Département de la maison mère, Albin Michel Imaginaire est lancé à l’automne 2018. A sa tête, on retrouve Gilles Dumay, qui a créé et dirigé Lunes d’Encre chez Denoël. La maison est située dans le 14ème arrondissement de Paris. La maison mère a publié nombre d’auteurs français comme étrangers depuis sa création en 1900 et fait partie des éditeurs incontournables aujourd’hui.
Albin Michel maison mère
Historique très bref
La maison naît donc en 1900, et prend le nom de son père éditeur. Albin Michel était auparavant gérant de plusieurs librairies. La maison s’installe ensuite en 1910 dans ses bureaux actuels. Puis, la même année, elle diffuse des manuels scolaires et s’ouvre à la littérature jeunesse avec le magazine Le Bon Point amusant. Extension des collections, ajout d’auteurs prestigieux dans le catalogue, rafles de Goncourt, ouverture aux auteurs étrangers, parution d’œuvres engagées, département BD en 1979… la maison s’accroît tout au long du XXème siècle.
Albin Michel aujourd’hui
Albin Michel sort environ 450 titres par an. Aujourd’hui, il y a plusieurs départements : littérature française et étrangère, essais et documents, jeunesse, imaginaire, vie pratique (psycho, beaux-livres…) et ouvrages (sciences-humaines, etc.).
Aujourd’hui, le groupe Albin Michel regroupe plusieurs maisons (Magnard, Vuibert, De Boeck, Editions Horay…) et possède également son propre réseau de librairies et distributeurs.
Comment j’ai connu la maison
Vu l’immensité du catalogue, tout le monde a au moins lu un livre de cet éditeur, ou a une histoire à raconter. Moi, c’est Laura Brams de Patrick Cauvin (1984) qui m’a fait connaître cette maison.
J’étais ado, et ce roman m’a redonné l’envie de lire. Il était au CDI du collège, et pendant mes heures de permanence je venais le lire : je ne l’avais pas emprunté, ça ne servait à rien, personne ne lisait ça. Je faisais une petite corne (oh, ça va hein) et je retrouvais ma lecture quand je revenais.
Après ça, j’ai lu du Cauvin pendant des mois. Ça tombait bien, il y en avait quelques-uns en poche dans la bibliothèque de ma grande sœur.
Albin Michel Imaginaire
Le département imaginaire se lance en 2018 avec 5 titres, dont American Elsewhere de Robert Jackson Bennett. L’antenne publie de la SF, fantasy et fantastique of course, mais aussi tous les sous-genres qui vont avec : space opera, cyberpunk, fantasy épique…
Une quarantaine d’ouvrages au catalogue, à ce jour. Une belle brochette d’auteurs, et des illustrateurs qu’on connait bien (comme Aurélien Police). On y retrouve par exemple Quitter les monts d’automne par Emilie Querbalec, qui faisait partie des 5 nominés pour le prix Imaginales des bibliothécaires 2021. J’ai beaucoup aimé la duologie de Gauthier Guillemin, Rivages et La fin des étiages.
L’année 2021 était très cyberpunk, comme le souligne Nicolas sur le blog JustaWord dans son article sur les nouveautés à paraître. On y trouve par exemple des ouvrages comme le diptyque Gnomon, de Nick Harkaway, un « modèle de construction complexe et métaphysique » (visiblement splendide selon la communauté de blogueurs, mais pas une lecture pour moi).
En revanche, je suis bien plus emballée par Les maîtres enlumineurs de Robert Jackson Bennett, mais je le lirai quand la série sera complète. J’aime beaucoup la couverture par Didier Graffet. Cette fantasy épique avec ambiance Renaissance italienne me plaît bien.
Il me semble que le catalogue réunit des œuvres très exigeantes, pas très faciles d’accès, et de très bonne qualité (il faut juste que le cerveau suive). En tout cas, ce que j’ai lu, tant en titres français qu’en titres étrangers, était de ce niveau-là. En titre étranger, je me suis régalée avec Le livre de M, de Peng Shepherd, une très bonne lecture que j’ai faite en 2022.
Pour naviguer dans les collections d’Albin Michel Imaginaire, c’est par ici !
Bonjour, je me permets d’intervenir, car je suis gentiment pas d’accord avec vous, mais « gentiment » avant tout. Tous les livres Albin Michel Imaginaire ne sont pas exigeants, loin de là. Au contraire, il y a je pense une bonne majorité de livres faciles d’accès, y compris pour des gens qui ne sont pas familiers avec les genres de l’imaginaire. En fantasy, Mage de bataille de Peter A. Flannery, La Marche du levant de Léafar Izen et le diptyque Rivages/La Fin des étiages de Gauthier Guillemin me semblent tout à fait convenir à des lecteurs débutants. Les Maîtres enlumineurs est un petit cran au-dessus, mais semble toucher des lectrices qui d’habitude ne lisent ni fantasy ni cyberpunk. En SF, Quitter les monts d’automne est très abordable. Un océan de rouille est un roman d’action débridée écrit par un sale gosse qu’Hollywood n’a pas encore décidé de passer par les armes. Le Livre de M est un post-apocalyptique plein d’émotion qui flirte avec la fantasy et le réalisme magique. Etc.
Evidemment, Gnomon, Terminus, Le Magicien quantique et Anatèm sont des contre-exemples, mais ces titres un peu costauds (ou carrément costauds pour Gnomon) sont loin d’être majoritaires dans le catalogue.
Quand à Une Cosmologie de monstres de Shaun Hamill c’est lisible par tous, le lecteur de Stephen King comme celui de John Irving comme celui de Yogo Ogawa. Et d’ailleurs j’invite tout le monde à le lire. C’est un authentique coup de coeur en ce qui me concerne.
Je vous remercie pour votre passage (vous êtes plus rapide que l’éclair, j’ai même pas encore eu le temps de relayer ce focus sur les RS ^^) et votre retour.
Je tiens à préciser d’abord que quand je parle d’exigence ce n’est pas une critique négative, au contraire.
Sinon, merci vraiment pour votre éclairage, parce qu’il s’agit vraiment de ça pour moi. Je vois que mon a priori était à côté de la plaque, mais d’un autre côté, il se fonde sur un pressentiment donc pas objectif du tout.
J’ai commencé à suivre les publications d’AMI depuis quelques mois seulement, et les chroniques que j’ai pu lire des derniers romans publiés m’ont donné cette impression d’exigence.
C’est d’ailleurs ça qui m’a empêchée de me lancer dans la lecture de ces textes pour l’instant, pensant qu’ils n’étaient pas pour moi, maintenant.
Du coup, oui, votre retour ici m’éclaire, et m’oriente vers votre catalogue, et je vous en remercie.
Effectivement, quitter les monts d’automne est le premier titre que je souhaite lire du catalogue. Idem pour les maîtres enlumineurs mais là j’attends la totalité de la série. Je note avec intérêt les autres titres que vous m’indiquez, je saurai quoi piocher désormais sans crainte de rester sur le bord de la route pendant ma lecture.
Merci encore donc !
J’ai lu beaucoup de titres du catalogue et si certains sont en effet exigeants, beaucoup sont parfaitement accessibles. Par contre, une chose est sûre: ce sont des textes de qualité. J’ai adoré les découvertes faîtes via ce label, que ce soit Robert Jackson Bennett, Emilie Querbalec ou l’excellent Adam-Troy Castro. Beaucoup de belles lectures et un choix éditorial pertinent.