Rozenn Illiano – Le phare du corbeau

Le phare au corbeau est un roman de Rozenn Illiano, publié aux Editions Critic en 2019. Cette lecture a répondu à deux challenges : le ABC Challenge d’une part (lettre I) et le défi Un hiver au chalet, catégorie Casse-tête au coin du feu (enquête, polar). Ce roman nous emmène en Bretagne, dans ces terres pleines de folklore, de légendes et de mystère. C’était une belle découverte : je connaissais l’autrice pour ses créations artistiques (bijoux, carnets…), mais je n’avais encore jamais lu ses œuvres. Cette première incursion dans son univers m’a plu et je compte bien poursuivre mes investigations.

Synopsis

« Agathe et Isaïah officient comme exorcistes. L’une a les pouvoirs, l’autre les connaissances ; tous deux forment un redoutable duo.

Une annonce sur le réseau social des sorciers retient leur attention. Un confrère retraité y affirme qu’un esprit nocturne hante le domaine d’une commune côtière de Bretagne et qu’il faut l’en déloger. Rien que de très banal. Tout laisse donc à penser que l’affaire sera vite expédiée.

Cependant, lorsque les deux exorcistes débarquent là-bas, le cas se révèle plus épineux que prévu. Une étrange malédiction, vieille de plusieurs générations, pèse sur le domaine de Ker ar Bran, son phare et son manoir.

Pour comprendre et conjurer les origines du Mal, il leur faudra ébranler le mutisme des locaux et creuser dans un passé que certains aimeraient bien garder enfoui… »

Avis sur le pouce

  • Une terre de magie et de folklore : La Bretagne est une région qui ne m’attire pas spécialement et que je connais donc très mal (je préfère les montagnes à la mer). Je ne sais pas grand chose de ses légendes. Mes connaissances à ce sujet s’arrêtent à Brocéliande. Ca a donc été une belle découverte de ce point de vue-là. On retrouve ainsi dans Le phare au corbeau les traces d’une tradition littéraire orale très forte.
  • Une enquête : Les exorcistes parisiens débarquent dans un bled breton un peu paumé et à l’écart de la « civilisation ». On est pile dans une ambiance polar/thriller : suspense, angoisse, lieux typiques (phare abandonné, tempête, mer déchaînée…) et des personnages dans leur rôle (les témoins, les suspects, ceux qui ne disent rien…). Avec en saupoudrage des secrets dissimulés à dénicher.
  • Une atmosphère fantastique : On se croirait dans une autre époque, même Agathe s’en rend compte. En effet, l’espace-temps n’est pas le même. On débarque dans un endroit où le silence est d’or, où les réseaux semblent ne pas exister, et où le temps semble ralenti. La multiplicité des fils narratifs rompt la linéarité du récit et fait immerger plusieurs passés dans le présent. Celui-ci résonne du passé et de ses fantômes. Enfin, il se passe dans ce roman des choses bizarres, que même Agathe et Asaïah ne comprennent pas. Ils en viennent même à douter de ce qu’ils voient. Intéressant de noter toutefois que le surnaturel ici est accepté (les deux protagonistes étant exorcistes reconnus), et qu’il intervient par petites touches dans un réel bien marqué.
  • Des personnages mitigés : j’ai eu du mal à m’attacher à Agathe, submergée par son syndrome de l’imposteur. Ca va bien cinq minutes mais tout au long du roman, j’ai eu tendance à soupirer de lassitude face aux démons d’Agathe. D’autre part, la vie amoureuse et sexuelle des personnages tombe comme un cheveu sur la soupe, n’a aucun rapport avec l’intrigue, et dans le fond, on s’en fiche un peu. Est-ce pour épaissir les personnages ? Peut-être. Pour ma part, je n’ai pas trouvé ça utile.
  • Un souci de relecture dans le second quart du récit. Il y a un paquet de coquilles très localisé et assez concentré. Heureusement, ça n’a pas duré, sinon ça m’aurait fait abandonner le livre 🙁
  • Un aperçu du reste de l’œuvre de l’autrice ? Quelques scènes se déroulent à Paris, lieu d’autres romans de Rozenn Illiano; et l’on sait que les écrits de l’autrice se répondent. En quelque sorte, Rozenn Illiano me fait penser à Léa Silhol, pour son univers dense et tissé au fil de ses œuvres.

En pratique

Rozenn Illiano, Le phare au corbeau

Editions Critic, 2019

Couverture : Xavier Collette

Autres avis : Belle ambiance réussie pour Chut Maman lit ! ; un roman d’ambiance et de suspense réussi, malgré quelques failles dans le récit, pour Yuyine; mais un rdv manqué pour La tasse ébréchée. Une bonne lecture qui manque un peu de surprise dans son intrigue chez Ombre Bones.

En bref…

Une première incursion dans l’œuvre de Rozenn Illiano. Le phare au corbeau m’a plu pour son ambiance, son aspect polar, ses légendes dans des lieux qui ne m’attiraient pas forcément et avec lesquels je ne suis pas familière. Quelques petits détails m’ont chiffonnée, mais ça reste du détail. Le phare au corbeau n’a pas été un coup de cœur intersidéral, mas une bonne lecture, qui m’a suffisamment plu pour me donner envie de lire d’autres romans de l’autrice, comme Erèbe, et Midnight city. Je suis curieuse de la manière dont toutes ses œuvres communiquent de près ou de loin ensemble.

3 commentaires sur “Rozenn Illiano – Le phare du corbeau

Ajouter un commentaire

  1. J’avais beaucoup aimé Midnight City de cette autrice, et j’ai sa suite ainsi que Erèbe qui m’attendent en PAL. Etrangement, Le phare au corbeau ne me tente pas plus que ça – sans doute le côté enquête.

  2. J’en garde un souvenir assez fort pour son ambiance mais il est vrai que c’est un roman imparfait. Cela dit, sa production autoéditée m’attire beaucoup.

    1. oui moi aussi, j’ai vu Erèbe sorti il y a peu, je l’ai mis dans ma PaL du ABC 2022. Il me tente énormément. Et en plus elle fait des éditions de luxe limitées, qui sont magnifiques !!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fièrement propulsé par WordPress | Thème : Baskerville 2 par Anders Noren.

Retour en haut ↑