Katherine Arden – L’ours et le rossignol

Premier volume de la trilogie de la nuit d’hiver, L’ours et le rossignol de Katherine Arden est un roman qui nous emmène dans le folklore imaginaire russe. J’ai lu ce roman en lecture commune avec Chrisbookine, Miss Amelia Chartterton et BabittyLapina. Avec ce premier tome, je gagne un point dans mon défi Un hiver au chalet ! Je valide la catégorie Courir la chasse-galerie (imaginaire, SF, fantastique). Pile dans le thème 🙂 Et lettre A du ABC Challenge !

Synopsis

« Au plus froid de l’hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa sœur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l’hiver.

Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l’appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt.

Ce qui n’est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales. »

Magnifique ambiance hivernale

Lecture parfaite pour la période ! Nous sommes plongés dans les contrées du Nord de la Russie, à plusieurs jours de marche de Moscou. Là, les hivers durent 8 mois sur 12. On sent la neige crisser sous les pieds, le vent s’engouffrer par tous les interstices des habitations, et le feu crépiter dans le poêle. C’est immersif et très réussi.

J’ai adoré l’ambiance, qui souligne à la perfection l’intrigue. En effet, dans ce roman, intrigue et ambiance font corps ensemble. J’en ai même oublié que je lisais une traduction, tant le tout est fluide et très agréable à lire.

Et on se roule d’autant mieux dans la neige qu’on suit Vassia, qui semble ne faire qu’un avec la faune, la flore et son environnement. Ce personnage est jeune, mais tellement magnétique. Elle est l’élément qui fait que tout tient debout. Elle est le pilier de sa famille, et maintient éloignées les forces du Mal. De plus, elle fait le grand écart entre sa nature profonde et son apprentissage chrétien, qu’elle tente de faire cohabiter ensemble. J’ai trouvé ce personnage bien construit, intéressant, tiraillée par sa nature et sa place de femme (une question abordée ici avec une visée critique, mais sans trop en faire non plus).

Entre folklore et religion

L’ours et le rossignol nous immerge pleinement dans les contes russes. Le roman s’ouvre d’ailleurs sur l’un deux utour de Morozko le roi de l’hiver, raconté par Dounia, au coin du feu. Nous voilà dans une scène typique de la tradition orale russe.

J’ai beaucoup aimé la manière avec laquelle l’histoire et les contes racontés dans celle-ci se confondent. On retrouve dans l’intrigue la fille magicienne, la forêt magique, les animaux comme vecteurs de magie, des esprits des lieux, la marâtre et le roi de l’Hiver… Tous ces éléments ont une place et un rôle bien définis dans le conte (Propp) comme dans l’intrigue. En cela, c’est assez classique, mais efficace. Toutefois, le roman prolonge le conte en y apportant des rebondissements inattendus et une épaisseur bienvenue. La frontière entre contes et récit est très mince, et offre ainsi une atmosphère fantastique.

L’ours et le rossignol est aussi un roman de forts contrastes, entre cet aspect folklorique oral, et la religion omniprésente, par le biais de Père Konstantin et d’Anna. Deux systèmes de valeurs s’affrontent ici, offrant une tension narrative intense jusqu’à la fin du roman. Mais on a surtout une belle réflexion sur la nature du Mal. Celui-ci n’est-il pas enfoui dans le cœur même des Hommes ?

En pratique

Katherine Arden, L’ours et le rossignol

Publication originale : 2017, The Bear and The nightingale

Edition française : Denoël, Lunes d’encre, 2019

Couverture : Aurélien Police

Autres avis : Yuyine, Amaruël, BlackWolf, et Sometimesabook, qui me l’a fait découvrir.

 

En bref, beaucoup apprécié ce premier tome, immersif, dans lequel je suis rentrée avec une facilité déconcertante, malgré ma méconnaissance totale des contes russes. J’ai eu la sensation d’être invitée au coin du feu, à mettre les pieds dans des chaussons rembourrés et à boire mon vin chaud au miel pour écouter Dounia. J’ai aimé les touches de fantastique, cette ambiance hivernale et la tension entre le folklore oral et ce christianisme orthodoxe austère. Je poursuis dans la foulée avec le tome 2, La fille dans la tour.

9 commentaires sur “Katherine Arden – L’ours et le rossignol

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    1. Il est vraiment chouette ! et parfait pour la saison. Je te le recommande, ça se lit bien et ça change un peu. J’ai surtout apprécié la traduction, on ne se rend pas compte qu’on en lit une, ce qui me laisse penser qu’elle est excellente du coup. Je te souhaite un bon Noël ! 🙂

  1. Et bien tu m’as convaincu, j’ai passé commande du coup ! En plus, avec mes dernières lectures dédiés à la famille Romanov, on reste dans le thème de la Russie 🙂

    Merci beaucoup et merveilleux Noël à toi également !

  2. Ce n’est pas le premier bon retour que je lis sur cette saga. Faudrait peut-être que je me laisse tenter un jour. J’adore les couv’ aussi!

    1. ouiiiiiiii 🙂 j’ai moins aimé le 2 (enfin, c’est relatif hein ^^), et alors le 3 (dont la chronique va arriver en début de semaine) est une merveille de perfection !! j’ai fini hier et ma tête est restée dans cet univers. Snif. Que c’était beau.

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