Dernière lecture de la catégorie Littérature blanche du prix des auteurs inconnus 2020, Mille jours sauvages de Cathy Borie était mon extrait favori lors des présélections. L’ambiance polaire m’avait tout de suite plu, ainsi que l’aspect dystopique. J’aimais aussi l’idée d’un huis-clos, et l’idée d’un froid polaire à l’encontre de toutes les prévisions me séduisait par son originalité. La lecture a été agréable, mais je suis encore une fois restée sur ma faim.
Synopsis
« Une île en Méditerranée, 2023. Il règne un froid polaire. Camille, jeune insulaire, et Jack, un homme venu du continent, sont conduits à partager une maison isolée dans des conditions de vie précaires. Leur cohabitation les amène à se raconter, chacun dévoile à l’autre ce qu’il a vécu depuis le « Grand Évènement ». Alors qu’ils essaient de se reconstruire et de bâtir ensemble un avenir dans ce monde chamboulé, leur passé récent vient se télescoper avec le besoin qu’ils semblent avoir l’un de l’autre.
Comment leurs fantômes vont-ils bouleverser le présent plus qu’il ne l’est déjà ? »
Avis sur le pouce
Ambiance – On est de suite plongé dans l’ambiance à la fois hivernale et hostile de récit ; c’est très prenant, on s’y croirait, et c’est agréable à lire. L’écriture est belle, précise et riche, fluide, et le roman est très bien relu.
Arrêt sur images – Au début du récit, on débarque après la bataille. Effectivement, les personnages ont un passé lourd derrière eux, qu’on va découvrir petit à petit, et le grand bouleversement a eu lieu avant. Une arrivée in medias res, dans un monde comme figé, sur pause, avec une vie au ralenti. J’ai bien aimé cette sensation.
Dystopie – De la même façon, j’ai aimé ce contexte, un peu surprenant. Aujourd’hui, on s’attend plutôt à un scénario type fournaise, montée des eaux etc. Le grand froid est inattendu, surtout en pleine Méditerranée. Le roman parsème des échos à ce qu’il s’est passé au fil des pages, et c’est crédible. Par contre, ce contexte est rapidement délaissé pour se concentrer uniquement sur les deux personnages principaux, et sur ce point, j’ai été un peu déçue.
Psychologie – C’est là que le bât blesse. Enfin, pour moi. C’est une question de goût, et cet aspect-là m’a beaucoup moins plu. Car le roman s’oriente assez rapidement vers un récit plus psychologique. Un huis-clos s’installe, qui n’amène pas vraiment de tensions mais au contraire un échange entre les deux protagonistes sur leur passé (forcément pas joyeux et rempli de casseroles). Passé qui va marquer le présent, et leurs rapports (qu’on devine dès le début, d’ailleurs, sans surprise). Malheureusement, ces bribes de vie et les émotions/ressentis/questionnements des deux personnages… ne m’ont pas passionnée.
Un roman rapide – Si j’ai apprécié que le roman soit court, limitant ainsi l’ennui qui a fini par s’installer, j’ai en revanche regretté un dénouement très rapide, et qui m’a semblé un peu hasardeux. Des personnages qui arrivent comme un cheveu sur la soupe en plein milieu (je pense à Charlotte, qui ne m’a pas convaincue du tout), et d’autres qui font des choix que je n’ai pas forcément toujours compris, me laissant un peu perplexe sur le final du roman. D’autant que sa clôture sur une telle ellipse m’a vraiment fait l’effet d’une douche froide.
En bref…
Un roman intéressant, présentant de très bonnes idées, à la limite entre littérature blanche et imaginaire. J’ai aimé l’ambiance, le cadre original, très prenant, et l’écriture belle et agréable. En revanche, le roman prend à un moment une direction qui ne m’a forcément réjouie, et la fin ne m’a pas convaincue.
En pratique…
Cathy Borie, Mille jours sauvages
Editions de la Rémanence, 2020
Autres avis : positif chez Céline sur son blog les chroniques de l’autoédition, plutôt positif malhgré une déception sur la seconde partie aussi pour Laurent sur son blog laurentgrimaauteur, et enfin, un autre retour sur le blog Clairestories, avec un rendez-vous un peu manqué.
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