Bonjour ! Après la pause dimanche dernier pour cause de pause café samedi, voici le retour des premières lignes dominicales ! Aujourd’hui, je vous présente l’incipit d’un roman que je me suis procuré aux Utopiales dernières, Symphonie atomique d’Etienne Cunge. J’ai pas mal de retard dans mes lectures de chez Critic, j’ai notamment les livres de Romain Benassaya qui me tentent et feront l’objet d’achats aux prochains festivals. Et puis le prochain de Jean Krug arrive déjà bientôt ! En attendant, place aux premières lignes #29 et on se retrouve en bas.
4e de couverture
« N’oubliez pas notre baseline : soyez écoresponsable, suicidez-vous. »
Le monde d’après s’effondre.
Malgré l’odeur de fin des temps, des restes de civilisations subsistent, au bord du chaos, et chacun lutte pour donner du sens à sa vie. Les quatre modèles des puissances atomiques, aux abois, dominent cette désolation et se confrontent, prêts à en découdre : ultra-capitalisme américain, écologisme européen, nationalisme russe et totalitarisme social chinois. Dans ce climat délétère, l’équilibre ne tient plus qu’à un fil, sur le point de rompre.
Parmi le concert des forces nucléaires spatiales, l’Europe en Transition fait figure de naine. Pour autant, alors qu’émerge une crise dans la crise, le sort de l’Humanité va peut-être dépendre des décisions de deux de ses membres, que rien ne prédisposait à cela : Juan et Agathe.
Dans cette nouvelle ère, à l’Europe reconfigurée et où l’espace constitue le terrain névralgique des conflits, leurs actes vont faire écho à l’étrange soulèvement en cours dans les steppes d’Asie centrale – sous le commandement du jeune Ashkat –, et les confronter à l’énigme qu’incarne Ulan Moltov, l’âme de la rébellion, le cœur du jeu de poker à grande échelle qui débute.
Premières lignes #29
Chers auditrices et auditeurs, nous sommes le 5 juin et nous vous souhaitons la bienvenue sur Radio Collapse, la fréquence de la fin du monde.
Sans transition, un nouvel épisode de notre série culte, L’Effondrement près de chez vous.
Je vous rappelle le principe de l’émission : vous nous faites part de votre expérience, que vous soyez #désespéré, #écœuré, #révolté ou #autresémotionsfortes. Si votre récit nous plaît, nous le diffusons en quatre-vingt-trois langues sur nos ondes, anonymat garanti.
Racontez-nous vos petites histoires et entrez dans la grande avec notre chaîne cent pour cent libre et non censurée.
N’oubliez pas notre baseline : soyez écoresponsable, suicidez-vous.
Mais tout de suite, votre programme.
Quelques réflexions
J’ai volontairement choisi de ne partager que les toutes premières lignes, placées avant même le prologue. C’est très court, mais terriblement percutant, déjà.
On est bien dans l’air du temps, avec cet incipit. Des hashtags partout, les petites histoires de Monsieur et Madame Tout le monde transformées en grandes histoires (à la mode micro-trottoir). Et puis cette spirale de négativité dramatique, très propre aux médias contemporains, aussi. Le nom de la radio est d’ailleurs évocateur (collapsologie = théorie de l’effondrement du monde industriel qui est le nôtre, apparue dans les années 2010). Et que dire de cette injonction finale ? On sent qu’on ne va pas rigoler, dans ce roman, et qu’on va y trouver de nombreuses ressemblances avec notre monde actuel.
Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas la sensation qu’on est dans du second degré. La lecture du résumé m’a mise sur cette voie, c’est vrai. Mais la ponctuation très sobre n’invite pas à sourire ni à prendre cette présentation à la légère. Me voilà donc prévenue.
Ensuite, il y a pas mal de choses qui me plaisent d’emblée. L’interpellation des auditeurs et auditrices, d’abord : au commencement d’un roman, je trouve ça original. Et puis la confrontation entre un univers où les repères semblent avoir complètement disparus et des personnes qui tentent de (re)trouver du sens là-dedans. Bref, je sens déjà des tiraillements dans ces quelques lignes, qui me font penser que la lecture de cette Symphonie atomique (un assemblage de mots et de concepts assez particulier) va être décoiffante. Et éprouvante, peut-être aussi.
Enfin, je pense que les personnes qui souffrent (notamment) d’éco-anxiété ne se sentiraient peut-être pas à l’aise dans ce roman, même si j’ai la sensation qu’il ne sera pas seulement question de cela dans ce roman. Plutôt d’un tout, une sorte de miroir de notre monde contemporain peut-être un peu accentué mais à peine. Donc angoissant. Je vous en dirai plus prochainement !
Un rendez-vous bloguesque partagé
Ce rendez-vous créé par Aurélia du blog Ma lecturothèque est suivi par pas mal de blogueurs et blogueuses : Lady Butterfly & Co, Cœur d’encre, Ladiescolocblog, À vos crimes, Ju lit les mots, Voyages de K, Les paravers de Millina, 4e de couverture, Les livres de Rose, Mots et pelotes, Miss Biblio Addict !!, La magie des livres, Elo Dit, Le nocher des livres, Light and smell.
N’hésitez pas à me dire si vous participez aussi à ce rendez-vous dominical, je pourrai ainsi actualiser la liste.
Que pensez-vous de ces premières lignes #29 ? Cet incipit vous tente-t-il ? Ou vous effraie-t-il ? Avez-vous déjà lu ce roman ? Qu’en avez-vous pensé ? Je pense le lire prochainement, donc j’aurai l’occasion de vous en parler rapidement. Vous en saurez un peu plus bientôt ! En attendant, je vous souhaite un bon dimanche et de bonnes lectures !
Déjà lu et j’avais eu la chance d’entendre Etienne Cunge aux Utopiales 2023 lors d’une table ronde au Lieu Unique. À cette occasion il avait dit que ses écrits sont une manière de toucher les gens par l’émotion plus efficacement qu’un rapport du GIEC. Le côté réaliste/plausible se ressent bien dans ce bouquin du coup 😅 J’en ai un bon souvenir de lecture pour autant. Hâte de voir ce que tu en penseras !
Je vois tout à fait ce qu’il voulait dire : je l’ai commencé hier, je n’ai pas beaucoup avancé mais les premières pages sont effectivement fracassantes ! Réalisme, oui, avec déjà beaucoup d’émotions et d’effet. A suivre 🙂