîtement narratif, poupées russes de récits, ou encore mille-feuilles : peu importe le nom qu’on lui donne, c’est bien de cela qu’il s’agit ici.
Au centre du monstre, la maison aux dimensions étranges, objet du film Le navidson record, (1) une histoire créée de toutes pièces inventée et mise en scène par Zampano qui en fait en même temps l’exégèse (2). Celui-ci est retrouvé mort dans sa maison par Johnny Errand qui reprend le travail de Zampano, rassemblant les feuillets et les annotant (3). Ce faisant, La maison des feuilles semble impacter sa vie, créant un étrange parallèle. Alors les notes de Johnny sont moins un commentaire du travail de Zampano qu’un récit secondaire en lien avec Le navidson record (4), bouclant ainsi la boucle.

Palimpseste

Autre nom commun auquel j’ai pensé à la lecture de ce roman : le palimpseste. C’est un peu le ressenti que j’ai eu en ouvrant ce livre. La succession de notes par deux personnes différentes, qui remanient-raturent-détruisent-effacent les feuillets crée une superposition des récits. Tout comme les annotations et commentaires, l’effacement de commentaires et de feuillets (brûlés, déchirés…). La table des matières ne parle pas de chapitres mais de pièces, avec des annexes; d’autre part, des illustrations donnent une idée assez précise de la nature des feuillets, de leur constitution et de la manière dont ils sont rattachés (ou pas) les uns aux autres.

Il y avait des liasses et des liasses de papiers. D’infinis enchevêtrements de mots, signifiant parfois quelque chose, parfois rien, se fracturant souvent pour bifurquer sans cesse vers d’autres morceaux que j’ai trouvés par la suite – de vieilles serviettes, les bords déchirés d’une enveloppe, et même une fois le dos d’un timbre-poste; tout et n’importe quoi, mais rempli; chaque fragment entièrement recouvert par le déferlement d’année et d’années de déclarations encrées; surchargées, barrées, corrigées, à la maison, à la machine; lisibles, illisibles; impénétrables, lucides; déchirées, maculées, scotchées; certains morceaux encore impeccables, d’autres effacés, brûlées ou pliés et repliés tant de fois que des passages entiers de dieu sait quoi avaient fini par s’effacer ».

Cet empilement textuel laisse apparaître des traces du passé, mêlées au présent. Mais cela va plus loin que le palimpseste, puisque les écrits rajoutés par Errand dialoguent avec les écrits de Zampano. C’est comme si la constitution du texte nous faisait voyager dans le temps. La forme rejoint le fond ici, puisque Le Navidson record semble profondément toucher Johnny qui part complètement à la dérive. Une sorte de retour au point 0, là où tout a commencé.

Un canular éditorial

Une construction factice…

Ceci peut paraître extrêmement compliqué. Comment se retrouver dans ce gloubi-boulga de 700 pages, comment savoir qui annote, à quel niveau on se trouve ?

En fait, La maison des feuilles est un canular complet, qui se donne à voir dès la page de garde :

 » MARK Z. DANIELEWSKI :

LA MAISON DES FEUILLES
par
Zampano
avec une introduction et des notes de
Johnny Errand
traduit par
Claro »

Dès cette page de titre, on nous fait croire qu’en fait, le vrai auteur de La maison des feuilles est Zampano et Errand juste son commentateur, après sa découverte des manuscrits et feuillets. Une note éditoriale dans l’avant-propos nous explique la genèse de la mise en forme de La maison des feuilles, et plus loin nous indique comment nous y retrouver dans les notes (une différence de police entre les commentaires de Zampano et ceux d’Errand).

Errand, parlons-en : auteur de l’introduction (complètement bidon) de La maison des feuilles, comme une préface et un avertissement de l’éditeur avant un texte. Il nous raconte comment il est tombé sur les travaux de Zampano (aveugle, au passage), le mot que celui-ci a laissé à ses successeurs pour finir le travail, et nous donne un aperçu de la composition du recueil (décrite plus haut). De ce fait, on n’a pas à la deviner au gré des pages : à la fin de l’introduction, on a déjà compris l’empilement et la construction du roman.

Pour accroître sa vraisemblance

Ca m’a fait penser aux textes du XVIIème, période d’essor du roman qui doit trouver ses marques et sa légitimité; nombre de textes comportent ainsi un montage similaire, avec un faux éditeur, des mots en avant-propos garantissant la véracité de ce qui se donne à lire ensuite… tout ça pour légitimer le texte et le rendre vraisemblable. Les notes de Zampano sont dans cette veine : hyper vraisemblables, sourcées, avec citations de travaux d’universitaires, pages etc. Sauf que tout est du pipeau, même quand les auteurs sont réels. Mais ça donne à l’ensemble  une solidité (factice).

Dans tous les cas, une fois qu’on a compris la construction du roman et que tout est bidon et illusoire, comme les murs de cette maison, le plus dur est fait, et il ne reste plus qu’à profiter du labyrinthe.

La maison des feuilles : un jeu de miroirs et de labyrinthes

Miroirs et échos

Le livre est comme la maison : solide et costaud vu de l’extérieur, mais bordélique et vertigineux à l’intérieur. La maison des feuilles, c’est un jeu de miroirs entre le fond et la forme qui se répondent. La maison affecte de la même manière ses habitants mais aussi Zampano et Errand, qui plonge dans une folie sans retour.

Même si on comprend que les uns et les autres ne sont pas hyper stables de nature, la maison n’arrange rien. Elle accentue leur état. Et cela se voit sur les pages. Par exemple, la 4ème exploration (centrale dans le bouquin) est une plongée vers l’enfer. Plus les personnages descendent dans ce noir sans fin, plus le roman devient dur à lire. Le texte est tronqué, écrit dans tous les sens, certaines notes de bas de pages sont introuvables ou sont complètement mélangées. L’absence de repères est partout, pour les personnages du film, leurs commentateurs et le lecteur. Quand les personnages se perdent, les pages se vident, laissant juste quelques mots posés ici ou là au hasard. Ou rien.

Un aperçu de quelques pages de La maison des feuilles© Editions Monsieur Toussaint Louverture

A la folie des personnages répond celle d’Errand; aux morts de certains personnages du Navidson, répondent celles de l’entourage d’Errand. Et Navidson et Errand auront un parcours assez similaire, du début à la fin. La maison des feuilles est donc un gigantesque jeu de miroirs avec des échos (d’ailleurs Zampano nous offre une réflexion assez poussée sur l’écho, qui a un rôle important dans la maison).

Un peu de physique sur la notion de l’écho… © Editions Monsieur Toussaint Louverture

Jouons au petit Poucet

Comme le petit Poucet, j’ai pris des petits cailloux pour jalonner mon chemin dans ce bouquin. J’ai collé un nombre faramineux de post-it pour m’y retrouver et tenter de reconstruire un sens dans tout ce fatras.

L’important ici n’est pas de trouver LE sens, parce que je pense qu’il n’y en a aucun (ou plusieurs), mais de sortir de ce pétrin à peu près entier, en ayant saisi des choses qui nous parlent. J’ai pu élaborer des théories (sans qu’à aucun moment le bouquin ne les valide, mais il ne valide rien de toute façon), j’ai été sensible à certaines métaphores, et j’ai ressenti le vertige de la construction, tant sur la forme que dans le fond. C’est comme une illusion d’optique, sans début ni fin, un truc logiquement impossible mais le fait est que c’est là. Alors ?

Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas eu l’impression de rester coincée dans le labyrinthe. Pas mal de réflexions sur la nature de celui-ci agrémentent le texte, et une image m’a parlé : celle du Minotaure, d’ailleurs souvent effacée comme si nommer le Monstre de la maison était une erreur. Personnellement, je ne suis pas persuadée qu’il y ait un monstre au fond du labyrinthe. Comme je l’ai dit plus haut, la maison n’est qu’un reflet de l’esprit de ceux qui y habitent et la racontent. J’ai pris le labyrinthe, narratif, architectural, comme une métaphore. En gros : tous ces personnages, à quelque niveau que ce soit, sont tous cramés du ciboulot, et la maison reflète ce carnage. A quoi bon essayer de trouver alors ce qui se trouve au centre d’un esprit complètement enfumé ?

Et donc, tout ça pour quoi ?

Oui, c’est génial, mais…

Parce que oui, une fois qu’on a compris le truc, avec les miroirs, les échos, la folies des uns et des autres, l’état de la maison reflet de l’esprit des personnages, et le labyrinthe qui n’a ni début ni fin et qui donc n’existe pas : que reste t-il ?

Autant j’ai trouvé tout ce bordel assez génial, inventif, brillant, complètement fou, tant sur le fond que sur la forme… autant je me suis posé cette question assez souvent, et à la fin aussi : tout ça pour quoi ? D’ailleurs, dans son introduction, Errand aussi se la pose. Nous voilà en train tous de fumer par les oreilles, pour un truc qui ne serait qu’une illusion ? Y a t-il, dans la maison des feuilles, quelque chose de tangible ? Ce bouquin dit-il quelque chose, provoque t-il quelque chose ?

Mais ça manque de quelque chose.

A part le casse-tête qu’il représente (et on aime ou pas, moi je me suis bien amusée), c’est un peu vide. D’abord parce qu’il ne provoque aucune émotion. C’est comme si, du fait de tout concentrer dans la construction pour tout faire tenir debout, il n’y avait plus de force pour le reste. Est-ce parce que tout est bidon que j’ai trouvé les personnages fantomatiques ? Absolument sans goût ni saveur ? Est-ce parce qu’ils sont l’objet d’une exégèse que je ne les ai pas considérés comme des « vrais » personnages ? En tout cas, aucun ne m’a fait vibrer, rire, hurler; je n’ai tremblé pour aucun d’eux, ni eu pitié d’eux. Ce roman a beaucoup plu à mon esprit, mais n’a pas su toucher mon cœur.

Je ne peux pas dire non plus avoir ressenti une frousse incroyable dans cette maison. Les explorations sont ténébreuses, en revanche je n’ai pas ressenti de force malveillante à l’œuvre. Nul frisson et nulle horreur ressentis. Je pense que le côté « film raconté scène par scène » associé à son analyse critique a généré chez moi un détachement total par rapport à cette maison. Peut-être était-ce là ce qui était recherché ? A nous interroger sur ce qui fait la force et la vie d’une histoire et de personnages. Un roman peut-il fonctionner en déconstruisant absolument tout, jusqu’à son auteur ? Peut-il fonctionner en ne racontant finalement pas grand chose, ou en cassant à un tel point l’histoire centrale qu’on ne parvient pas à la reconstituer ?

La vertu du doute

Je me suis dit aussi que l’intérêt était de transposer à l’écrit ces jeux d’illusion d’optique. Vous savez, ces trucs qui sont impossibles logiquement et physiquement, mais qui, dessinés, prennent forme et existent, de fait. C’est un peu à ça que m’a fait penser ce roman. Une histoire centrale qui n’a jamais existé ailleurs que dans l’esprit de son créateur tout aussi fictif, mais qui finalement parvient à impacter la vie des personnages qui mettent la main dessus. Il y a en plus de la mise an abyme dans cette construction, qui se donne à voir en même temps qu’elle se constitue.

Je sais bien que tout ça reste évidemment fictif, toutefois j’ai trouvé qu’il y avait une mise en scène de l’illusion qui était réussie. Mine de rien, cette maison des feuilles m’a marquée et va me marquer. Alors, cela la rend un peu réelle, non ? Ou pas. En tout cas, j’ai aimé ce positionnement typiquement fantastique du texte, n’expliquant jamais le pourquoi du comment, générant panique et angoisse devant des événements qui semblent hors de toute logique rationnelle, et laissant infuser le doute chez le lecteur.

De ce fait, je pense que ce bouquin peut être lu, relu et rerelu et offrir à chaque fois une vérité différente à son lecteur. La maison des feuilles est beaucoup de choses, mais surtout un roman où l’expérience de lecture est radicalement différente; pleinement active, mise en doute, interrogée. Peut-être que c’est ça aussi, le sens de ce roman ?

En pratique

Mark Z. Danielewski, La maison des feuilles

Editions Toussaint Louverture, Août 2022

VO : The house of leaves, 2000

Traduction : Claro

Autres avis : Lena a beaucoup aimé ce roman qui l’a tourneboulée. Son parallèle avec La maison dans laquelle est fort opportun, car en effet les deux maisons ont des effets similaires sur leurs habitants. Latulu livre une chronique pas si confuse que ça mais qui reflète bien ce que provoque ce roman; d’ailleurs Latulu révèle fort bien ce dont je parlais plus haut : lire ce roman est une expérience de lecture active. Ressenti similaire au mien du côté du Pays des caves troll : Célindanaë s’est un peu perdue et est restée sur sa faim. Lecture ratée pour Patates des ténèbres, qui a souffert dans sa lecture comme les personnages dans l’escalier sans fin.

Ceci n’est pas pour vous » : voilà les premiers mots de La maison des feuilles. En voilà une invitation à la lecture singulière. Sans trouver qu’il était fait pile poil pour moi, j’ai vraiment bien aimé cette expérience de lecture, qui m’a remué les méninges. Lire plusieurs fils ensemble, en perdant complètement ses repères et entouré de miroirs c’est quelque chose d’assez unique. Cependant, si j’ai trouvé le tout assez génial, ça manquait selon moi de profondeur (c’est le comble); pas assez d’émotion, pas assez de sens (aucun ou trop à la fois) et surtout un sentiment de « tout ça pour ça ». Alors oui, j’aurai plaisir à y retourner, à découvrir d’autres indices, à me perdre de nouveau dans d’autres bras de ce labyrinthe narratif géant. Malgré tout, la déconstruction de tout semble pour moi trouver ici ses limites. C’est une expérience à faire dans tous les cas !

29 commentaires sur “Marc Z. Danielewski – La maison des feuilles

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  1. J’avais été interpellé par la singularité ou l’ingénuité de cette œuvre qui me faisait tant envie jusqu’à ce que je découvre ton avis tant attendu.

    A te lire, on te sent convaincu et sans plus et j’avoue que je redoute ce casse-tête, synonyme de branlette intellectuelle pour ma part. Si encore la finalité de ce roman changeait quelque chose en toi, j’aurais sauté sur l’occasion de me le procurer mais je pense plus me retourner vers La maison dans laquelle qui t’a bien plus chamboulé et dont ta chronique fait encore écho en moi.

    Merci pour ton retour toujours aussi détaillé et étayé sur cet ovni qui pour le moment ne me rencontrera pas.

    1. Je comprends totalement ton point de vue.
      Et je ne te conseillerais effectivement pas ce roman, pas parce qu’il est complexe mais parce que je sais que tu as besoin de vivre tes lectures et que tu recherches de l’émotion. Je crains que tu n’aies rien de tout cela ici, et ça risquerait d’être une lecture très lourde et pas drôle du tout pour toi.
      Tu parles de branlette intellectuelle c’est très rigolo parce que c’est exactement les termes qu’a employés mon conjoint face à ce bouquin ^^ il y a de ça, on va pas se mentir. Je suis contente de l’avoir découvert et j’ai apprécié mais enfin, il n’en faudrait pas 10 comme ça à la suite. Comme je le disais, ce bouquin touche à mon avis les limites de la fiction romanesque.

      La maison dans laquelle est en effet selon moi le livre à découvrir sur les 2, parce que là effectivement, malgré un certain degré de déconstruction aussi, il y avait du cœur, de l’émotion, et un grand vide quand les persos m’ont quittée – preuve que le cœur du roman reste intact ♥️

      Je suis contente en attendant de t’avoir permis d’y voir plus clair en ce qui concerne La maison des feuilles. Ça t’épargne près de 30 euros et potentiellement une lecture très bof ! 🙂

      1. Effectivement, tu as clairement cerné le lecteur que je suis ! Non pas que je n’apprécie pas une œuvre qui bouscule mais comme tu le soulignes, j’aime être bousculé sensiblement et émotivement.

        Le vide et les sentiments qui parcourent ta chronique de La maison dans laquelle sont d’ailleurs bien plus saisissants et poussent davantage à la curiosité que celle-ci malgré sa richesse et sa pertinence qui, effectivement, sauvera mon porte-monnaie de quelques deniers bien utiles en ces futurs temps difficiles 😉

  2. Ce bouquin m’impressionne et me fascine par sa construction dingue et ses mises en pages bordéliques. Mais ce n’est clairement pas un livre dans lequel je souhaite me plonger. Trop perché pour moi, trop long pour une expérience demandant tant d’effort.

    1. Je te comprends, et beaucoup d’efforts pour au final, un résultat à mon sens mitigé. Toi qui as besoin de ressentir les choses et qui cherches du sens et de la force dans tes lectures risquerais d’être assez déçue. Mais oui, c’est effectivement fascinant. L’auteur a dû bien s’amuser à écrire son bouquin, tiens…

  3. Moi à chaque fois que j’entends parler de ce livre : 🤯
    Je n’arrive toujours pas à savoir si j’ai envie de le lire ou non. Je trouve pourtant ta chronique très claire sur ce qu’est ce livre, mais je ne sais pas si je vais être suffisamment fasciné par la forme pour passer outre le fond (ou l’absence de fond en l’occurence). Si seulement ce n’était pas un tel pavé. 😅

    1. Hé oui, c’est l’effet que ça fait, à la lecture aussi d’ailleurs. Je me suis souvent demandé ce qui avait pu passer dans la tête de l’auteur pour écrire un monstre pareil.

      L’absence de fond… c’est assez marrant, parce qu’on l’éprouve autant que les personnages face à cet escalier sans fin qui plonge dans les entrailles de la maison. On avance, on avance, mais rien, aucune prise, jamais.

      Sachant que c’est un bouquin qui n’est pas donné, peut-être pourrais-tu, pour savoir si cette expérience te conviendrait, l’emprunter dans une bibliothèque. Si tu es sensible au vertige et à l’étourdissement au bout d’une centaine de pages, il y a des chances que tu adhères au projet.
      Après, le nombre de pages… Paradoxalement, ça se lit assez vite, il y a un gros paquet de pages vides, et pas mal d’annexes mastocs qui n’ont pas de nécessité selon moi à être lus en entier.

  4. Avec la fatigue de fin d’année, j’ai dû mettre mon exploration en pause, mais rien que sur le principe de construction je trouve ce livre fascinant.

    1. Fascinant, c’est le mot qui revient le plus je crois et c’est tout à fait ça.
      J’espère que tu les reprendras à l’occasion : le bouquin et tes explorations 🙂 C’est sûr qu’il faut être relativement en forme pour se confronter à un livre pareil…
      J’espère que tu commences l’année un peu plus reposée, je te souhaite un très bon début d’année, et des lectures plus sereines 🙂

      1. Je vais le reprendre, surtout que j’avais bien avancé^^ Pour l’instant c’est pas gagné, vu que je commence l’année avec une bonne bronchite, mais c’est pas grave, je vais le continuer tranquillou^^ Merci et très bonne année également pour toi !

        1. Oh non 🙁 Les vœux de bonne santé, c’est déjà raté… Alors je te souhaite bon rétablissement, c’est tellement pas drôle les bronchites en plus !

    1. Peut-on se noyer dans le vide ?

      Je voulais te répondre un truc moins stupide, mais ta question a généré un parallèle fort intéressant dans mon esprit : ce livre provoque chez moi les mêmes réactions quand on me parle de l’univers, de son extension et de matière noire. Ca me fascine, ça m’angoisse sans savoir pourquoi, mais je trouve ça magnifiquement beau.
      En plus tu parles de singularité et j’ai pensé espace-temps directement.

      Voilà bref tes craintes sont fondées : on se noie dans ce livre ! 😀

      1. J’éprouve exactement la même chose vis-à-vis de l’univers (et de l’inconnu qui l’entoure).
        Merci de me confirmer mes impressions 🙂 Cela me fait placer le roman du côté des livres ambitieux ou fastidieux à lire à la retraite 🙂

  5. Ta chronique pointue et argumentée achève de me convaincre de ne pas m’aventurer dans ce roman (ma bibliothèque l’a), repéré depuis sa parution : pas envie d’y passer du temps pour, tout compte fait, pas grand chose.

    1. Si effectivement, tu prends davantage de plaisir dans le fond, le message d’un bouquin, la force de ses propos et de ses histoires, vibrer avec des personnages… tu gagneras je pense à te concentrer sur d’autres titres qui te plairont davantage. Je pense que des bouquins qui ont un travail de forme assez génial mais aussi un fond palpable existent, sans se prendre la tête contre les murs de cette maison. C’est un bouquin de l’extrême, je trouve !

    1. C’est une épreuve, c’est sûr ! L’important n’est pas de savoir si on est capable ou pas mais si ça peut nous plaire ou pas – et je pense que tu n’aimerais pas ce livre, car il manque de cœur. Si remarquable soit-il dans la forme, il n’est pas certain qu’il puisse te faire vibrer…

      1. Effectivement, j’ai besoin d’un certains attachements aux personnages ou de ressentir des émotions. Je n’ai pas l’impression que ce titre m’apporte cela. Je n’avais pas l’intention de le lire de toute manière^^ Tu as toute mon admiration d’en être arrivée au bout!

        1. Merci ! A vrai dire j’ai trouvé ça amusant à lire et à expérimenter. Bon, par contre, après, j’ai eu du mal à revenir à des bouquins « normaux » et j’ai expérimenté le vide ressenti dans la maison dans mes lectures… ^^
          Et non, je te confirme, ce titre ne t’apporterait pas l’émotion et encore moins l’attachement aux personnages. Ca manque de liant tout de même…

  6. Nul complètement bidon et perché
    Très déçu par l’accroche primaire qui en est faite
    Je m’attendais à plus de suspens et pas à une très longue narration sans émotion ni intérêt
    Passez votre chemin ce n’est qu’une vaste fumisterie

    1. Je sens effectivement bien ta déception ton commentaire 😀 J’espère que tu n’as pas traîné le bouquin jusqu’au bout dans l’espoir que ça réponde à tes attentes, car vu le pavé, ça n’a pas dû être une partie de plaisir.
      Perché je te l’accorde, ça l’est complètement. Bidon, oui, aussi : ce bouquin est une farce, un montage complet du début à la fin, une sorte de casse-tête qui n’en est pas un. Mais c’est exactement ce qui est recherché. Il est donc artificiel, complètement; d’où le manque d’émotion, d’ailleurs c’est ce que je lui reproche un peu. Manque de suspense c’est vrai, on n’est pas du tout dans un truc horrifique où il se passe des trucs insoutenables qui créent un effroi incroyable. Ca raconte des trucs dont on se fout royalement et qui n’apportent absolument rien.
      En fait c’est marrant parce que je suis d’accord avec toi mais tout ce que tu pointes c’est exactement ce qui m’a plu dans ce bouquin. Je m’attendais à un truc monté de toutes pièces, sans intrigue, une farce artificielle de bout en bout. J’attendais le pur exercice stylistique et livresque. Et j’ai eu ça. Fumisterie, oui, totalement, mais que tu le pointes montre peut-être qu’elle est réussie, quelque part… 🙂
      Je ne recommande pas ce bouquin parce qu’il est génial, mais parce qu’il est une expérience assez singulière et très différente de ce qu’on lit habituellement.
      Mais je comprends que vu le pavé et son coût, si on n’a pas adhéré au concept, ça peut franchement agacer. J’espère que tu t’en remettras, quand même !

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