L.L. Kloetzer – Noon du soleil noir – #PLIB2023

En pleine réflexion pour choisir mes 25 sélectionnés du #PLIB2023, j’enchaîne les lectures ces temps-ci. Il y a du bon, et du moins bon. Noon du soleil noir, roman de L.L. Kloetzer, est de ceux-là, en ce qui me concerne. Pourtant, il avait de grandes chances de me plaire. Mais la magie n’a pas pris. Le roman est enrichi d’illustrations signées Nicolas Fructus, et est paru au Bélial en juin 2022.

Synopsis

« Cela se passe dans la plus grande ville du monde connu. La Cité de la toge noire, la Ville aux mille fumées, donnez-lui le nom que vous voulez, vous y êtes déjà allé, vous y retournerez. Surplombée par le palais du Suzerain et les temples de l’allée des dieux, port maritime autant que fluvial, elle grouille de marchands, de prêtres, de voleurs. On y respire les parfums de pays lointains et la puanteur de la misère.

C’est là qu’est né, c’est là que survit Yors, ancien mercenaire devenu un peu philosophe par la force de l’âge et des choses. Mais la sagesse ne nourrit pas son homme et Yors n’a plus un sou en poche quand commence notre histoire. C’est par hasard qu’il va se mettre au service d’un jeune homme, un étranger venu faire des affaires en ville. Pas n’importe quelles affaires : de la sorcellerie.

Nul ne l’ignore, les sorciers sont des crapules malhonnêtes, des vendeurs de malédictions, des préparateurs de potions aux doigts sales… Courtois, un brin naïf, certain d’être le meilleur dans sa partie. Il s’appelle Noon, et son emblème est un soleil noir… »

Un manque de développement de l’univers

Noon du soleil noir baigne dans un univers de sorcellerie mais la magie en ce qui concerne n’a pas pris. Trop peu présente mon goût, et menée par un personnage qui m’a semblé particulièrement fade – Noon, dont je n’ai jamais vraiment compris ni l’intérêt ni les motivations. Je n’ai pas non plus réussi à comprendre les rouages de cette sorcellerie.

En fait, j’ai ressenti un gros manque de développement m’empêchant de m’immerger totalement dans le récit et l’univers présenté. Par exemple, la cité m’attirait beaucoup. Je suis très friande des récits se déroulant dans l’espace urbain. Mais j’imagine que le rhume qui me colle depuis dix jours doit être la raison pour laquelle je n’ai rien senti, rien goûté dans ces rues. Je n’ai pas trouvé d’originalité particulière dans cette ville. Je ne lui ai pas trouvé de personnalité propre, trop semblable à ce genre de villes fantasy d’inspiration vaguement médiévale avec des images déjà vues et revues (les rues sales, les gens des bas-fonds, la haute ville vs la ville du peuple, les portes etc.).

L’univers semble fort riche, mais je n’ai pas réussi à le saisir, à le capter dans son ensemble. Alors certes, beaucoup de mentions et de références : à des hauts personnages, à des divinités, des lieux… Mais parsemés ici et là dans le texte, sans corps. Pas suffisant et trop décousu en ce qui me concerne pour que l’immersion se fasse.

Des personnages détestables

J’ai parlé de Noon, qui ne m’a fait ni chaud ni froid. Mais il y a Yors aussi. Pas beaucoup d’affinités avec ce personnage de vieux mercenaire manquant de finesse. C’est dommage, car c’est lui le narrateur. Si la langue reste globalement courante, sans excès de familiarité (sauf dans certains dialogues), elle ne m’a pas paru non plus très riche. Ca se lit bien, et c’est fluide. Bon point, mais pas assez pour me séduire.
Quant aux personnages féminins… alors certes, par rapport à La voie du cygne, il y a du mieux. Mais enfin, on pouvait difficilement faire pire. Là, ils sont un peu inexistants. Un paquet de putains en arrière-plan, of course (ça va avec l’imagerie vaguement médiévalisante j’imagine), et un personnage un peu plus central mais pas très positif pour autant. Ca reste très masculin, avec un regard qui va avec.

Un roman qui renoue avec la sword and sorcery

Noon est un hommage au Cycle des épées de Fritz Leiber, à l’origine de l’expression « sword and sorcery » en 1961. Ce sous-genre se caractérise par une fantasy baignée de surnaturel, de magie, pleine d’aventures assez courtes et davantage personnelles. Il n’y a pas, dans ce genre, de héros devant sauver le monde comme en high fantasy.

C’est de la « bonne vieille fantasy », pourrait-on dire. Facile, divertissante et efficace (il n’y a pas de reproche, de mépris ni de ton condescendant dans ces propos). Ce roman aura eu le mérite de confirmer mon attrait pour des récits plus modernes : avec un imaginaire autre que vaguement médiévalisant et des personnages féminins qui ne font pas vieux papier peint tristement défraîchi. Pas sûre donc de revenir prochainement à ce genre et d’y trouver mon compte.

Alors qu’est ce que je suis allée faire dans cette galère, me direz-vous ? Déjà je ne voulais pas rester sur le flop total qu’a été ma rencontre avec la plume de Laurent Kloetzer dans La voie du cygne. Je me disais qu’avec deux mains en plus, ça pourrait me plaire. Et puis j’aime bien aussi parfois lire des choses dont je n’ai pas forcément l’habitude – des fois, ça marche; bon là non, mais ça aurait pu. Et ce n’est pas grave non plus. Et puis, le livre est beau, illustré par Nicolas Fructus, et j’imaginais une immersion encore plus totale.

En pratique

L.L. Kloetzer, Noon du soleil noir

Le Bélial, Juin 2022

Couverture et illustrations : Nicolas Fructus

#PLIB2023 #ISBN9782381630496

Autres avis : je vous invite à aller lire les retours d’autres blogueurzs, beaucoup plus enjoués et qualitatifs en plus. Par exemple, celui de Sometimesabook, qui a passé un bon moment malgré le côté très classique; celui d’Apophis, particulièrement documentée en ce qui concerne les inspirations swrod and sorcery dans le roman; Ombre Bones est aussi convaincue par ce roman qui a su la séduire; bonne lecture pour Xapur qui très certainement poursuivra la lecture des tomes suivants.

 

Chronique – non, avis assez bref sur une rencontre manquée : Noon du soleil noir n’a pas réussi à me captiver, ni même à me séduire par son univers, son intrigue ou encore ses personnages. C’était une tentative d’excursion hors de mes sentiers battus : comme je le disais, des fois ça marche, mais parfois non. Il n’ira pas dans mes 25 sélectionnés, et il a déjà commencé son voyage vers des mains plus accueillantes que les miennes, déposé ce matin dans la boîte à livres de la gare de ma ville. Peut-être séduira t-il d’autres lecteurs ?

4 commentaires sur “L.L. Kloetzer – Noon du soleil noir – #PLIB2023

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  1. Flûte ! C’est toujours dommage, une rencontre ratée. D’autant que je l’ai bien aimé, ce roman. Justement parce qu’il survole davantage que certains autres, que je trouve trop lourds à force de détails. Mais je comprends bien que le côté apparemment superficiel et le manque apparent d’implication de certains personnages puisse irriter.
    Au moins, tu es allée au bout et a laissé une vraie chance au roman. C’est très honorable.

    1. Ah oui, tiens, je n’avais pas pensé à ce point de vue-là effectivement ! C’est vrai que si on préfère ne pas trop s’attarder sur des détails qui peuvent effectivement alourdir le propos, ça peut mieux passer. A ce niveau-là, Noon roman réduit pas mal le nombre d’informations, sans que cela nuise au propos et à la compréhension du texte. Comme si l’idée était de garder le meilleur et le principal.
      Ca ne me fait pas forcément adhérer davantage, mais en pensant au fait que ce roman aura une suite, finalement peut-être que l’ensemble me satisferait plus qu’un seul roman à part. Malgré tout, je n’ai pas très envie pour l’instant de revenir à cet univers…
      Mais oui, je suis allée au bout ! Je me suis dit que s’il passait dans le PLIB, au moins ce serait une chose de faite. Même si je ne suis pas très confiante sur sa place dans les 5 finalistes – ni même dans les 25, mais bon, on verra !

    1. C’est rigolo, parfois certains de mes retours négatifs donnent très très envie à certaines personnes de lire ces livres ^^
      Mais je comprends, si tu n’étais déjà pas attirée, j’imagine que mon retour ne donne pas envie. Cela dit, connaissant un peu tes goûts maintenant :), je pense effectivement que tu ne t’y retrouverais pas forcément non plus.

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