Cécile Pommereau & Geny H. David – Prométhée

Vous avez vu cette couverture ? Hein ? Il y a des graphistes illustrateurs qui ont de l’or dans les doigts. En l’occurrence, celle-ci est signée Emilie Leger, l’artiste qui avait aussi fait celle de La captive de Dunkelstadt de Magali Lefebvre et celle de La fille qui danse de Lisa Soto. Elle a encore frappé avec la couverture de Prométhée, un roman à 4 mains, signé Cécile Pommereau et Gény H.David. Ce roman m’a été proposé en service de presse par Noir d’Absinthe, que je remercie chaleureusement, ainsi qu’Audrey, pour l’envoi du roman. Un thriller romantique : c’était pas gagné. Et pourtant, j’ai dévoré ce livre.

Synopsis

« Un tueur insaisissable a fait de la capitale son terrain de jeu, au grand dam de Camille, vice procureure fraîchement débarquée à son poste.

De son côté, Alice Moreau dévoue son existence à son travail et se définit en un mot : flic.

Lorsque les deux femmes se retrouvent sur la sordide affaire, naît une collaboration particulière et acharnée. Dans cette valse dangereuse, Camille et Alice se rapprochent l’une de l’autre autant que de l’assassin. Après tout, n’est-ce pas dans l’adversité que se nouent les liens les plus intimes ? »

Un thriller…

Je vais commencer par ce qui m’a le moins convaincue : l’aspect thriller. Je n’aime pas le thriller. Pourtant, j’ai apprécié Prométhée. Vous allez me dire, de quoi je me plains alors ? En fait, ça m’a semblé un peu trop gentil. Parce que le roman est très court, et que ça va très vite. Le mythe de Prométhée ne m’a pas paru pleinement approfondi, et j’ai trouvé que les motivations du tueur étaient un peu survolées.

L‘alternance très fréquente des points de vue associée à une narration au présent et en « je » permet certes d’être dans la tête des personnages et au cœur de l’action, y compris celui du tueur à un moment du livre, sans savoir qui il est. Mais d’un autre côté, on ne peut pas vraiment prendre de hauteur, et il m’a manqué le décor et l’ambiance typiquement thriller. Je n’ai pas eu les sueurs froides habituelles, ni ressenti le suspense insoutenable caractéristique du genre.

En fait, paradoxalement j’ai apprécié Prométhée parce que selon moi, le thriller n’est pas très développé et justement, ça me va bien. Mais pour un inconditionnel du thriller pur et dur, ça pourrait le laisser sur sa faim.

… Romantique

(Vous aurez remarqué au passage le plan hyper recherché de cette chronique !). Là, c’est pareil : la romance et moi, ça fait deux. Je n’aime pas trop la guimauve, et je n’aime pas non plus les schémas qu’on retrouve un peu trop souvent, les « enemies to lovers » et les triangles amoureux.

Mais j’ai aimé la romance qui se construit dans Prométhée. Et pour le coup, elle est bien présente. A mon sens, c’est d’ailleurs elle qui fait marcher le roman. Elle repose sur les deux femmes du roman, Alice et Camille, toutes les deux très caractérielles, fortes, assumées, assez semblables. J’aime beaucoup ce type de personnage. Et je dois dire que c’était encore mieux qu’il n’y ait pas de mec dans le coin. Au moins pour une fois, les femmes d’un bouquin ne sont pas définies par un regard masculin, ne se positionnent pas par rapport à lui, on respire enfin.

Et c’est ce que j’ai beaucoup aimé dans cette romance. Le parfum de liberté que j’ai ressenti avec ces deux femmes. Il y a un naturel que j’ai adoré. Je n’ai pas eu de surprise quant à l’évolution de leur relation, mais le dynamisme de ces deux femmes, qui se rapprochent en même temps qu’elles se rapprochent du tueur, est vraiment chouette. C’est fluide, ça coule de source, le feeling passe aussi bien entre Alice et Camille qu’entre elles et le lecteur. Sur ce coup, l’alternance des points de vue avec focalisation interne est parfaitement adapté, car on peut accéder à leurs ressentis, au regard qu’elles se portent mutuellement. C’est une jolie valse.

Un roman à 4 mains

Evidemment, cette romance n’aurait pas marché sans le thriller derrière. Ca aurait été trop peu. De ce fait, je trouve que les deux vont bien ensemble. Selon moi, la romance prend un peu le pas sur le thriller, peut-être celui-ci aurait gagné à être davantage approfondi pour apporter une touche de noirceur et de suspense supplémentaire.

Mais le mariage des deux marche bien, et offre un roman qui se lit très bien. Je l’ai lu en moins d’une journée, et j’ai passé un très bon moment de lecture. Le thriller romantique ce n’était pas mon truc, « mais tout compte fait, c’est chouette » : je dirai donc aux deux autrices deux mots : bravo, contrat rempli, et merci pour m’avoir sortie de mes habitudes !

En pratique

Cécile Pommereau – Geny H.David : Prométhée

Noir d’Absinthe, novembre 2021 – Collection Fleur d’absinthe

Couverture : Emilie Léger

D’autres avis : celui de Petit daim livresque sur son compte instagram, qui a énormément aimé ce roman

 

Prométhée m’a fait passer un bon moment de lecture, très en dehors de mes habitudes. Un thriller romantique qui fonctionne bien. Un peu plus romance que thriller pour ma part : ça pourrait peut-être frustrer un amateur du thriller, en revanche ça m’allait parfaitement. J’ai bien aimé ces deux personnages féminins, qui font vibrer les pages de ce roman. Elles donnent une telle confiance ! et une sensation de liberté que j’ai vraiment beaucoup aimée.

5 commentaires sur “Cécile Pommereau & Geny H. David – Prométhée

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  1. L’aspect romance me fait hérisser les poils d’angoisse (xD) mais ta chronique donne tout de même bien envie… Et je te rejoins sur la couverture: superbe!

    1. Je n’aime ni les thrillers, ni la romance, mais j’ai apprécié ma lecture. Je l’ai avalé en deux/trois heures, portée par ces deux femmes qui m’ont donné une de ces patates… Alice et Camille m’ont un peu fait le même effet que Tristabelle tu vois ? Après avoir suivi ces deux femmes le temps de qques pages, un vent de liberté a soufflé en moi et j’ai eu envie d’envoyer bouler tout ce qui me faisait chier, de faire et de dire les choses à ma manière, sans me soucier d’y mettre les formes, sans me soucier que ça plaise ou non, de ménager les uns et les autres, et de prendre les choses en main moi-même…
      Bon, ça n’a pas duré mais ça m’a fait du bien, sur le moment ^^

  2. Le côté thriller me faisait peur (le policier, c’est trop ma tasse de thé), mais ta chronique m’a donné envie de me laisser tenter ! (et puis cette couverture !)

    1. Ecoute, je n’étais ni policier/thriller, ni romance, mais ça marche bien. Il faut dire que les deux personnages principaux sont d’un magnétisme incroyable, elles m’ont subjuguée ^^ Ca se lit très facilement, et on passe un bon moment.
      Par contre, le tueur n’est pas très sympa (c’est très con ce que je dis, des fois !) – je reformule : il y a un chapitre où on est dans sa tête, à un moment où il passe à l’acte. C’est une scène violente, je préfère te prévenir (mais à mon sens, elle peut être survolée sans que cela ne nuise à la compréhension du texte).

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