Mariam Petrosyan – La maison dans laquelle

5ème lecture du Pumpkin Autumn Challenge, La maison dans laquelle est un roman de Mariam Petrosyan. Une autrice qui m’étais inconnue il y a encore deux mois : c’est Léna qui me l’a fait découvrir en positionnant cette autrice dans son top 10 des autrices incontournables en SFFF. J’ai intégré cette lecture dans le menu Automne rayonnant, catégorie La maison Slanghsters. Ca devait être une catégorie pour l’audio lecture mais comme j’ai horreur de ça, j’ai triché et j’ai collé là La maison dans laquelle. Une affaire de maisons, donc. Ce roman : c’est un monstre. Et c’est aussi ma meilleure lecture de l’année pour l’instant.

4ème de couverture

« Dans la Maison, vous allez perdre vos repères, votre nom et votre vie d’avant. Dans la Maison, vous vous ferez des amis, vous vous ferez des ennemis. Dans la Maison, vous mènerez des combats, vous perdrez des guerres. Dans la Maison, vous connaîtrez l’amour, vous connaîtrez la peur, vous découvrirez des endroits dont vous ne soupçonniez pas l’existence, et même quand vous serez seul, ça ne sera jamais vraiment le cas. Dans la Maison, aucun mur ne peut vous arrêter, le temps ne s’écoule pas toujours comme il le devrait, et la Loi y est impitoyable. Dans la Maison, vous atteindrez vos dix-huit ans transformé à jamais et effrayé à l’idée de devoir la quitter. »

Synopsis maison

Préalables

J’ai commencé le roman sans rien savoir de plus que la 4ème de couverture. Qui n’éclaire pas vraiment grand chose. Et je pense que c’est très bien comme cela. La maison dans laquelle est un roman qui doit se laisser découvrir au fur et à mesure, dans lequel chaque lecteur doit y faire ses propres expériences. Le lecteur est à l’image des personnages : il expérimente.

SI vous souhaitez vous lancer dans ce roman, je vous conseille de sauter le paragraphe suivant qui va apporter un peu plus de cadre. Mais faites comme vous le souhaitez 🙂

Quelques éléments de cadre et de contexte

La maison est une sorte d’internat, pour enfants souffrant d’un handicap. Le roman alterne deux époques, que je pense séparées d’une dizaine d’années environ. Car cela suit la scolarité des enfants : une fois arrivés au bout de leur parcours, ils « sortent », rejoignent « l’Extérieur », c’est à dire le monde réel.

Les enfants sont répartis par sexe puis par groupe. On suit principalement les groupes de garçons, en tout cas pendant une bonne moitié du roman. Il y a 6 groupes (les Rats, les Faisans, les Chiens, etc. et le 4ème groupe), qui se répartissent dans des chambres, qu’ils investissent totalement : ce sont des lieux de vie, qui évoluent, que les garçons aménagent et qu’ils font à leur image.

On se demande si ces enfants suivent un cursus scolaire, tant il n’est quasiment jamais fait mention des cours. On explore différents lieux dans la Maison, il y a un Directeur et des sortes de pions qui surveillent, mais les enfants semblent complètement abandonnés à eux-mêmes dans une Maison qui agonise… On ne sait pas trop où on est ni quand (je me suis demandé si on n’était pas dans les années 70/80), tant cet endroit semble abandonné de tous, et partir en lambeaux.

Un roman à l’image de la maison : monstrueux

C’est un roman monstrueux à plusieurs titres.

Autour du roman

D’abord, par sa taille. C’est un pavé d’environ 1000 pages. Rien que ça.

Ensuite, sa conception est le fruit d’un travail colossal. Il a une genèse assez longue. En effet Mariam Petrosyan a travaillé pendant plus d’une dizaine d’années sur son roman, qu’elle a réécrit plusieurs fois. C’est à la fin des années 90 qu’elle laisse son manuscrit à des amis, et il est envoyé à un éditeur quinze ans plus tard. Le roman est sorti en… 2009 ! Après avoir écrit ce roman, l’autrice a affirmé ne plus pouvoir en sortir, ni être capable d’écrire autre chose et a avoué ressentir un vide énorme. A ce titre, La maison dans laquelle me fait penser à Bellefleur de J.C Oates, qui a eu un effet similaire pour l’autrice. La maison dans laquelle est le seul roman de Mariam Petrosyan.

La maison dans laquelle : rien que ce titre est atypique. Un article défini, laissant penser qu’elle nous est connue; et une phrase à laquelle il manque la partie relative. Dans laquelle quoi ? C’est comme une structure à laquelle il manque un mur. Ce titre ouvert (sur l’Extérieur ?) mais en même temps refermé sur lui même (dans laquelle) est ambigu, et rien qu’à sa lecture, on sait déjà qu’on est sur quelque chose de déconstruit, d’inhabituel. Qui laisse place à la perplexité, mais aussi à l’imagination. Comme si c’était au lecteur de remplir les blancs et de (re)construire lui-même l’histoire. Et dans le texte, c’est la Maison. Une entité propre, unique, souveraine.

Déconstruction de l’intrigue

Le roman est à l’image de ce titre. Déconstruit. N’attendez pas une intrigue, encore moins un schéma narratif classique. Pas de situation initiale, ni de nœuds, encore moins de péripéties et pas de résolution du problème.

La maison dans laquelle est une sorte de puzzle. A mon sens, aucun roman n’a si bien porté cette image. Chaque chapitre est une pièce. Ici, un point de vue d’un personnage à un temps T, là un souvenir d’un personnage il y a X années; ici, un chapitre sur La maison, avec une narration externe à la 3ème personne du singulier. Plus loin, ah tiens, un intermède.

En bref : des choix narratifs variés et à divers niveaux :

  • L’ordre du récit. Aucune linéarité temporelle; plutôt un mélange de deux générations reliées par certains personnages récurrents et des événements qui impactent encore la seconde époque, créant par là un emboîtement supplémentaire dans la narration. Ajoutons à cela des variations de rythmes avec ellipses, intermèdes et focus appuyés.
  • Le mode narratif. Il y a une sensation d’immédiateté qui découle des dialogues et de chapitres qui semblent être des extraits bruts de journaux intimes. J’ai plusieurs fois eu l’impression d’être spectatrice d’une pièce de théâtre, où les personnages vivent leur vie en totale impro. J’en parlerai plus bas. L’histoire paraît se montrer plutôt que se raconter.
  • D’ailleurs, parlons du narrateur : il n’est pas toujours le même, puisque l’autrice alterne les points de vue. Et par moments, une narration hétérodiégétique s’intègre entre deux chapitres, comme pour recadrer le récit. A cela s’ajoute une variété de focalisations qui brouille l’effet de profondeur : on ne parvient pas bien à tout saisir dans son entier.

On a donc là un roman devant lequel on se sent un peu démuni, tant on ne parvient pas à se raccrocher aux branches. Alors, il faut accepter de tout abandonner, et de se laisser porter pour apprécier pleinement ce roman et ces personnages.

Déconstruction des personnages

A la lecture de ce roman, difficile de dire où se positionnent les personnages et comment ils se situent par rapport aux autres. Hormis les groupes et la hiérarchie directeur/enseignants-éducateurs/élèves et la distinction filles/garçons. Mais ces rôles-ci dans le roman ne sont que des mots derrière lesquels il n’y a pas grand-chose, finalement. On peine à donner un rôle précis à chaque personnage. C’est comme si chaque personnage vivait sa vie dans son coin. Parfois, il interagit avec les autres personnages, et dans ce cas, on comprend difficilement ce qu’il est en train de se passer, tant certains échanges semblent cryptiques ou alors de vrais dialogues de sourds. Mais le plus souvent, on ne trouve pas de construction relationnelle traditionnelle entre les personnages. Et ce même si tous font en sorte qu’il y ait une espèce de normalité et de cadre (notamment par le biais des chefs).

Et pourtant, à la fin de la lecture, on a l’impression d’avoir fait partie d’une bande pendant plusieurs semaines, qu’on en connait à peu près bien tous les membres, et la fin est un déchirement pour le lecteur aussi, qui se retrouve seul. Pourtant, il n’aura pas eu forcément l’impression d’avoir fait partie d’une construction quelconque pendant 1 000 pages. C’est peut-être ça, la Magie de la Maison, finalement.

Une maison comme vous n’en avez jamais vue

Une expérience de lecture à part entière

Evidemment, La maison dans laquelle m’a beaucoup plus pour tous ces aspects. Il y a de quoi passer des heures sur ce bouquin en analyse, décorticage etc. Le pied total. Malgré tout, je pense que c’est quand même passer à côté de l’essentiel. Car si tout ceci est en effet assez génial, dans le fond cette déconstruction totale a selon moi un but : celui de rendre le lecteur nu, apte à apprécier pleinement ce qui se joue devant lui. Une fois le roman dépouillé de ses artifices traditionnels, il reste à apprécier le caractère brut de l’œuvre. Et cela ne peut se faire que si le lecteur est lui même dépouillé de ses habitudes.

Entrer dans la Maison, c’est donc faire une expérience. Et une sacrée expérience, car ce n’est pas un roman qu’on dévore en trois jours. J’ai passé 15 jours dans la Maison, et j’en ai rêvé la nuit. La maison m’a habitée et j’ai habité dans la Maison pendant ce laps de temps.

J’ai accepté de mettre à la poubelle (métaphoriquement, hein) mon arsenal d’outils d’analyse, pour plonger pleinement dans cet univers. Et c’est peut-être cette expérience-là que je retiendrai sur le long terme, finalement.

Le lecteur est comme Sauterelle devant la Maison, il ouvre les pages et il regarde tous ces petits personnages vivre leur vie dans ce livre :

« Parfois, la bâtisse lui faisait l’effet d’une ruche; parfois, elle se transformait en jouet – une boîte en carton peint au toit amovible. Elle contenait tout un tas de personnes, des meubles, les objets les plus divers, et on pouvait les regarder bouger et évoluer en soulevant le toit. C’était drôlement chouette ».

Une présence fantastique

La maison, on ne sait pas bien où elle est, quand elle est, depuis quand elle existe. On n’a pas de plan, on ignore où elle se perche. Ce qu’on sait, c’est qu’elle fonctionne toute seule. La maison dans laquelle, c’est un monstrueux huis-clos. Quand on y entre, on n’en sort plus, du moins pendant les années de scolarité. Et même après… L’Extérieur est vu comme une présence fantomatique, une menace, dont il ne faut pas prononcer le mot.

Alors pour éviter d’étouffer dans ces murs pendant 1000 pages, l’autrice ruse. On voyage beaucoup entre les groupes, déjà. C’est qu’il y en a du monde, dans cette maison. Le temps de parcourir toutes les chambres des différents groupes puis les lieux de vie commune, ça prend du temps. Et quand on sent qu’on commence à se sentir à l’étroit, pouf, une pièce dont on ignorait l’existence s’ouvre. La Maison, on ne sait pas trop où elle commence et où elle se termine. Elle n’a pas de parois fixes. Et quand vraiment on en a fait le tour, pouf, les filles arrivent, et avec elles de nouveaux lieux inconnus. Elle vit et évolue en s’adaptant à ses habitants.

« La Maison était comme une Ruche géante. Dans chaque alvéole, il y avait une chambre; dans chaque chambre, un monde ».

Tout cela crée un lieu entre réel et surnaturel, d’autant que l’endroit recèle de secrets, de non dits (ce roman est parfait pour une seconde lecture), d’histoires racontées sur des générations, possède ses propres mythes et légendes. Les enfants semblent abandonnés à leur sort, avec un petit nombre seulement de pions pour les encadrer. Le directeur ne sert pas à grand chose, quant aux professeurs ils sont assez inexistants. On traverse des chambres dégueulasses, des pièces ravagées par les rats, d’une saleté assez repoussante, bref on se demande vraiment dans quel endroit on est tombé.

J’ai beaucoup aimé cet endroit en dehors du monde.

Un portrait touchant d’une jeunesse abandonnée

Theatrum mundi

Je crois que ce qui m’a le plus plu dans ce roman, c’est son aspect théâtral. Je l’ai dit plus haut : j’ai eu l’impression que l’histoire se montrait, plutôt qu’elle se racontait.

C’est d’ailleurs aussi ce que constate assez tôt Fumeur, un des protagonistes principaux :

« Il s’agissait bel et bien d’une comédie. Ce terme levait le mystère de la Maison, il suffisait de comprendre qu’il s’appliquait à tout ce qui m’entourait […]. Ils ont fini par inventer une trame, un scénario et ont juré de s’y tenir en toutes circonstances. Chacun s’est vu attribuer un rôle, une place. Et depuis, tout le monde vit ainsi, en faisant semblant et en suivant scrupuleusement une sorte de script […] La comédie semblait avoir brutalement franchi un nouveau palier ».

Dès lors, j’ai vu la Maison comme une scène, un décor de théâtre, et ses personnages des comédiens. Au premier plan, on a donc le 4ème groupe, et au second plan les figurants, avec les Chiens, les Logs, les Faisans qui gravitent autour. Les monologues de Tabaqui s’intègrent d’ailleurs parfaitement dans ce cadre. Cela fonctionne d’autant plus que la vie privée n’existe pas dans La Maison. Les chambres sont des chambres de 4, 5 enfants. Alors chacun se crée un masque et joue son rôle associé à son surnom qui lui est donné à l’entrée de La Maison. On ne connait quasiment jamais les vrais noms des personnages, tels des acteurs.

Parfois, c’est dramatique, plein de tensions; à d’autres moments, c’est véritablement cocasse. C’est ça aussi, de vivre dans la Maison. On est témoin de moments drôles, intimes, violents aussi. La maison est aussi bien une scène de théâtre qu’une arène.

« Tous autant qu’ils étaient, ils avaient une aptitude étonnante à transformer le moindre événement en numéro de cirque ».

Une jeunesse universelle

Cette pièce de théâtre finalement montre une jeunesse qui se passe, comme on dit. Les premiers émois, les bastons, les punitions, la vie en communauté. Finalement, rien de très original là-dedans, dans le fond. C’est plutôt dans la manière d’assister à cette multitude de petites scènes mises bout à bout que l’intérêt réside.

Alors je me suis attachée férocement à chacun des personnages, découvrant petit à petit les lubies de l’un, les talents de l’autre, les goûts musicaux de celui-ci, les tics agaçants de celui-là. C’est un petit monde qui se dévoile ici, plein de vie. On s’amuse à reconnaître qui est qui, entre les années passées et les actuelles; à retenir qui est dans quel groupe, qui est le chef de qui, qui est amoureux de qui. Collés tous ensemble, ces petits bouts de vies et de personnalités offrent un panorama assez vivant et particulièrement riche d’anecdotes à raconter, comme si ces gamins avaient fait partie de notre propre vie. Leurs souvenirs deviennent les nôtres aussi.

En revanche, j’ignore si cette Maison se veut réaliste dans sa représentation, en tout cas matérielle. La Maison est un monde où l’école n’existe pas vraiment, où des gamins sont laissés à eux-mêmes, où la violence fait rage, dans des locaux plus que délabrés et pas du tout sécurisés… Il est question à un moment de services d’hygiène et de sécurité, donc il y a bien malgré tout des éléments qui rattachent La Maison au monde réel.  Je me suis demandé si cela pouvait être un (vague) témoignage sur la situation d’institutions similaires dans l’Arménie (ou autre pays de l’Ex-URSS) sous domination soviétique.

Drôle, oui, mais triste, surtout

Oui, il y a des moments très rigolos. Car chaque personnage est un peu foutraque. Pas du fait de son handicap, d’ailleurs l’autrice n’insiste pas vraiment là-dessus. Ce n’est pas ça qui compte, au final. Si les personnages sont aussi marqués, c’est justement parce qu’ils sont parqués dans cette Maison délabrée à l’écart du monde réel, qu’ils redoutent d’ailleurs plus que tout. Et ils vivent reclus, dans leur crasse, leurs habitudes et leurs quelques affaires personnelles, tentant de se faire une place. On se demande comment ces gamins vont pouvoir vivre dans « la vraie vie ».

Ils m’ont fait l’effet de poissons rouges dans un bocal, et d’ailleurs certains personnages ne s’en remettent pas. Alors oui, c’est drôle, mais au final, ça fait rire jaune, malgré tout. Car on voit bien que ces gamins abandonnés à eux-mêmes, sans encadrement, sans règles, en dehors de la société « normale » qui ne veut pas les voir. Et entre les murs de la Maison, c’est un peu le chacun pour soi. Certains y arrivent, d’autres moyennement, d’autres encore pas du tout. Dans La maison, il n’y a pas de gentils, pas de méchants; juste des gamins qui essayent de s’en sortir. 

« Pour s’endormir, il fallait un entraînement que je n’avais pas encore. Ici, on enjambait les dormeurs, on leur rampait dessus, on les utilisait comme supports pour poser des objets en tout genre – assiettes, cendriers, journaux, etc. Le magnétophone, comme trois des douze lampes murales, restait toujours allumé, et à n’importe quelle heure de la nuit, il y avait toujours quelqu’un qui fumait, lisait, buvait du café ou du thé, prenait une douche ou cherchait un slip propre, écoutait de la musique ou, tout simplement, se baladait […] Cependant, je faisais de mon mieux pour m’y adapter. Ici, chacun faisait ce qu’il voulait, quand il le voulait, et y consacrait tout le temps qu’il jugeait nécessaire. Il n’y avait même pas d’éducateur ».

Car tout a une fin

Le roman contient trois parties, et même s’il est compliqué de s’y retrouver, on comprend à un moment que l’on avance vers la sortie. Alors le lien avec l’Extérieur révèle son vrai visage, et l’épilogue du roman, assez long, est particulièrement bouleversant. Cela offre un autre regard sur les 1000 pages passées, sur ce qu’on vient de lire, et le lecteur expérimente le même déchirement que les élèves.

Je trouve que l’identification du lecteur aux personnages est remarquablement bien faite dans ce roman, car l’on vit et ressent ce que vivent et ressentent les personnages au fil des années, même si cela se situe à un autre niveau. L’étau se desserre effectivement, à la fois pour les personnages et le lecteur, et pour tous, c’est un drame : les personnages ne sont pas prêts à l’après, et le lecteur non plus.

Enfin, le magnétisme exercé par la Maison reste entier, encore une fois tant sur le lecteur que sur les personnages. Le lecteur parce qu’il sent qu’il n’a pas tout saisi, il n’a pas embrassé tous les secrets de la Maison, des personnages, des motivations des uns et des autres. Il sent que La Maison lui échappe, malgré tout. Et les personnages car une part de leur esprit et de leur cœur restera toujours liée à la Maison, qui ne relâche d’ailleurs pas tout le monde…

En pratique

Mariam Petrosyan, La maison dans laquelle

Editions Monsieur Toussaint Louverture, 2016

VO : Dom, v kotorom… (2009)

Traduction : Raphaëlle Pache // Couverture : ?

Autres avis : Un roman qui a frustré Sometimes a book; un roman qui a laissé L’ourse bibliophile avec un gros sentiment d’abandon après sa lecture; on l’a lu en même temps : la Geekosophe a beaucoup aimé sa lecture également.

 

Merci mille fois à Léna de m’avoir fait découvrir ce livre. Vous l’avez compris, La maison dans laquelle de Mariam Patrosyan est un roman dense, complexe, atypique, touchant et violent en même temps. Un roman dans lequel je me suis plongée pleinement pendant 15 jours, que j’ai adoré de bout en bout, et qui m’a profondément marquée. Ca a été un peu dur de se remettre à la lecture après, tant La maison m’a enchaînée à elle pendant ce temps. Je ne peux que vous inciter vous aussi à plonger dans les murs de cette Maison fantastique, à côtoyer le Fumeur, Tabaqui, Sphinx et Loup, qui ont tant de choses à dire. Pour ma part, j’y retournerai volontiers, car La Maison ne dévoile pas tous ses secrets la première fois, et je sais qu’elle a encore des choses à me dire.

13 commentaires sur “Mariam Petrosyan – La maison dans laquelle

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    1. Oui oui oui !! Je me suis commandé le bouquin papier en édition limitée (je l’ai lu en ebook), directement chez l’éditeur, il en reste 2 ex. Mais sinon ils ont le broché classique, et c’est pas très cher pour un pavé comme ça je trouve : il est à 15.50 € ! Je ne peux que t’encourager, d’autant plus qu’il t’intéressait il y a quelques temps 🙂

  1. Et bien voici un avis qui donne plus qu’envie de découvrir à mon tour ce roman dont chaque aspect semble t’avoir totalement et merveilleusement impacté.

    Je ne pense avoir le temps nécessaire pour m’investir dans un si gros et saisissant pavé ces prochaines semaines mais je me le note sans faute !

    Merci à toi pour la découverte et ton enthousiasme contagieux.

    1. Ah oui, je ne vais pas te mentir : entrer dans La Maison c’est avec la tête, le cœur, les membres, la nuit, le jour… et ça dure un moment. La Maison n’admet pas de concurrence, ni de lecture « à moitié » 🙂 Elle prend tout et à 300% ! Il faut être prêt pour cette expérience, mais j’espère de tout cœur que tu la tenteras un jour. C’est le genre de texte qui marque, une expérience de lecture comme on en vit peu. Merci beaucoup pour ton retour, je suis ravie de savoir que j’ai pu communiquer mon enthousiasme et donner envie de découvrir cet OLNI 🙂

  2. Je dois aussi te remercier, d’une part de m’avoir fait confiance, d’autre part pour ta restitution de cette œuvre à travers ta chronique et des mots si justes. C’est un réel plaisir que de les lire et de retrouver encore un peu les personnages et la Maison !

    1. Je pense qu’à mon tour j’aurai plaisir à retrouver par le biais d’une chronique à venir chez un autre lecteur quelques souvenirs de La Maison et de ses personnages… Je crois qu’ils vont nous habiter longtemps 🙂 En tout cas merci encore pour la découverte, c’est tout à fait le type de romans que je recherche désormais.

  3. J’ai lu ta chronique en diagonale pour garder la surprise de la découverte, mais j’ai bien compris qu’il fallait le lire ! 🙂 (et puis j’ai La maison des feuilles en PAL, ça serait intéressant de lire les deux, à mon avis ;))

    1. Oui en effet, d’ailleurs La maison des feuilles je le lirai courant novembre, j’ai hâte aussi !
      Je pense que tu as bien fait car à mon avis le mieux est d’arriver vierge devant La maison dans laquelle.

  4. Bonjour ! J’ai lu ce roman dès sa sortie, depuis j’y pense régulièrement et ne cesse de chercher un roman qui pourrait me proposer cette même ambiance. Est-ce que vous auriez d’autres lectures dans ce genre à conseiller ? Merci pour ce billet !

    1. Bonjour et un grand merci pour votre retour 🙂
      C’est difficile, parce que je n’avais jamais lu de roman de ce genre ! Et il exerce aussi sur mon esprit le même envoûtement depuis ma lecture. Je me suis procuré, chez le même éditeur, La maison des feuilles de Mark Z. Danielewski; dans le genre de la maison labyrinthe qui a sa propre personnalité, je pense qu’on est sur quelque chose de super et assez similaire. L’objet livre en lui-même est quelque chose d’assez fou. Je ne l’ai pas encore lu mais je pense qu’il pourrait répondre à votre demande.
      Sinon, dans le genre maison huis-clos ambiance fantastique, il y a Bellefleur de J.C Oates, assez fou et envoûtant aussi. Ce roman est un beau pavé, relatant l’histoire d’une famille aux Etats-Unis. On est en plein roman gothique et fantastique, et je suis ressortie de ce roman avec la tête à l’envers comme pour La maison dans laquelle. Beaucoup de similitudes sur la narration destructurée également. Je l’ai chroniqué sur le blog, si vous ne le connaissez pas ça vous donnera une idée.
      Sinon, je pense que vous pouvez demander à l’éditeur, je suis certaine qu’il sera de bon conseil, sachant qu’il publie des OLNIS assez régulièrement… !
      Si je tombe sur un autre ouvrage de ce genre, je vous ferai signe 🙂

      1. Zoé, un grand merci pour votre retour ! Je comprends si bien cette difficulté à conseiller un roman similaire, je ne suis pas sûre d’avoir jamais lu un livre pareil.
        J’ai lu La Maison des feuilles qui est aussi un roman à « atmosphère » peut-être plus sombre que LMDL mais qui peut aussi se revendiquer OLNI 😊
        Pour Bellefleur, dont je n’avais jamais entendu parlé, j’ai lu votre chronique et suis assez tentée. Dans l’espoir peut-être vain de retrouver un peu de cette ambiance si particulière.
        Un grand merci pour ces conseils et ces partages de lectures !

        1. J’espère que vous aimerez Bellefleur autant que moi, et que vous passerez un autre bon moment de lecture avec, si vous vous y plongez 🙂
          Et oui, c’est vrai que ce sont un peu des romans uniques en leur genre… Difficile de retrouver dans un autre ce qui nous a tant plu chez eux, mais d’un autre côté c’est ce qui les rend si inoubliables aussi !
          Avec plaisir, et je vous souhaite de bonnes lectures 🙂

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