Les têtes imaginaires sont une association française de loi 1901 qui a pour but de promouvoir la fantasy et la recherche académique qui s’y rattache.
La fantasy : un genre académique ? heu…
La fantasy est encore largement considérée comme un « sous-genre » de la littérature, un genre d’à-côté (je ne vais pas rentrer dans le débat des genres ici !).
La recherche universitaire dans ce domaine est récente. Si elle bénéficie d’une reconnaissance depuis sa consécration par la BnF début 2020, la fantasy n’a pas encore conquis l’université française (je n’ai pas de connaissance sur l’état de l’enseignement universitaire étranger en la matière, je me garderai donc d’en parler), qui reste selon moi conservatrice et poussiéreuse (oui, bon, OK ce n’est pas très objectif, mais mon bref passage à l’université ne m’a franchement pas éblouie, mais j’y suis malgré tout revenue pour y travailler… ce qui ne m’empêche pas de lever les yeux au plafond tous les jours. BREF). Heureusement les points de vue évoluent, grâce au travail de plusieurs enseignants, chercheurs et spécialistes du genre qui font bouger les lignes.
Et donc, comment on fait ça, promouvoir la fantasy ?
Oui, revenons à nos moutons.
L’association Les têtes imaginaires a donc pour but de diffuser et promouvoir la recherche dans le domaine de la fantasy fictionnelle.
L’association rassemble pour cela une petite équipe de chercheurs et spécialistes du genre, dont par exemple Justine Breton, maître de conférences en littérature française à l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Spécialiste de la fantasy médiévale, elle travaille sur les réécritures et les adaptations audiovisuelles de la légende arthurienne. Le 25 novembre dernier, on a pu l’entendre lors d’un Instagram Live au sujet du traitement du Moyen-Age dans la série Game of Thrones, à l’occasion de la sortie en juin du livre Une histoire de feu et de sang. Le Moyen-Age dans Game of Thrones qu’elle co-signe avec Florian Besson.
Elle est dirigée par Viviane Bergue, Docteur en littérature comparée qui travaille sur la fantasy. Sa thèse porte sur le mythe de la quête en fantasy, et a été rééditée en 2015 sous le titre « Mythopoétique de la quête » (en gros mythopoétique = étude des relations entre mythe et littérature : qu’est ce qui crée le mythe ? vient-il avant la littérature ? Comment la littérature peut-elle créer un mythe ? Ce concept est apparu sous la plume du critique québécois Nothrop Frye dans les années 50, concept qui a été ensuite développé, puis repris, étudié, élargi…).
Revue Fantasy Art and Studies
L’association édite depuis 2016 la revue Fantasy Art And Studies. La vente des numéros permet de financer la parution des suivants.
A chaque numéro son thème, et un appel à contribution est effectué sur les réseaux sociaux, sur Academia etc. Les numéros regroupent donc un ensemble d’articles académiques sur le thème (musique, animaux fantastiques, villes et frontières…), et la revue est bilingue, rassemblant des contributeurs francophones mais aussi étrangers.
Il est possible d‘adhérer à l’association, ce que j’ai fait il y a peu de temps, mais je la renouvellerai tous les ans. Ca me semble important que la recherche puisse être soutenue dans ce domaine, ce n’est pas l’université française qui va le faire… (Soupir).