Au menu de cet avis flash #13 de Septembre : pas du bon. Deux lectures très bof, et deux abandons. Un peu la cata ce mois de septembre…
– Composite, d’Olivier Paquet
– Eversion, d’Alastair Reynolds
– Le pays sans lune de Simon Jimenez
– Le jardin des silences, de Mélanie Fazi
Olivier Paquet, Composite
1ère déconvenue : Composite, d’Olivier Paquet. un bouquin qui pourtant avait tout pour me plaire, et ce qu’en avais raconté Le nocher des livres m’avait bien plu.
Résumé
Esther réhabilite des espaces naturels à l’aide des traces numériques que nous laissons tous sur la toile sans même y penser. Quand elle s’aperçoit qu’une vidéo archivée dans son téléphone, datant de son adolescence pendant le confinement du printemps 2020, a été modifiée, elle comprend rapidement que des forces qui la dépassent manipulent nos souvenirs.
Mais se met-on en chasse simplement pour récupérer un balcon fleuri sur une vidéo, alors même qu’une insurrection gronde et menace la démocratie ?
Avis flash
Commençons cet avis flash #13 par ce qui m’a le plus manqué dans ce roman : sa force émotionnelle, pourtant vantée sur la 4e de couverture. C’est très personnel, le ressenti. En ce qui me concerne il n’a généré aucun intérêt ni passion malgré le sujet qui m’intéressait beaucoup. On est sur un techno-thriller qui fonce droit devant, pas le temps pour approfondir quoi que ce soit. Dommage car il y a plein d’idées intéressantes et nouvelles, mais pas assez bien traitées pour être marquantes ni avoir une portée quelconque. De ce fait, rien ne m’a décoiffée, et je ne mets même pas de laque.
Pas d’attachement pour les personnages, qui auraient pu malgré tout m’ennuyer avec leurs apitoiements répétés. Mais ils m’ont laissée de marbre. Car leurs comportements et leur rapport aux autres évoluent là encore tellement vite que non, impossible pour moi d’y croire et de me plonger dans ce roman. C’est comme une piscine pour enfants avec 30 cm d’eau. C’est sympa pour y mettre les pieds mais pas pour y nager. Je regrette également l’enquête peu vraisemblable là aussi, linéaire et trop facile. Enfin, j’ai détesté le fait d’ouvrir des portes sur des sujets très difficiles et délicats pour finalement n’en rien faire du tout.
Côté écriture, c’est assez commun. Des dialogues interchangeables encore une fois, et un récit au langage courant, calqué sur notre façon de parler : pas de négations, du vocabulaire pas très recherché… Bof. De ce fait c’est surprenant de trouver des tournures presque plus soutenues dans les dialogues, avec des « cela » dans des conversations. J’ai trouvé tout ceci banal.
Pour moi, ce roman manque de cœur, d’âme, de vibrance. De ce fait, il se carapate de ma mémoire très rapidement. Et je ne fais rien pour le retenir.
Alastair Reynolds, Eversion
Un des bouquins retenus pour le prix Planète SF : je voulais donc absolument le lire, ayant en plus lu pas mal de très bons retours excités et excitants, notamment chez Le Maki. Ben moi, ça m’a laissée froide.
Résumé
Qui est Silas Coade ? Où se trouve-t-il ? Et quand ?
Un médecin à bord du Demeter, à l’orée du XIXe siècle, dans les eaux norvégiennes en quête d’un Édifice dont il ignore tout ? Ou à la fin de ce même siècle, non loin du pôle Sud, sur la trace de ce même Édifice ? Ou encore dans un dirigeable bien plus tard, en route pour le cœur de la Terre, sur la piste, toujours, de l’Edifice ?
Il se peut que Silas ne cesse de mourir à jamais, ici, là ou ailleurs… À moins d’envisager l’inenvisageable, et d’affronter l’impensable.
Avis flash
Pousse-mi et pousse-moi sont sur un bateau. Pousse-mi demande à l’autre : quel est ton nom ? Aussitôt Pousse-moi dit-il son nom qu’il finit jeté dans l’eau par son vilain camarade. Voilà, c’est ça l’histoire. Que ce soit en mer, dans les airs ou dans les profondeurs de la Terre : Silas Pousse-moi finit toujours irrémédiablement par passer l’arme à gauche. C’est aussi répétitif (et chiant, de mon point de vue) que le film Un jour sans fin. Mêmes personnages (dont aucun ne m’a plu), quête similaire, flou semblable (mais ça c’est pas un problème, et ça fait partie de la devinette). Alors oui, pas mal de références, et de clins d’œil à Jules Verne notamment.
Ca n’a pas rendu le jeu amusant ni passionnant pour autant, me concernant. Déjà parce que la première boucle ne m’a pas du tout embarquée, alors sa répétition forcément, ben… ça passe une fois, ça me lasse une deuxième fois. Et puis surtout, parce que c’est loooong, nom d’une pipe. Arrivée à la moitié je me suis demandé quand est-ce qu’on allait rentrer dans le vif du sujet parce que ça commençait à bien faire. Il se passe rien, c’est assez fantastique.
Bref, j’ai fini par abandonner de dépit ce bouquin à un peu plus de la moitié (qui ne fait pourtant que 300 pages, dieu merci), pour aller directement à la fin. Pour savoir. Histoire de ne pas mourir stupide.
Alors voilà, je sais. Ben ça me fait une belle jambe. Tout ça pour ça. Bon, d’accord. Je ne peux même pas dire que j’ai été bluffée par la manière dont les personnages « se rendent compte », parce que j’ai trouvé le ton du roman assez lisse et uniforme, sans montée en tension particulière. Alors soit je suis complètement insensible, soit j’ai rien compris des intentions de l’auteur et je n’ai pas joué le jeu, soit je suis une lectrice aigrie qui ne s’extasie plus de rien. Je sais pas, mais je me demande encore pourquoi tant de bruit pour ce roman blabla d’un ennui intersidéral pendant ses 9/10e. Quand j’en lis les retours émerveillés qui témoignent de l’émotion ressentie, je me dis que j’ai un problème.
Deux abandons
Et puis parce qu’ils sont de plus en plus fréquents, je voudrais profiter de cet avis flash #13 pour faire un retour rapide sur mes récents abandons. Beaucoup de lectures commencées et vite avortées ce mois-ci, je reviens sur deux d’entre elles, que j’avais casées dans le cocorico challenge et le pumpkin autumn challenge.
Mélanie Fazi, Le jardin des silences
Je suis quand même allée jusqu’aux trois quarts de ce recueil de nouvelles. Du fantastique, du gothique, de la poésie, du glaçant, un ensemble de textes qui me semblaient parfaitement coller en plus à la saison des brumes et du crépuscule. Oui bon, cette année ça ne colle pas trop trop encore mais bon, ce n’est pas ça qui a fait que j’ai abandonné le bouquin. En plus, tout cela me va plutôt bien. D’habitude. Avant.
Non, j’ai abandonné ce recueil parce que les nouvelles me semblaient assez fades. Joliment écrites, mais manquant de piquant. Les chutes m’ont semblé être davantage des toboggans pour enfants en bas âge que des bonnes dégringolades de montagnes russes. Rien ne m’a décoiffée dans ce recueil, et je dois même avouer qu’aucun texte ne m’a marquée, ni même touchée. Et d’ailleurs, je me suis vite rendu compte que je les oubliais très vite après lecture. Alors autant vous dire qu’après une pause de 15 jours, ayant oublié chaque mot de chaque nouvelle, je n’ai pas eu une envie folle d’y retourner… Peut-être que c’est l’effet du silence ? En tout cas, je n’ai pas su le décoder.
Simon Jimenez, Le pays sans lune
Voilà un roman que j’avais très envie de lire, d’une part parce que j’en avais lu de bons retours, notamment chez la copine Latulu, hyper enthousiaste. D’autre part parce qu’il figure parmi la sélection de nominés pour le prix Planète SF. J’avais envie d’en lire quelques-uns pour ne pas être à la ramasse. Bon, avec l’abandon des Flibustiers de la mer chimique, d’Eversion torché à la va-vite et celui-là, j’ai fait un strike 🙁
Qu’est-ce qui s’est passé avec celui-ci ? Une incompréhension totale, d’abord. Le pays sans lune est assez complexe dans sa structure. Un mélange de monde réel, rêve, théâtre et fantasy. Avec des emboîtements : dans le monde réel X évoque à Y un conte et un théâtre inversé créé dans le conte, où il se passe des trucs de fantasy. Alors Y rêve qu’il est au théâtre et voit les acteurs jouer les trucs de fantasy. La narration bouge aussi, brouillant les pistes, faisant oublier qui fait/voit/raconte quoi. Ca m’a filé le vertige, en fait, de ne jamais savoir où on était : sur scène ? Dans le monde de fantasy ? Dans le monde réel avec machinette qui raconte ?
Alors certes, c’est poétique. Mais si j’ai trouvé la prose jolie, si j’ai compris les mots un par un, ensemble ça ne marchait plus. Je n’ai pas compris l’enchaînement des phrases, ni leur sens.
Et surtout, j’ai trouvé tout ça extrêmement compliqué pour pas grand chose, puisqu’au final, on nous raconte une histoire de fantasy avec des méchants puissants, une quête, des gentils opprimés, des héros qui vont tenter de tout chambouler… Alors je me demande : pourquoi faire un truc aussi shadokien ? Bref, après une petite centaine de pages complètement paumée, j’ai fini par abandonner ce livre qui me paraissait aussi artificiel qu’une scène de théâtre… Brillant, peut-être; mais je suis myope, alors ceci explique que je n’ai rien vu briller du tout.
Un avis flash #13 pas folichon, vous en conviendrez. Pourquoi autant de difficultés ce mois-ci ? Plusieurs raisons : de chouettes lectures récentes (Notre part de nuit, La machine); après le chouette c’est toujours difficile d’enchaîner. Et puis une saleté de crève qui m’a bien achevée aussi (qui a commencé avec Eversion, ça se trouve c’est la faute du bouquin). Des déconvenues au boulot, une canicule inattendue, du sommeil à rattraper… Et voilà comment certains bouquins pourtant prometteurs en pâtissent injustement !
Le jardin des silences est dans ma pal, j’en ai lu tellement de beaux avis que j’en ai de grandes attentes. Attentes que je vais modérer car ce qui compte pour moi avec les nouvelles, c’est quand même la chute.
Oui c’est une autrice très appréciée et ce recueil a reçu de beaux avis, pas mal de ses nouvelles ont été publiées avant ailleurs et avaient été bien reçues.
Est-ce parce que je ne suis pas dans une bonne période en ce moment, ou parce que ce type d’ambiance ne me convainc plus trop que cela n’a pas fonctionné avec moi ? Je ne sais pas trop… Mais c’est vrai que j’ai lu des nouvelles plus punchy et plus marquantes dans leur chute. serai curieuse de ton avis de ce fait !
Outch. Le Prix PSF, futur non-prescripteur officiel de Zoé.
« Eversion » et « Le Pays sans lune » sont sur ma liste, j’espère que je n’aurai pas le même ressenti que toi. 😅
Oui là cette année j’ai fait un carton heu bien vide… Bon, ce n’était pas le bon moment non plus, ces bouquins en ont pâti. Pas de chance…
Eversion et Composite, non mais ce n’est pas possible ! Deux très bons livres… pour les deux abandons je ne dirai rien, ils ne me tentent pas du tout. Mais Eversion et Composite quand même… 😉
Ahahah, je savais, je savais que tu allais grincer des dents. Oups ! 😀
Bon, autant Eversion, je peux comprendre l’enthousiasme, sa construction est originale; bon, ça l’a pas fait pour moi mais je reconnais sa qualité. Autant Composite, je le trouve bancal et mal fichu. Intéressant dans les idées mais pas super bien exécutées.
C’est pas grave, le prochain sera le bon 😉
Ah c’était le but, faire grincer des dents le petit Maki. C’est réussi… maintenant tu peux dire que c’était un bon livre. lol
Ahah, bien essayé, mais non, toujours pas !
Flûte ! Cela devient une habitude ces temps-ci : encore une mauvaise pioche ? J’espère que nous allons retrouver une plus grande similitude dans nos ressentis…
Mais je comprends tes objections. Le format court a peut-être amené un déficit de travail sur les personnages qui en deviennent plus difficilement accessibles. Au suivant, donc.
Non, pas vraiment mauvaise pioche, même si je n’ai pas apprécié je suis super contente de les avoir lus malgré tout. Déjà parce que j’aime bien mettre mon nez dans des bouquins qui sont pas mal remarqués, ça me permet de dormir un peu moins bête ^^
Et puis il y a encore un an de ça, je n’aurais même pas tenté ces deux bouquins de SF, tant ce genre me semblait inaccessible. Maintenant, la lecture de vos différentes chroniques me donne envie et j’y vais, alors c’est plutôt positif. Parfois j’aime pas, mais le plus important c’est que parfois aussi ça marche bien 🙂
Bon, bon, bon. Ce que tu disais déjà de Composite sur Instagram me faisait un peu regretter de l’avoir pris à l’op all stars. Au moins, s’il ne me plaît pas, je me dirais que le prix d’achat sauve la mauvaise affaire.
J’espère qu’octobre t’apportera de meilleures lectures.
Il me semble que je l’avais aussi pris à l’opallstars… Oui voilà, c’est une certaine consolation, même s’il ne te plait pas, bon au moins tu auras essayé et puis il ne t’aura pas coûté un bras !
J’espère néanmoins que tu y trouveras plus d’intérêt que moi, ce n’est pas rigolo une lecture bof.
Je te remercie, vu comment s’est passée dernière semaine de septembre côté lecture, je n’ai aucun doute sur le fait qu’octobre ne pourra être que meilleur 😀
J’espère que de ton côté c’est plus satisfaisant.
Je me demande où est passé Septembre de mon côté. Ce mois est passé à une vitesse, je n’ai pas vu les jours défilés T_T. Et niveau lecture, c’est mitigé. J’ai mieux fini le mois, car je me suis tournée vers des valeurs sûres.
J’espère qu’octobre sera plus clément pour toi ! Bonne idée les valeurs sûres, c’est bien d’avoir sa propre recette pour éviter les pannes de lecture et surmonter les lectures bof.
😭😬
Je mis tout sur Sur la lune, tu le lis quand ?
Je ne sais pas trop, j’avais beaucoup aimé le premier volume, nettement moins le second, alors j’ai un peu moins d’empressement à lire celui-là.
Je verrai ce que les camarades ici et là en diront, ça pourra me motiver. Cela dit, j’ai relu ton retour dessus à l’instant, et bon, c’est tentant, je dois bien l’avouer 🙂
Je l’ai préféré à Vers Mars, je pense (mais j’ai bien aimé Vers Mars). Le début met du temps à démarrer, sinon je l’ai lu avec une vitesse déconcertante.
Je me le garde alors dans un coin de ma tête, après tout j’avais moyen aimé Vers Mars m’enfin ce n’était pas non plus une lecture pénible, et puis j’aime vraiment bien notre amie Elma 🙂
Ha, je me dois te prévenir qu’on ne la voit pas dans Sur la Lune, c’est tout toute autre protagoniste 😅
ah no, snif ! Je n’avais même pas saisi ça en lisant ton retour dessus ! j’étais tellement persuadée que c’était encore elle que j’ai dû occulter complètement cette information.
Outch, pas mal de déceptions pour toi, c’est dommage! J’espère pour toi que tu trouveras des titres qui te plairont davantage.
Ca arrive, ce n’est pas très grave (juste long et chiant ^^). Mais octobre s’annonce beaucoup mieux, des articles plus enthousiastes arrivent bientôt 🙂
Ouch, je suis désolée que tu aies eu autant de lectures décevantes d’affilée… 🙁
(et pour le recueil de Mélanie Fazi, ça me fait un peu peur, je ne l’ai pas encore lu, il est dans ma PAL. J’avais adoré ses précédents recueils)
Pour le recueil de Mélanie Fazi, je crois que ce n’est juste plus du tout mon style. Malgré tout, je suis un peu déçue par les chutes que je n’ai pas trouvées frappantes.
Quant aux autres lectures… Je n’ai même pas parlé du Silence de la cité que j’ai mis de côté par dépit, tellement je n’y retrouvais rien de ce que j’avais adoré dans les Chroniques du pays des mères… Bref, sale période mais c’est derrière 🙂