Robert Charles Wilson – La trilogie Spin

J’avais partagé, il y a trois semaines je crois, les premières lignes de Spin. Spin est le premier roman de la trilogie du même nom de Robert Charles Wilson. Il est suivi d’Axis et de Vortex. J’avais été captivée par l’incipit du roman, très surprise par son accessibilité (toujours cet a priori de difficulté dont je ne parviens pas à me défaire). Résultat des courses, 500 pages plus loin, j’ai clôt le bouquin avec la satisfaction d’un excellent moment passé avec lui et j’ai enchaîné la lecture des deux tomes suivants. Ça a formidablement commencé, en revanche la fin de Vortex a été un enfer à lire.

4e de couverture du premier tome

Une nuit d’octobre, Tyler Dupree, douze ans, et ses deux meilleurs amis, Jason et Diane Lawton, quatorze ans, assistent à la disparition soudaine des étoiles. Bientôt, l’humanité s’aperçoit que la Terre est entourée d’une barrière à l’extérieur de laquelle le temps s’écoule des millions de fois plus vite. La Lune a disparu, le Soleil est un simulacre, les satellites artificiels sont retombés sur terre. Mais le plus grave, c’est qu’à la vitesse à laquelle vieillit désormais le véritable Soleil, l’humanité n’a plus que quelques décennies à vivre…

Qui a emprisonné la Terre derrière le Bouclier d’Octobre ? Et s’il s’agit d’extraterrestres, pourquoi ont-ils agi ainsi ?

Présentation de la trilogie Spin

Spin est une trilogie, écrite par le canadien Robert Charles Wilson. Spin est le premier tome, publié aux Etats-Unis en 2005 et en France en 2007 chez Denoël (collection Lunes d’encre). Axis est le deuxième tome, paru en VO en 2007 et en France en 2009. Enfin, Vortex clôt la série en 2011 (2012 en France).

Le premier tome a remporté le prix Hugo du meilleur roman en 2006 et le GPI du meilleur roman étranger en 2007.

Personnellement, j’ai adoré Spin, que je trouve vraiment magistral, passionnant, offrant une SF très personnelle, presque intime. Selon moi, il se suffit à lui-même, et le tome qui est le plus abouti, sur tous les plans.
En revanche, contrairement à pas mal de personnes, j’ai beaucoup aimé Axis, qui explore davantage, plus loin, plus fort aussi, peut-être. En revanche, il est un peu considéré comme une transition : il n’apporte pas encore toutes les réponses, peut être vu comme une redite de certaines choses de Spin, et surtout s’ouvre nécessairement sur Vortex. Difficile de s’arrêter à la fin d’Axis.
Et encore une fois, là où beaucoup ont retrouvé un plaisir de lecture avec Vortex, c’est là que les choses se sont gâtées pour moi. Pas mal d’ennui, et puis un final de 50 pages badaboum patatras qui étale tout ce qu’on voulait savoir comme ça de but en blanc, comme une sorte d’addendum ajouté comme un cheveu sur la soupe. Inintelligible en ce qui me concerne (vraiment, j’ai rien compris), et maladroit dans la prose. Franchement, une plaie à finir, je n’ai pas souvenir m’être autant cassé les dents pour finir un bouquin.

Choix narratifs dans la trilogie Spin

Une SF qui tarde à venir

Spin surprend, car la SF tarde à venir. Enfin, c’est inexact. On nous parle très tôt de cet arc dont on ne comprendra le sens que bien plus tard, et des étoiles qui disparaissent. C’est le pourquoi et le comment qui mettent du temps à venir. Car finalement, le roman se concentre plutôt sur la vie et l’évolution des rapports entre trois personnages. Un peu comme s’il ne s’était rien passé.

Mais en fait, si, et on se rend compte, petit à petit, que ce spin marque la vie des gens. Ce qui n’est d’abord qu’un décor, a priori, devient alors une présence entêtante, toujours là, et qui grossit, peu à peu. Plombant les rapports humains, le regard que l’on porte sur la vie, l’univers et les certitudes. Tout cela est mené avec un regard davantage philosophique. Le point fort réside dans la manière dont sont dépeints les personnages face à ce qui se déroule et qu’on ne comprend pas. Peur, résignation, déni, folie, sectarisme, repli sur soi, avidité de connaissances, déplacement des valeurs de moralité, d’éthique etc.

Abordable et pédagogique

Mais aussi avec beaucoup de pédagogie. L’auteur répète par exemple pas mal de fois les choses, sous des formes différentes. Des rappels en début de tome, des personnages en miroir (comme Isaac/Jason), des discussions entre un personnage qui ne comprend pas tout (Tyler, qui est ici le reflet du lecteur) et l’autre qui lui explique (Jason/Sulean/Isaac).

Mais il aussi faut accepter que les romans n’apportent pas toutes les réponses, en tout cas pas quand on le souhaite. Spin propose une fin assez ouverte, et si vous espérez qu’Axis vous apporte des réponses concrètes, vous serez déçus. Les réponses viennent, mais pas quand vous vous y attendrez – et en ce qui me concerne, elles sont arrivées tardivement après pas mal d’extensions apportées après les événements du Spin, donc j’ai été un peu (non, carrément, disons les choses) larguée. Je l’ai évoqué brièvement plus haut et j’y reviendrai plus longuement plus bas.

Une construction complexe

Les trois romans sont construits sans linéarité. Chaque tome est un puzzle, il faut jongler entre présent et flashbacks, d’ailleurs souvent effectués après un cliffhanger. Les romans offrent aussi pas mal de passages de réminiscences. Niveau temporalité, c’est un peu comme Dune. En effet, Vortex n’est pas la suite directe d’Axis, et est construit sur deux trames : une après Spin et avant les événements d’Axis, et l’autre incluse dedans mais qui raconte un potentiel futur dans 10 000 ans. Bref, il faut garder pied.

Malgré tout, j’ai trouvé plusieurs fils rouges qui m’ont permis de m’y retrouver. D’abord des personnages, que l’on revoit d’un tome à un autre, et de nouveaux qui sont une sorte de reflet, de duplication d’anciens. Mais aussi des scènes qui prennent une importance telle, qu’elles sont réévoquées plusieurs fois tout au long de la série. Également des répétitions de mantras de tome en tome. Cela donne quelque chose d’imagé, comme des souvenirs à la Proust, des scènes qui forment des échos, et qui deviennent des sortes de points centraux dans la vie des personnages. Et bien sûr, les arcs, qui relient physiquement les mondes comme les tomes, et les Hypothétiques : qui sont-ils ? Pourquoi ont-ils créé le Spin ? Comment ? Dans quelle but, ensuite ? Voilà les questions qui seront posées tout au long du roman.

La trilogie Spin, de volume en volume

Spin : un roman qui raconte le passage à la vie adulte

Un roman de vie

Spin, c’est le récit de trois trajectoires. Trois personnages qui se perdent, se croisent, se reperdent, se retrouvent. Pour moi, Spin raconte le passage de l’enfance à la vie adulte, et ce de manière abrupte. Une enfance qui se termine un soir, sur une pelouse, lorsque les étoiles disparaissent. Ces trois enfants vont grandir trop vite, catapultés dans un monde qui devient incertain.
Je parlais d’images et de madeleines de Proust plus haut, Spin c’est tout à fait ça. Un roman jonché de flashbacks, d’échos, de réminiscences et de souvenirs, de scènes qui reviennent (celle de la pelouse, celle du vélo sur la pente…) et qui prennent un sens très symbolique dans la série. C’est ce qui forge la vie de ces trois personnages, qui s’accrochent à cela, comme à une bouée en pleine mer agitée.

J’ai adoré les personnages, qui vivent ce qu’il se passe. Seul un est pleinement acteur des enjeux en place, Jason. Tyler se contente de vivre comme il peut, un peu en retrait, glissant. Et Diane se tourne vers la foi sectaire. Trois façons de vivre l’incompréhensible et la perte de repères. A côté de cela, Wilson apporte toute une tripotée de personnages secondaires intéressants qui ajoutent de l’intimité au récit (intrigues familiales, relations sociales et amoureuses, sexualité etc.) et l’ancrent aussi dans une époque. Surtout, cela ajoute une palette de réactions humaines face à ce qui se vit : le déni, le sectarisme, le scientifique fou, le politique… Mais sans vision archétypale non plus.

Une SF enveloppante et accessible

Évidemment, la SF n’est jamais loin, elle enveloppe tout le roman comme le spin recouvre la Terre de sa membrane. Le roman est assez long à se mettre en place avec des temps plus mous. Mais j’ai trouvé que cela représentait bien la vie, dans le fond. Et j’ai aimé qu’on ne sache pas, pendant longtemps, ce qu’il se passait réellement. Le tâtonnement des personnages, la remise en question de tout, la terrible période des incertitudes, et les efforts déployés pour justement, comprendre.
Car peu à peu, on y voit plus clair, même si, ce faisant, les choses se compliquent, des réponses appelant d’autres questions. Les horizons s’ouvrent, mais de manière incertaine. C’est un cheminement pas à pas vers l’inconnu et cette sorte d’émerveillement-panique, à travers l’expérience et la vie des personnages. J’ai pris énormément de plaisir à avancer petit à petit dans ce roman, à trouver assez géniales toutes les trouvailles de Wilson, que j’ai trouvées vraiment abordables et évidentes, ainsi que l’humanité qu’il met dans ses personnages.

Et puis il y a surtout toute cette relativité du temps qui m’a beaucoup plu. L’arrivée du Quatrième Âge, les souvenirs qui s’effacent, le sentiment d’être autre, la connexion avec d’autres « organismes » ailleurs et plus loin (ou plus tôt, ou plutôt plus vieux)… Autant d’éléments qui cassent la linéarité des trajectoires, ce que la structure du récit met en valeur avec ses nombreux retours en arrière etc.

Axis : dans la continuité de Spin, et une ouverture pour Vortex

Une suite dispensable ?

J’ai lu pas mal de retours sur la série, et je me demandais, pendant que je lisais le premier volume si j’allais lire la suite. Souvent jugée moins bonne, optionnelle. Oui, et non.

C’est vrai qu’il y a une continuité. Toujours ce quotidien dans la vie de personnages lambda, cette pratique des flashbacks, et ces discussions entre ceux qui savent et les autres. On peut avoir l’impression qu’on est dans une sorte de redite avec de nouveaux personnages et qu’on n’avance pas d’un pouce. Comme Spin, peu de scènes d’action : hormis les pluies de cendres et la fin du roman, ça blablate beaucoup.

Plus loin et plus fort

Mais je trouve qu’il va plus loin et qu’il est une fort bonne extension de Spin.

D’abord, il explore d’autres contrées. Ici, on est sur Equatoria, un nouveau continent relié à la terre par un arc. J’avoue que j’ai été bluffée par les scènes de passage, à la fois par le côté grandiose de ces constructions, et en même temps l’absence total de ressenti physique pendant la traversée. Là encore, quelle relativité ! Mais il est vrai que ce continent n’offre pas grand-chose de différent avec la Terre. D’un autre côté, il semble habitable, comment ce lieu pourrait-il être si différent qu’une réplique de la Terre, avec des humains qui répètent les mêmes erreurs ?

D’autre part, je suis assez en désaccord avec celles et ceux qui trouvent qu’on n’en apprend pas grand-chose sur les Hypothétiques. Certes, on n’a pas le fin mot de l’histoire, mais quand même, on en sait un peu plus sur leur structuration, leur cycle de vie. Notamment par le biais de Sulean, qui sait, et par le biais des pluies de cendres qui apportent des réponses. Isaac me semble aussi être le double parfait de Jason, et le fait de poursuivre ce personnage autrement apporte aussi des réponses intéressantes, prolongeant et expliquant davantage l’expérience que Jason a vécue. Et j’ai trouvé ces idées géniales.

J’ai vraiment beaucoup aimé Axis, qui selon moi poursuit, prolonge parfaitement Spin, et va un peu plus loin encore. Mais déjà, quelques cailloux dans la chaussure sont venus m’embêter.

Quelques réserves néanmoins…

J’ai eu le plaisir de retrouver un personnage du premier tome, ce qui permet là encore d’assurer la continuité entre les deux tomes et les événements qui se déroulent. En revanche, je n’ai pas été captivée par les nouveaux personnages. L’enquête personnelle de Lise ne m’a pas passionnée outre mesure, et Turk n’est pas le plus captivant du monde. D’un autre côté, c’est ce qu’il recherche aussi, d’être inodore et sans saveur; se faire oublier. Mais j’ai trouvé les personnages moins épais, moins travaillés, moins développés. Ils manquent de souffle, de foi et de corps.

D’autre part, le personnage d’Isaac, sorte de miroir-prolongement de Jason, ne m’a pas captivée non plus. Enfin, son évolution, plutôt. Il m’a sérieusement fait penser à Leto II dans L’Empereur Dieu de Dune (personnage que j’ai détesté, dans un bouquin que je n’ai que moyennement apprécié). L’archétype de l’enfant qui en fait est un adulte ayant la conscience et la connaissance de tout par-delà les limites de l’intelligible et du palpable et qui débite des phrases auxquelles on ne comprend rien parce que nous on est juste des terriens limités = pfffff.

Enfin, la fin m’a semblé très surréaliste. J’avais vraiment l’impression d’être dans un tableau à la fois surréaliste et horrifique. Là j’ai commencé à perdre un peu pied, et à ressentir une cassure dans l’approche et le style. Si jusque-là tout ce qui avait été mis en place me paraissait crédible, faisable et envisageable, là mon esprit a dit non. De ce fait, j’ai fini Axis avec pas mal de perplexité, en me disant que bon, Vortex allait revenir sur quelque chose de solide. En tout cas, difficile d’en rester là, car pour le coup, on finit un peu avec une envie de savoir ce qu’il s’est passé pour les personnages.

Vortex : badaboum patatras

Caramba. Complètement raté. Quand j’y repense, je me dis que cette fin d’Axis annonçait vraiment bien Vortex.

Un schéma qui s’essouffle

Ça commençait pourtant plutôt pas mal. J’ai retrouvé là une structure similaire aux deux tomes précédents. Certes, on est ici dans une temporalité différente, 40 ans après la fin des événements de Spin, avec une deuxième trame intégrée qui raconte un futur potentiel 10 000 ans plus tard. Mais dans le fond, même système : des personnages lambda dans leur vie quotidienne marquée par le spin. Ici, on suit Sandra et Bose, qui s’associent pour sauver un gamin d’un établissement de santé/assistance sociale, Orrin.

Et franchement, on sent que ce schéma arrive en bout de souffle. Toute l’épaisseur, la consistance et la passion des personnages du premier tome s’est évaporée. Déjà Axis m’avait semblé plus faible sur ce plan. Mais Vortex encore plus. Sandra et Bose sont d’une banalité et d’un inintérêt assez flagrants. Si l’enquête de Lise dans Axis ne m’a pas passionnée outre mesure, celle menée par Bose et Sandra m’a semblé encore moins captivante. Beaucoup moins de personnages secondaires, bref : la richesse sur ce plan de Spin est loin.

Entre Retour vers le futur et Interstellar : ça commence à devenir un peu rude

L’intérêt de Vortex est de lier étroitement deux trames temporelles. Sandra et Bose mettent la main sur les carnet d’Orrin, qui raconte un potentiel futur, autour d’un dénommé Turk (oui, le même Turk d’Axis, qu’on a laissé dans un tableau surréaliste à la fin d’Axis et dont on ne savait pas trop ce qu’il advenait de lui). Là, ça commence à devenir compliqué pour moi. Revenir en arrière, OK. Aller plus loin dans le futur, OK. Mais j’ai du mal à me séparer de l’image du temps comme d’une frise : aussi, quand futur et passé se superposent, se mélangent et se chevauchent pour se modifier mutuellement, là je n’y arrive plus.

En revanche, on explore de nouvelles choses, plus novatrices que l’était Equatoria. 10 000 ans plus tard, nous voici donc sur Vox, un archipel d’îles flottantes, et construit sur des démocraties très différentes, reliant les individus via un réseau implanté dans la nuque de chacun. C’est plutôt intéressant et le roman aborde la question de faire cité ensemble, de manière plutôt intelligente. Idéal pour glisser quelques propos et réflexions philosophico-politiques. J’ai bien aimé aussi le personnage d’Allison, jouant là encore sur une temporalité double. Malgré tout, j’ai gardé quand même une impression de ne pas totalement capter ce qui se jouait là, à part peut-être la question de la survie de l’Homme et de l’Humanité.

Et la fin c’est un scandale

Le roman s’étale, quand PAF ! C’est la fin. Un dernier chapitre que je ne comprends pas, à plusieurs points de vue. D’abord, s’il apporte toutes les réponses qu’on attendait, il le fait de manière très abrupte. Ce dernier chapitre, on dirait un addendum au roman, écrit par l’auteur pour se débarrasser enfin de son truc, comme s’il ne voyait pas comment faire ça de manière romanesque. Ça pue l’artifice.
D’autre part, c’est franchement incompréhensible. Moi en tout cas, je n’ai rien, mais alors rien. Compris. J’ai rarement lu un tel tissu de trucs inintelligibles pendant 50 pages. Pendant 1150 pages, on a quelque chose de construit, pierre par pierre, avec pédagogie, dialogues, petit pas par petit pas, émotion… et là Wilson nous balance un parpaing dans la tronche, du style « tiens, démerde-toi avec ça ». Mais quel gâchis ! Inutile de dire que de ce fait, je n’ai pas saisi les réponses, hein. C’est ballot. Quelle frustration, en plus.
Et pour finir, c’est indigeste. Non seulement on n’y comprend rien, mais en plus c’est mal écrit. Maladroit, avec plein de concepts fumés, de vocabulaire d’initiés… Je n’ai jamais autant peiné à finir un bouquin.

Le mot de la fin

Bon, certes, je n’ai pas capté le fond du truc. C’est frustrant, parce que ma connaissance des Hypothétiques reste limitée, je n’ai pas les réponses au pourquoi ni au comment. Et je pense être passée à côté du message au cœur de Vortex.

Malgré tout, je m’en fous un peu. Parce que j’ai véritablement adoré le premier tome et vraiment beaucoup le second. Et comme je pense que Spin se suffit à lui-même, on n’a pas besoin des réponses. Je pense que l’enjeu de la trilogie ne réside pas dans la connaissance du comment et du pourquoi mais dans comment on fait, comment on s’adapte, comment on vit avec, comment on fait autrement. La trilogie pose la question de qui on est, évoque le fait qu’on construit notre vie et notre fonctionnement sur notre connaissance présupposée de notre environnement, et qu’on pense immuable ce qui ne l’est pas.

Je me souviendrai de cette scène sur la pelouse, du vélo dans la pente. Que tout le monde tombe et qu’on atterrit tous quelque part. Du déni de Carol, de la foi sectaire de Simon, de la compréhension de Jason à la fin de Spin (quelles pages !! Comme quoi, quand l’auteur veut écrire du romanesque décoiffant il sait brillamment le faire). De ces personnages incroyablement captivants de Spin, de ces pluies de cendres dans Axis, des scènes de traversées des arcs, du quatrième âge, de la délégation martienne sur Terre, de cette membrane relative qui bouge. De ces passages où les personnages pensent que ça y est, c’est la fin, avec ces scènes de suicide massive…

J’aurai un plaisir énorme à relire Spin. Juste Spin. Et je ne peux m’empêcher de vous en recommander la lecture.

En pratique

Robert Charles Wilson, Spin, Axis, Vortex
VO : Spin, 2005
Denoël, Lunes d’encre, 2007; Folio SF, dernière réédition : 2016
Traduction : Gilles Goulet
Couverture de l’édition Denoël et 3 folio SF : Manchu
Prix Hugo 2006 et Grand Prix de l’Imaginaire 2007 (catégorie roman étranger) pour Spin
Autres avis sur le premier tome : excellent livre de SF pour BlackWolf qui fait le rapprochement avec Isolation d’Egan, que je n’ai jamais lu, mais voilà qui pourrait me donner envie d’y jeter un œil; malgré des longueurs, très bon roman captivant et abordable pour Xapur; grandiose mais comportant des longueurs et un peu trop larmoyant pour Le Maki qui aurait préféré le format novella; et évidemment l’avis du Chien critique, que je remercie de m’avoir tant donné envie de lire ce roman (et de continuer la série, et ce malgré la fin de Vortex que j’ai détestée).

Quelle lecture ! J’en aurai vécu, des trucs, pendant cette quinzaine, encore ! Malgré la fin de Vortex, je garderai un très bon souvenir de cette trilogie et de ce qu’elle aura généré comme émotions chez moi. Et puis bon, je préfère ça quun bouquin qui ne me laisse aucun souvenir – et en cela, je peux vous dire que je ne suis pas prête d’oublier Vortex non plus ^^ Plus sérieusement, je vous recommande chaudement la lecture de Spin. Ce premier tome est brillant, captivant, plein de souffle, crédible, beau et émouvant, provoque émerveillement et vertige en même temps, aborde plein de choses avec intelligence… Un excellentissime bouquin de SF que je ne suis pas prête d’oublier !

8 commentaires sur “Robert Charles Wilson – La trilogie Spin

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  1. Ça me conforte dans mon dilemme (oui, c’est possible) : je tenterais bien « Spin » parce que ça a l’air d’être quelque chose mais je n’ai pas envie de me lancer dans une trilogie, encore moins maintenant, et je suis trop complétionniste pour m’arrêter après le tome 1. >.<

    1. Je peux comprendre, je suis du genre à ne vouloir commencer une saga que si je sais que je peux la finir. Mais vraiment, ce premier tome, comme Vers les étoiles d’ailleurs (rien à voir mais j’y pense là comme ça, et comme Dune aussi, tiens, au passage), se suffit à lui-même et franchement il fait très bien one shot.
      Mais oui, ce premier tome c’est vraiment quelque chose 🙂

  2. Ma lecture était très lointaine mais j’ai le souvenir de l’avoir appréciée. Par contre je n’avais pas lu la suite de la trilogie, et visiblement c’est plutôt une bonne chose ^^

    1. Oui, je pense aussi ! Selon moi, c’est vraiment le 1er tome qui est excellent. Je ne dis pas que Vortex est mauvais, loin de là, mais à la réflexion cette trilogie me fait le même effet que Dune : plutôt abordable au début, très riche, très intense, et très très différente ensuite, avec un style moins évident.

  3. J’ai eu ma période Wilson (3-4 sur une année). J’ai un souvenir nébuleux de Spin, et je n’ai pas le souvenir d’avoir eu envie de lire la suite. On dirait que j’ai bien fait !

    1. Selon moi, oui, je pense que tu as bien fait. Mais mon avis sur la question est à prendre avec des pincettes : je ne suis pas connaisseuse du tout de l’auteur, et beaucoup ont retrouvé dans Vortex ce qui leur avait tant plu dans le premier tome… Bon, ça dépend de chacun…

  4. Il faut que je le lise un jour, au moins le premier (qui était dans le top des incontournables récents y’a quelques années).

    1. Oui le premier tome est excellent, très abordable, et passionnant à tous points de vue. Bon, le 3e diffère selon les personnes, beaucoup y ont retrouvé ce qui les avait fait vibrer dans Spin.

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