Pause-Café #17 : L’audio lecture

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de Pause-Café ! Après le dernier numéro un peu touchy sur les fautes et coquilles, je vous propose de revenir cette semaine sur un sujet doudou (avant un prochain numéro plus sport). Pour cette Pause-Café #17, on va parler audio. L’audio lecture a pris son essor ces dernières années, et est devenue chez certains lecteurs un support privilégié. Etes-vous amateur d’audio livres ?

L’audio lecture en bref

L’audio lecture est l’enregistrement d’un texte ou d’un livre par une voix – de synthèse ou réelle, sur un support numérique. CD, clés USB, puis support dématérialisé maintenant : streaming ou téléchargement. Avec l’audio lecture, on retrouve le rapport oral d’origine (rappelez-vous des récits oraux contés par bardes, aèdes et trouvères).

L’audio lecture telle qu’on la connait aujourd’hui vient des années 70, à l’initiative d’un ophtalmologiste lillois : mettre la lecture au service de tous, déficients visuels compris. Cette première démarche d’accessibilité a donné lieu aux Bibliothèques Sonores de France.

Le marché s’est considérablement développé depuis, jusqu’à atteindre 3.5 milliards $ en 2018. Les prévisions 2030 sont même encore plus optimistes, estimées à près de 20 milliards $ ! Car l’audio livre a su séduire un public beaucoup plus large, encore plus depuis le COVID : confort de lecture, gain de temps, mobilité… tous âges confondus.

Concernant l’offre commerciale, après avoir longtemps été monopolisée par Audible, Google Play et Kobo (Fnac) viennent s’ajouter au catalogue. Mais d’autres plateformes existent aussi, comme Audiolib (Hachette/Albin Michel).

L’audio lecture et moi

Game over

Personnellement, je n’y arrive pas. Car j’ai une mémoire visuelle. Je ne retiens que ce qui est écrit. En ce qui me concerne, l’adage « les paroles s’envolent, les écrits restent » s’avère complètement vrai. Les paroles ont tendance à me bercer et à m’endormir.

Depuis 2020, j’ai également remarqué que mon attention est encore plus volatile quand les paroles passent par un média. Par exemple, je suis moins attentive en visio qu’en présentiel. De la même manière, je suis incapable d’écouter un podcast : je finis toujours par regarder par la fenêtre, penser à autre chose, puis tomber dans une sorte de léthargie. J’ai testé Audible une fois, et j’ai dépensé une énergie folle pour rester vainement concentrée.

Pourquoi ?

J’y ai réfléchi et je vois deux raisons principales.

D’abord, j’associe le son à la musique. Et la musique pour moi, c’est autre chose. Une bulle dans laquelle je m’enferme, et qui m’accompagne tous les jours dans mes envies et mes humeurs. Avec elle, je lâche prise. Alors forcément, comment me concentrer quand mon cerveau pense qu’il est l’heure de se mettre sur pause ?

La deuxième raison vient de mon attachement viscéral au texte écrit. J’adore lire les mots, voir le texte dessiner sur la page ce qu’il raconte et décrit. Mes lectures sont toujours actives, concentrées. Je ne me laisse que rarement porter, je suis toujours à l’affût. J’aime particulièrement constater les effets visuels du langage. C’est encore mieux quand la maquette du bouquin a du sens (par exemple une typographie particulière, des dessins, ou un agencement particulier). Autant de choses qu’on perd à l’audio lecture à mon sens (et au format liseuse, aussi, parfois).

Des œuvres moins adaptées ?

Par exemple, Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin de laure Dargelos est un roman qui, à mon avis, perd un peu de son âme sans son support écrit. C’est un livre objet visuel, à la maquette originale, et à la typographie porteuse de sens.

De la même manière, Désert de Le Clézio est un roman qui se lit. Outre la disposition différente des deux récits sur la page, il y a un effet vagues dans le phrasé. C’est visuel. Le langage mime les dunes du Sahara. Je ne pense pas que ces effets disparaissent à l’audio lecture ; simplement, ils sont différents. Une double voix peut-être, et un récit dans lequel on pourrait entendre la mélodie des mots.

Et vous ?

Je sais qu’il y a des adeptes de l’audio lecture dans la salle 🙂 Et je sais que ces audiolecteurs en général cumulent les lectures, sachant parfaitement mêler une lecture papier et une seconde audio. Ce que j’admire béatement, il faut bien le dire !

Je serais ravie d’avoir des retours des audiolecteurs dans l’assistance 🙂 Qu’est-ce qui vous plait dans ce format ? Cela a-t-il changé votre rapport à la lecture ? Avez-vous éprouvé parfois l’envie de revenir au papier pour une lecture ? N’avez-vous jamais ressenti le goût… de trop peu, ou de manque de quelque chose ? Quelle plateforme utilisez-vous et que lisez-vous en audio ? Et surtout… retenez-vous vos lectures ?

Quant aux autres : avez-vous déjà tenté ? Si oui, avez-vous apprécié ou au contraire, cela n’a-t-il pas fonctionné pour vous ? Si non, qu’est-ce qui vous retient ?

Voilà pour ce nouveau rendez-vous de pause café ! J’espère que le sujet vous aura plu, et vous aura donné envie de tenter l’expérience de l’audio lecture ! N’hésitez pas à partager vos retours, avis et expériences dans les commentaires ! Et on se retrouve dans quinze jours. j’en profite pour remercier les uns et les autres pour leurs suggestions de sujets sur Instagram, sachez que je les ai toujours en tête ! Mais il faut que j’y travaille et que j’étudie, histoire de ne pas raconter d’âneries ^^ A très vite et très bon week-end !

19 commentaires sur “Pause-Café #17 : L’audio lecture

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  1. Je trouve le principe évidemment intéressant pour des raisons d’accessibilité, mais je suis comme toi, moi je ne peux pas^^ Je suis neuroatypique et j’ai plusieurs maladies chroniques, et le tout implique une fatigue permanente, ce qui entache ma concentration. J’ai vraiment du mal à « intégrer » ce que j’entends (au point que je ne suis presque plus capable de regarder un film ou une série sans sous titres, y compris en français, et je dois absolument noter les instructions que je reçois au travail). Du coup, les audiolivres, c’est pas pour moi^^

    Par contre, c’est pour cette raison que j’ai entamé la transcription des épisodes du Podcast Procrastination, sur l’Ecriture. Je n’arrivais plus à les écouter, et je me suis dit que je n’étais sans doute pas la seule.

    1. Merci pour ton retour ! Je comprends tout à fait que ce support ne soit pas adapté pour toi. Comme quoi, l’accessibilité finalement n’est jamais universelle, et on a tendance à l’oublier aussi.
      Finalement, l’important est que chacun puisse trouver ce qui lui convient, sans que ce soit compliqué. Je regrette aussi que les podcasts n’offrent pas le texte… Je ne sais pas si la transcription d’un audio peut être obtenue de manière automatique, comme le serait un OCR pour de l’imprimé par ex. Sinon, j’imagine qu’il faut le faire à la main et sûrement que les gens qui créent le podcast n’ont pas le temps pour…

      Quand j’avais voulu reprendre mes études pour finir mon master, la fac qui m’intéressait m’avait indiqué que les cours (à distance, donc, puisque je travaille à temps plein) c’était des podcasts sans pdf de texte 😐
      Il m’aurait fallu comme toi tout transcrire, pour ensuite travailler sur mes supports papier… J’aurais perdu tellement de temps 🙁
      Donc non, tu n’es pas la seule 🙂 Mais je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle de se dire que souvent, beaucoup de gens restent encore au bord de la route ou doivent trouver des solutions par eux-mêmes 🙁

      1. Tout à fait, l’important c’est finalement la variété de formats et de solutions ^^ (et ça vaut pour d’autres problématiques). Mais malheureusement ça demande effectivement souvent temps, énergie, volonté, moyens etc… dont on ne dispose pas toujours (et il faut déjà avoir conscience du truc).

        En tout cas tes pauses café sont toujours aussi intéressantes 😀

        1. Figure-toi hier, après t’avoir répondu, que j’ai cherché sur internet avec mon conjoint comment faire pour transcrire les trucs audio. Hé bien word le fait ! Je trouve ça génial. On a testé, c’est plutôt pas mal d’ailleurs !

          En général, pour avoir conscience de la gêne causée par les choses, il faut la subir soi-même… Et souvent, les personnes qui créent les trucs ne souffrent d’aucun handicap (tant mieux pour elles tu me diras…).

          Merci pour ton retour ! 🙂

  2. L’audio-lecture pour moi c’est uniquement en voiture ou si je fais une tâche très répétitive qui ne demande pas d’attention (genre recouvrir les bouquins). J’en profite généralement pour découvrir des titres que j’ai envie de lire mais pour lesquels je manque de temps. Des classiques, des livres que je veux lire mais que je mets toujours après la PAL dans mes priorités, … Bref je gagne du temps avec l’audio-lecture. Par contre, si je ne fais rien en parallèle je n’y arrive pas.
    J’ai un abonnement Audible parce que c’est le plus pratique pour moi (même si Amazon …). J’ai vécu de grands moments, notamment avec Les livres de la terre fracturée ou Vers les étoiles, comme des très moyens. Je suis une lectrice qui aime entendre les mots (si je suis seule, je lis tout haut, j’adore le son des mots) donc ça marche bien pour moi mais certaines mises en page méritent une lecture physique car la disposition aussi a un message à faire passer. Je prends plus ce format comme un complément, un gain de temps.
    Et surtout, ça me maintient éveillé sur mes longs trajets en voiture!

    1. J’adore ton retour ! Je pensais notamment à toi quand je parlais d’amateurs d’audio 😉 Et j’aime beaucoup ton rapport aux mots dans leur version sonore ! C’est tellement différent de moi que je découvre là quelque chose de merveilleux ! Je n’ai jamais testé de lire à voix haute, ou de prononcer à voix haute des passages. Peut-être que des passages des textes de Tassy prendraient une nouvelle couleur ainsi… Il faudrait que j’essaye !
      Sinon, je me souviens bien en effet de tes superbes lectures audio, que tu cites. Ca tient souvent beaucoup à la personne qui lit.
      Par contre, mon cerveau ne peut pas faire deux choses à la fois ^^

  3. Je suis une adepte de la lecture audio notamment quand je marche ou que je fais des activités de loisirs (puzzle…), mais il m’a fallu très longtemps pour apprécier ce format.

    1. J’admire ta capacité à faire deux choses en même temps ! mais si j’y arrivais, je ferais sûrement comme toi, j’adore marcher alors marcher et audio lire serait le moyen de joindre deux passions, le rêve !

  4. Je n’ai pour l’heure jamais testé. J’ai peur que cela me fasse le même effet que toi. Après je me dis qu’en voiture pendant mes trajet maison-boulot ça pourrait passer. Faudrait que je teste un jour, comme ça je serais fixée!

    1. ouhlala, j’aurais trop peur d’audio lire en conduisant ! déjà que mon esprit s’endort au volant (je rassure tout le monde ici, je ne conduis quasiment plus et je dépasse rarement 1h – justement pour cette raison), si en plus je divague… ! je serais danger public 🙁
      Mais toi tu fais ça au quotidien, alors j’imagine que ce n’est pas pareil; alors oui, ça peut être une bonne idée pour tester 🙂 où comment joindre l’utile à l’agréable !

      1. Oui j’ai pas mal de bouchons et je peux être amener à faire des déplacements avec 1 ou 2h de route. On verra bien si je franchis le pas un jour!

  5. J’ai un peu le même rapport à l’audio-lecture que Yuyine. Sauf que je ne conduis pas alors c’est en marchant principalement 😀 Je viens de 10 ans d’écoute de podcast, l’audio-lecture est plus exigeante, car un podcast finalement qu’est-ce que c’est ? Une émission de radio et les émissions de radio quand on les écoute ça arrive souvent qu’on loupe quelques minutes et puis qu’on reprenne le fil l’air de rien. L’audio-lecture c’est plus délicat de faire ça, on risque de louper des infos importantes. Donc, c’est uniquement quand je marche. Je coupe autrement et je mets un podcast par exemple si je passe de la phase marche à la phase file d’attente. J’ai quelques exceptions mais sinon ça marche comme ça.

    Au début je faisais beaucoup de retours en arrière, parce que mon attention partait ailleurs. Maintenant plus rarement car mon cerveau s’est adapté il sait ce qu’il a à faire (bon y a pas de miracle, ça ne fonctionne pas à tous les coups). Justement ça m’aide car mon problème c’est que je pense trop, et souvent ce à quoi je pense ce sont des choses négatives. Alors passer un temps de marche à écouter une histoire/un podcast, ça me libère l’esprit de pensés négatives.

    Par contre jamais sans faire autre chose en même temps, c’est en effet la meilleure façon de s’endormir et puis je suis pas capable de tenir comme ça sans rien faire à juste écouter. C’est déjà compliqué de résister au téléphone pendant que je regarde une série télé.

    J’ai en général une audio-lecture en cours et une lecture classique (voire 2 lectures classique). Et j’en profite aussi pour lire des livres que je n’aurais pas le temps de lire autrement.

    1. Peut-être que mon cerveau pourrait s’adapter si je l’habitue, tiens 🙂
      Ce que tu dis sur les pensées négatives qui tournent à plein régime me parle, c’est chouette que tu aies pu trouver qqch pour te libérer de ça.
      Et tu as su te créer une routine livresque, en adaptant les supports en fonction de tes besoins, c’est top de pouvoir jongler comme ça.
      Merci pour ton retour !

      1. Mais tout à fait ! Après faut voir ton degré de difficulté. Je lisais le commentaire de Symphonie au-dessus, dans ces circonstances ça me parait douloureux de tenter de « dresser » son cerveau à prendre cette nouvelle habitude.

        Après c’est comme pour tout, faut avoir vraiment envie ou besoin pour avoir la motivation. Donc si ça te manque pas vraiment, c’est peut-être pas la peine de se prendre la tête ^^

        Concernant les pensées négatives, ça aide mais ça fait pas de miracles non plus. Elles s’insinuent partout les traitresses 🤣

        (je crois que j’écrirai un billet de blog là-dessus un jour XD)

  6. Je suis comme toi, je n’arrive pas à écouter un livre. Malgré toute ma bonne volonté.
    Je me rends compte que mon esprit s’envole ailleurs, dans mes pensées, et que je perds le fil du récit. Lorsque ça m’arrive en lecture papier, je reprends quelques lignes ou pages avant, mais je trouve cela nettement plus complexe en audiolivre.
    Pour les podcasts, ça passe seulement si je fais du ménage ahah, et si je perds quelques secondes ou minutes le cours du propos, c’est moins impactant que lorsque c’est une histoire, un récit.

    1. Oui, on est effectivement très semblables sur ce point ! Moi aussi je divague, finis par regarder dehors, penser à mille trucs… Pas évident de revenir en arrière en audio. Et oui, rater un truc dans une émission c’est moins embêtant que dans une histoire.
      Bref, ce n’est pas un support qui nous convient !

  7. Je n’ai jamais testé pour la simple raison que, comme toi, quelque chose de purement audio, je décroche invariablement ! (du coup j’écoute très peu de podcasts…)

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