Hello hello ! Nous nous retrouvons ce matin dans notre rendez-vous bimensuel de la Pause Café. Après les deux derniers sujets assez explosifs, je vous propose ce matin d’échanger sur quelque chose de plus léger, de plus sympa. Parce que j’ai encore pas mal de sujets explosifs que je voudrais aborder, mais ça demande pas mal de préparation. Et pour être honnête, la chronique de La maison dans laquelle m’a vidée de mon énergie cette semaine ! Ce matin, à l’occasion de cette Pause Café #27, je voudrais donc échanger avec vous sur la lecture dans toutes ses étapes, ou les différentes positions que peut avoir un lecteur dans la chaîne du livre.
Plus précisément, je voudrais parler des différentes phases de lecture associées à un livre. Nous sommes tous ici des lecteurs finaux : cet agent économique à qui se destine le produit Livre tel qu’il sort de la chaîne de fabrication. Je vous renvoie à une des premières pauses café sur la chaîne du livre.
Cependant, sommes-nous seulement cela ?
Alpha-lecteur, bêta-lecteur, lecteur-correcteur, lecteur-éditeur, lecteur-chroniqueur, lecteur-juré… En voilà des lecteurs différents, qui interviennent à des niveaux très variés de la chaîne du livre ! Souvent, on porte même plusieurs casquettes.
En amont de la publication
Alpha-lecture
J’ai découvert récemment l’Alpha-lecture avec Sandy Ruperti, éditrice de Magic Mirror. Elle a créé Wonder Factory, son blog ainsi qu’un certain nombre de services aux auteurs, dont l’alpha-lecture. C’est une lecture en temps réel, au fur et à mesure de l’écriture.
Ca fait un peu penser à Wattpad, où l’on publie chapitre après chapitre; mais sur Wattpad, les textes s’adressent à des lecteurs finaux. Au contraire, l’alpha-lecteur sera dans une démarche analytique : il va mettre le doigt sur des écueils, repèrera certains aspects du texte à améliorer/corriger…
De ce fait, un texte alpha-lu terminé est déjà un premier jet solide.
Connaissiez-vous cette étape de lecture ? Connaissez-vous des auteurs qui ont recours à l’alpha-lecture ? Pensez-vous qu’il nécessite d’être un écrivain soi-même pour être alpha-lecteur ?
Bêta-lecture et comité de lecture
Combien sommes nous à bêta-lire ou à faire partie d’un comité de lecture dans une maison d’édition ?
Pour ma part, j’ai fait partie en 2021 d’un comité de lecture d’une petite maison (Edelweiss Editions, qui a notamment publié l’excellent Ezéchiel de Sophie Griselle. La maison a annoncé récemment sa fermeture prochaine). Avec mes collègues du comité, j’avais à charge de lire le manuscrit en jugeant pas mal d’axes (intrigue, univers, personnage, écriture, narration, profondeur du texte, correspondance avec la ligne éditoriale etc.). J’ai également tenté l’expérience de la bêta-lecture plusieurs fois, et ponctuellement, il m’arrive de lire des manuscrits soumis à la demande de la maison d’édition (pour Noir d’absinthe).
J’ai beaucoup aimé cette expérience, cependant, je ne vais pas cacher que c’est chronophage, ce qui m’a poussée à arrêter ma collaboration avec Edelweiss. Je ne fais plus de bêta-lecture et ne pense plus en faire faute de temps et préférant me réserver pour l’étude de soumissions très ponctuelles pour Noir d’Absinthe.
Etes-vous bêta-lecteur ou membre d’un comité d’édition ? Est-ce une expérience que vous menez depuis longtemps ? Qu’en retirez-vous ? Comment faites-vous pour gérer votre temps ?
Après la publication : le « lecteur jugeur »
Ca y est, le livre est sorti ! Et là encore, on trouve plusieurs casquettes de lecteurs.
Le chroniqueur-blogueur-influenceur
C’est une casquette qui nous concerne a priori beaucoup. Car nous ne faisons pas que lire et ranger le bouquin dans la bibliothèque. On en fait la critique sur les réseaux, sur notre blog, sur les sites marchands…
Les motivations sont multiples et répondent à des enjeux différents : l’analyse du livre, un avis à chaud, un conseil lecture… Mais toutes ces façons de parler du livre rejoignent une idée principale : en faire sa promotion, d’une manière ou d’une autre. Indiquer aux autres lecteurs potentiels ce qui pourrait leur plaire, les points d’attention, les grandes forces du livre.
Qu’est ce qui vous a poussé à créer votre blog ? Votre profil Facebook ou Instagram ? Pourquoi êtes-vous lecteur chroniqueur ? Qu’est ce qui vous plait dans cette activité ?
Le lecteur juré
Lui, il est lecteur final, très certainement lecteur chroniqueur, peut-être bêta-lecteur aussi. Et alors il se retrouve aussi juré dans un prix littéraire.
J’ai également eu la chance de pouvoir l’expérimenter. D’abord en 2021, avec le Prix des Auteurs Inconnus. Ensuite cette année, avec le PLIB2022. Et j’ai eu la chance d’être retenue pour être une seconde année consécutive jurée pour le PLIB2023, dans la catégorie adultes.
Et cette expérience est également très formatrice. Parce que dans un jury, on ne fait pas ce qu’on veut, quand on veut, comme on veut. On n’est pas tout seul, surtout celui du PLIB ! Tous les goûts et les avis sont représentés et ils sont tous légitimes (et parfois on a du mal à l’admettre). Il faut apprendre à s’écouter, à accepter l’avis des autres, la majorité du vote (très très dur ça)… Bref, c’est une vie en communauté dont il faut respecter les règles, le calendrier etc. Hé ben c’est pas toujours facile facile !
Avez-vous fait ou faites-vous partie d’un jury littéraire ? Qu’est ce que vous en retirez ? Y a t-il un prix que vous rêvez d’intégrer en tant que juré ?
Et vous ?
Avez-vous déjà eu envie de pratiquer une de ces activités de lecture ? Si vous ne l’avez pas encore fait et que vous êtes tenté, qu’est ce qui vous freine ?
Est-ce que cet article vous a fait découvrir des types de lecteurs que vous ne connaissiez pas ? En voyez-vous d’autres que je n’aurais pas mentionnés ?
C’est la fin de la Pause Café #27, qui comportait pas mal de questions : le retour des questions ! J’espère pouvoir lire vos retours en commentaires, et découvrir toutes vos expériences, vos envies ou vos craintes sur ces différentes positions de lecteur. J’espère aussi que ce numéro plus léger, plus vivant et moins explosif vous aura plu, et donné envie, peut-être, de pousser la porte d’un comité de lecture ou d’un prix littéraire ? A bientôt pour la prochaine pause café !
Je découvre le concept d’alpha-lecture 🙂 J’ai été jurée pour les mêmes prix que toi et c’est une expérience que j’ai adorée et aime toujours beaucoup.
Du coup tu es de nouveau jurée cette année du PLIB ?
Oui, je n’étais pas certaine d’être prise mais finalement, je ferai bien partie de l’aventure 🙂
Chouette ! tu es dans quelle catégorie du coup ?
YA mais j’ai hésité…
Coucou ! Encore un article intéressant. Pour ma part, mis à part jurée, je coche toutes les cases des catégories que tu as énumérées… des deux côtés ! J’ai un bloc sur lequel je fais la promo des livres que je lis, je fais partie d’un comité de lecture, je bêta-lis mes amis auteurs et alpha-lis sur les plateformes d’écriture comme l’Atelier des Auteurs (ancien Scribay) et wattpad. Mais j’écris également, et, avant d’envoyer mes textes aux maisons d’édition, je les fais alpha-lire sur les plateformes citées ci-dessus puis bêta-lire le premier jet produit par des lecteurs appartenant à mon réseau sur Instagram. Autour de moi, la plupart des auteurs procèdent ainsi. Certains ont des bêta-lecteurs attitrés et ne postent plus leurs premiers jets sur les plateformes, mais c’est surtout le cas des auteurs déjà édités en ME… j’ai l’impression que pour les autres, le recours à des outils comme les plateformes d’écriture, les forums et les discords d’auteurs, ou encore bookstagram, est très important. Idem pour les auto-édités. Tu pourras peut-être faire un article là-dessus un jour ? 😉
Je ne connais pas du tout L’atelier des auteurs ! Merci pour le partage de cette ressource.
Je ne sais pas si je tenterai un billet sur ces sujets-là, parce que n’écrivant pas du tout, je me vois mal parler de choses que je ne maîtrise pas. En revanche, ça pourrait prendre une forme différente, une sorte de questions/réponse, ou d’interview d’auteurs, ou encore de quelques pistes de réflexion posées en vrac de mon point de vue de lectrice, à compléter/corriger/nuancer par les auteurices.
Je vais y réfléchir mais clairement vu l’ampleur de la chose ça ne sera pas pour la prochaine pause café ^^
Mais merci pour l’idée, je me la garde dans un coin de ma tête !
Bonjour,
Merci pour ce bel article qui me fait découvrir bien des facettes du merveilleux « métier » de lecteur. Contrairement à vous, je me contente de la case blog. J’ai commencé, égoïstement, pour conserver une trace de mes lectures, en échangeant un peu. Avec la régularité de mes lectures et, surtout, de mes critiques, les échanges sont devenus plus importants.
Quant aux autres possibilités, je n’ai tout simplement pas le temps pour le moment. Un jour, peut-être…
Ah ben je suis contente que cet article t’ait plu ! Merci pour ton retour.
Oui, c’est fort chronophage tout ça. Mais en tant que lecteur blogueur tu fais déjà beaucoup pour la promotion de tes lectures et des auteurices que tu suis 🙂 Tu es un très bon pourvoyeur de bouquins en PaL ^^
L’important est d’aimer ce qu’on fait et de le faire bien. Si avoir 36000 activités en même temps ne permet pas de s’y consacrer pleinement c’est vite épuisant, frustrant et contre productif je pense…
Je crois que je coche presque toutes les étapes ^^ »
J’ai déjà alpha-lu le roman d’une amie. Pour la bêta-lecture, j’en fais quelques unes sur des nouvelles ou des extraits, sur les forums que je fréquente (Cocyclics et L’Atelier perché), mais j’avoue en faire peu, faute de temps (j’y recours parfois, en revanche)
Pour le blog, je l’ai ouvert après la fermeture du webzine dont je faisais partie, car j’avais envie de continuer à partager mes lectures 🙂
Une pause café reposante, après la précédente (à laquelle je n’ai pas encore répondu, je suis méga à la bourre…)
Oui, reposante, et pour moi aussi ! ça fait du bien aussi parfois de ne pas toujours aller au front ^^
C’était quoi le webzine dont tu faisais partie ?
J’ai oublié de dire que j’avais aussi été jurée pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires ^^ » (je suis fatiguée)
C’est La Lune Mauve, c’est désormais un blog (ça l’était d’ailleurs avant d’être un webzine collaboratif ^^). Le webzine est encore accessible, avec tous ses articles parus, dans les archives du blog, et je suis toujours en contact avec Marie (qui tient le blog), comme avec d’autres anciens du webzine 🙂