F. Colin, M. Gaborit – Confessions d’un automate mangeur d’opium

Ecrit en 1999, ce roman à 4 mains est un pur produit steampunk. Confessions d’un automate mangeur d’opium (rien que le titre, il fallait le trouver) a d’abord été publié chez Mnémos avant d’être réédité chez Bragelonne en 2018 (la version que j’ai lue, en numérique). Ce roman de Mathieu Gaborit et Fabrice Colin a été récompensé du prix Bob-Morane en 2000. Je redoutais un peu ma lecture, car je me suis cassé les dents sur Arcadia de Fabrice Colin : trois tentatives, trois échecs cuisants pour un abandon pur et simple. Mais finalement, j’ai beaucoup aimé ces confessions opiacées.

Synopsis

 » Paris, 1889. L’industrie, portée par la force de l’Éther, a révolutionné le monde. Le ciel bourdonne de machines volantes, les automates sont partout qui agissent au service des hommes, hommes qui communiquent entre eux par téléchromos d’un continent à un autre.

Dans cette ville moderne où s’ouvre une éblouissante Exposition Universelle, une jeune comédienne, Margo, aidée de son frère psychiatre, enquête sur la mort mystérieuse de sa meilleure amie et d’un singulier personnage créateur de robots…  »

Mon avis sur le pouce

Un roman steampunk à fond les ballons. Enfin ! Ca claque, ça brille de reflets métalliques et cuivrés, on respire les effluves de l’éther, ça vole de partout… Bref, on vit pleinement cette Exposition Universelle industrielle et technologique. Le récit nous offre d’ailleurs de très très belles pages de descriptions sonores et visuelles de cet univers foisonnant. On a même la Reine Victoria en cadeau, c’est parfait. Tout se tient bien.

Cet aspect steampunk figure au cœur de l’intrigue, avec ces automates, qui donnent du fil à retordre à la science, représentée par Théo, le frère psychiatre de Margo. Technologie vs sciences : on est ici en pleine période des travaux de Charcot et de ses confrères de la Salpêtrière. L’arrière-plan est d’ailleurs intéressant sur ce point.

D’autre part, j’ai trouvé cet automate très touchant. Une belle réflexion sur l’antagonisme Homme/Machine, sur ce qui fait l’Humain, sur la permanence de l’âme et de l’esprit, la force des souvenirs et de ce qui nous fait vibrer. J’ai aimé la connexion avec Margo. Les auteurs nous offrent là quelques pages de toute beauté, et nous font nager en plein onirisme vraiment magnifiquement dépeint.

Sur l’enquête menée par Margo et son frère : c’est du déjà vu, plein de facilités, avec pas mal d’invraisemblances, mais malgré tout, c’est captivant. L’alternance des points de vue Margo/Théo et l’aspect très théâtral aussi, du récit et des dialogues, y sont pour quelque chose, comme un clin d’œil à la profession de Margo. Il y a quelque chose de foufou dans ce roman, totalement assumé, et c’est franchement pas mal, en fait. Et puis bon, disons-le : je suis bon public. J’ai trouvé ça gros mais j’ai quand même passé un bon moment, même si la fin bouclée en à peine quelques pages m’a déçue.

En pratique

Mathieu Gaborit, Fabrice Colin, Confessions d’un automate mangeur d’opium

Mnénos, 1999 // Bragelonne, 2018

Disponible ici

Illustration : Noëmie Chevalier

En bref…

Confessions d’un automate mangeur d’opium de Mathieu Gaborit et Fabrice Colin est un roman steampunk, divertissant et qui m’a procuré un bon moment de lecture. En ce qui me concerne, je retiendrai surtout la description de ce Paris très riche, et cet automate particulier qui m’a beaucoup touchée.

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