La semaine prochaine, je passe le week-end à Saint-Malo, l’occasion d’aller faire un tour au festival Etonnants Voyageurs. Plus qu’un salon du livre, Etonnants voyageurs est le festival international du livre et du film à Saint-Malo. Cet événement existe depuis 1990, et se déroule sur trois jours. Je vous présente dans ce billet les grandes lignes du festival, et mon petit programme prévisionnel.
Le festival
Dans les grandes lignes
Créé en 1990 par par Michel Le Bris, Christian Rolland et Maëtte Chantrel, puis ensuite Jean-Claude Izzo. Etonnants voyageurs se tient chaque année à la Pentecôte. Son nom est inspiré d’un poème de Baudelaire, Le voyage, figurant dans le recueil des Fleurs du mal.
Le festival attire chaque année environ 60 000 personnes, autour de temps forts répartis dans plusieurs lieux de la ville. Un grand nombre d’invités (environ 200) se réunissent ainsi pour explorer les littératures d’Orient, d’Amérique Latine et d’Afrique.
Etonnants voyageurs n’est pas un salon littéraire exclusivement centré sur l’imaginaire, mais celui-ci a toute sa place dans la programmation. C’est d’ailleurs lors de ce festival qu’est remis, entre autres, le Grand Prix de l’Imaginaire, en présence des membres du jury, et ce depuis 2010.
L’édition 2023
Le thème de l’année est « ce qui nous lie ». Je vous mets quelques lignes de l’édito que vous pouvez retrouver dans le programme intégral du festival (p. 14) : « La littérature est une manière de ressouder le monde. «De réveiller l’humanité endormie en nous », et de nous « frotter aux fureurs du monde» nous dit
Laurent Gaudé […] Car la littérature n’enferme jamais, elle déploie des possibles […] Ecoutons les voix des écrivains et des artistes, qui ouvrent l’espace de la rencontre, abolissent les frontières, tissent
les mémoires, nous relient au vivant… et créent en nous l’étincelle ! »
Tout un programme donc, qui se décline en salon du livre, festival jeunesse, expositions, projections de films, petits déj et cafés littéraires… et bien sûr conférences et tables rondes, réparties sur 11 thématiques.
L’Irlande est à l’honneur de l’édition de cette année, et Laurent Gaudé également (Chien 51).
En pratique
Côté pratique, le festival n’est pas donné : 16 euros par jour. Pour le salon du livre seulement, un billet acheté pour une journée est valable tous les autres jours. Néanmoins, pour assister à des conférences par exemple le samedi et le lundi, comme c’est mon cas, il faut s’acquitter de 32 euros.
D’autre part, le programme est arrivé très tardivement (la semaine dernière), et s’y retrouver n’est pas simple. En effet, dans le programme horaire il n’y a aucun lien pour en savoir plus sur chaque table ronde : il faut se référer alors au programme thématique, mais… bon courage, car le programme horaire n’indique pas la thématique dans laquelle s’intègrent les tables-rondes. Bref, un sacré casse-tête pour s’y retrouver.
Le GPI
Le Grand Prix de l’Imaginaire est né en 1992, mais est la poursuite directe de l’ancien Grand Prix de la Science-Fiction Française créé en 1974.
Voici les lauréats de cette année :
Roman francophone : Les Flibustiers de la mer chimique, de Marguerite Imbert, Albin Michel
Roman étranger : Terra Ignota (tomes 1 à 5), d’Ada Palmer, Le Bélial’, traduit de l’anglais (États-Unis) par Michelle Charrier
Nouvelle/Novella francophone : « Histoire de la ville d’Aurée », de Claire Duvivier, in Hypermondes#02, Les moutons électriques
Nouvelle/Novella étrangère : L’Obscurité est un lieu (recueil), d’Ariadna Castellarnau, Editions de l’Ogre, traduit de l’espagnol par Guillaume Contré
Roman jeunesse francophone : La Dragonne et le Drôle, de Damien Galisson, Sarbacane
Roman jeunesse étranger : L’Ogresse et les orphelins, de Kelly Barnhill, Anne Carrière, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie de Prémonville
Traduction (Prix Jacques Chambon) : Gwennaël Gaffric pour L’Île de Silicium de Qiufan Chen, Rivages
Graphisme (Prix Wojtek Siudmak) : Josan Gonzalez pour La Trilogie neuromantique (tomes 1 à 3) de William Gibson, Au diable vauvert
Essai : Vampirologie, d’Adrien Party, ActuSF
Prix spécial : L’intégrale des Galaxiales de Michel Demuth, complétée par neuf auteurs réunis par Richard Comballot à partir du plan et des synopsis initiaux, Le Bélial’.
Mon programme prévisionnel
Bon, alors dans toute cette programmation très très riche, je suis parvenue à mettre le doigt sur quelques conférences que j’ai très envie d’aller voir. J’ai donc prévu d’aller au festival samedi et lundi, pour mêler tables rondes, film et salon du livre & dédicaces.
Salon du livre
J’ai eu pendant un temps plein d’étoiles dans les yeux, car J. M. G. Le Clézio est invité cette année. Vous imaginez bien à quel point j’ai saoulé ma famille à ce sujet pendant des jours et des jours. Et puis grosse déception, car à l’annonce du programme définitif, j’ai appris que l’auteur ne serait présent qu’en visio. Vous me direz, c’est un peu compréhensible, l’écrivain a 83 ans. Malgré tout, snif. J’aurais tellement aimé rencontrer cet écrivain. Je lui aurais fait dédicacer mon Désert parsemé de post-it et écrit/surligné partout. J’aurais aimé lui dire à quel point son bouquin a eu du sens pour moi, quelle place unique il a dans ma vie de lectrice.
Heureusement, d’autres chouettes auteurices sont présents. A commencer par Emilie Querbalec, que j’aurai plaisir à retrouver. J’en profiterai pour lui faire dédicacer mes Chants de Nüying. Jean Krug sera là également; il m’a déjà dédicacé ses deux romans mais je serai bien contente d’aller le saluer et de discuter un moment. Enfin, je rencontrerai Alexandra Koszelyk, dont La dixième muse m’avait beaucoup plu. Je vais en profiter pour lui prendre son dernier roman, L’archiviste et puis A crier dans les ruines.
J’espère aussi pouvoir rencontrer d’autres auteurs présents : Valentine Goby, Laurent Gaudé, Emmanuelle Pirotte, Leïla Slimani, Ketty Steward…
Conférences
Samedi 16h15 : L’utopie, une quête vaine ? avec Douglas Kennedy, Jean Krug, Erin Swan et Marguerite Imbert, animé par Lloyd Chéry;
Samedi 17h : La figure du vampire, avec Adrien Party et David Meulemans;
et enfin, Samedi 18h : Poétique de la nouvelle, avec Donal Ryan, Ketty Steward et Ariadna Castellarnau, animé par Lloyd CHÉRY
Lundi 10h30 : Les nouveaux mondes d’Ursula Le Guin (film)
Lundi 11h30 : Ce que je dois à Ursula Le Guin, avec Vinciane Despret, Émilie Querbalec et Ketty Steward, animé par David Meulemans.
J’ai regardé les programmes des années précédentes, on peut retrouver sur le site les enregistrements des tables rondes. Ca devrait être encore le cas cette année.
Connaissez-vous ce festival ? Y êtes-vous déjà allé ? Je vous ferai un petit bilan, comme pour Ouest Hurlant. Et c’est là mon dernier salon du printemps, après plus rien jusqu’aux Utopiales, où ce sera une première aussi pour moi !
Je trouve le prix disuassif mais tu as l’air de t’etre concoctée un programme bien rempli 🙂
Oui, ce n’est clairement pas donné, c’est clair… J’aurais peut-être pu tenter de demander une accréditation, mais je m’y suis prise un peu tard.
Mais entre ces quelques conférences, dédicaces d’un côté et les moments à deux qu’on se réserve de l’autre, ça va être un week-end fort chouette, en effet ! Et il va faire beau en plus !
Oh non, je suis désolée pour toi concernant Le Clezio… 🙁 j’imagine sans peine les montagnes russes que ça a du être, entre l’excitation x1000 et la nouvelle de la présence en visio…
Je te souhaite de passer un excellent weekend tout de même (vu ton billet, le programme semble alléchant) !
Oui, c’était un peu l’ascenseur émotionnel en effet !
Merci beaucoup 🙂 tiens ça me rappelle que je n’ai toujours pas pris mes billets… !!
Amuses toi bien 🙂
Merci beaucoup 🙂