Collectif – Nous parlons depuis les ténèbres

Et voilà LE recueil que j’attendais avec grande impatience. Nous parlons depuis les ténèbres est une anthologie dirigée par Estelle Faye et Floriane Soulas, parue aux éditions Goater. Je me suis procuré ce recueil à Ouest Hurlant; c’était, avec Paternoster de Julia Richard, le bouquin sans lequel je ne voulais pas quitter le festival. J’avais assisté à la table ronde dédiée à l’anthologie, qui m’avait mis encore plus l’eau à la bouche. J’ai commencé cette antho dans le train du retour… Pour la finir plusieurs semaines plus tard avec grand peine. Que s’est-il passé ?

Présentation de l’anthologie

La table ronde réunissait (notamment) Estelle Faye et Floriane Soulas, à l’origine du projet qui a démarré au printemps 2022. Elles ont ensuite attiré autour d’elles une assemblée d’autrices spécialisées dans les genres horrifique, fantastique et gothique. Cette idée née lors d’un festival précédent est devenue alors réalité, avec comme seul mot d’ordre pour les autrices : « Faites-vous plaisir ! »

Le recueil s’intitule Nous parlons depuis les ténèbres. Anthologie de nouvelles d’horreur, de gothique et de fantastique sombre. C’est le premier volume d’une nouvelle collection, Relapse. « Une Relapse est celle qui retombe dans l’hérésie après l’avoir abjurée […] Par analogie, une Relapse est celle qui réitère une erreur ou une faute de jugement. Relapse est la traduction de rechute en anglais ».

Nous parlons depuis les ténèbres est préfacé par Estelle Faye. Elle y explique la démarche artistique et littéraire. Le pourquoi d’une couverture sobre, avec aucune indication sur le genre des auteurices, dans le but d’attirer le plus de monde possible. On pourrait considérer cette anthologie comme un retour aux sources du genre horrifique, fantastique et gothique, un genre féminin à l’origine… Juste retour des choses donc. Une rechute.

La couverture du recueil est signée Anouck Faure, et l’on retrouve dans cette anthologie des autrices que j’aime beaucoup et dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois : Louise Le Bars, Morgane Stankiewiez, Cécile Guillot, Lizzie Felton… Mais aussi des autrices que je n’ai jamais lues comme Morgane Caussarieu, Barbara Cordier (directrice des éditions Luciférines) et d’autres que je ne connaissais pas du tout (Micky Papoz).

Bref, cette anthologie promettait du lourd et du sombre. J’attendais un dépassement de l’imagination, des textes sans limites, des prises de risques. Mais finalement, je n’ai rien eu de tout cela.

Les textes dans le détail

Je fais le choix de ne pas vous résumer les textes, pour ne rien vous gâcher. A la place, je vous mets plutôt quelques mots-clés inspirés par la lecture de chaque texte.

Aurélie Wellenstein, Petite sœur des fauves

Enfants – Animaux – Fanatisme religieux Sauvagerie

On retrouve l’autrice dans son registre favori : l’animalité. Wellenstein fait du Wellenstein : ça marche, c’est efficace, mais rien de nouveau sous le soleil. Disons qu’elle est là où on l’attend, et ne nous surprend pas vraiment. On est dans le thème, mais j’imaginais une entrée dans l’anthologie beaucoup plus explosive que cela.

Morgane Caussarieu, Un arrière-goût d’éternité

Lac – Sirène – Pêche

Là, c’est une sacrée surprise. Moi qui redoutais de lire la Reine francophone de l’horreur et du trash sachant que ses textes n’étaient pas toujours faciles, me voilà très perturbée. Car pour le coup, l’autrice nous offre un texte cruel et piquant, mais bien loin de ce que je pensais être ses habitudes. Vous me direz, voilà, enfin je suis contente, je voulais de la surprise j’en ai. Certes, mais pour rappel, l’antho s’intitule Nous parlons depuis les ténèbres, et le premier genre qui arrive c’est l’horreur. Si la chute est dure et cruelle, je n’ai pas mon content d’horreur malgré tout.

Micky Papoz, Isadora

Danse tentaculaire – Métamorphose – Méduse

Une nouvelle extra courte, assez percutante (quoique pour être honnête, je l’avais déjà oubliée depuis ma lecture). Mais pas non plus terrifiante. Les frissons et l’angoisse nichée au creux de l’estomac ne viennent pas, décidément. La nouvelle raconte l’histoire d’une métamorphose monstrueuse. Le contraste entre toutes les hypothèses postulées par la narratrice autour de cette créature et le côté très clinique des lieux est intéressant.

Lizzie Felton, Val d’errance

Observations médicales – Halloween – Psychiatrie – Expérience de mort imminente

Un texte qui fonctionne bien avec le précédent, grâce à une unité de lieu. L’alternance de temporalités donne au texte un dynamisme et un éclairage sur le présent. Celui-ci se découvre petit à petit. En revanche, pas convaincue par la solution de la nouvelle qui opte pleinement pour le surnaturel au détriment du fantastique.

Louise Le Bars, Ames sœurs

Voleur d’âme – Ressentir – Vide

Je retrouve avec plaisir la prose poétique de Louise qui n’a pas son pareil pour cajoler le monstrueux, l’horrifique, avec des mots doux amers. J’ai aimé le dialogue entre narrateur et narrataire, l’alternance de voix aussi. Louise se réinscrit pleinement dans une littérature poétique fin XIXème je trouve, une sorte de romantisme noir couplé à une prose sensorielle et corporelle. C’est surtout ce que je retiens, car le fond du texte ne m’a pas décoiffée non plus.

Floriane Soulas, Planète 9

Vaisseau – Huis-clos – IA

Aïe, aïe, aïe. C’est la première fois que ça m’arrive, mais j’ai abandonné la nouvelle en cours de route. D’une part, l’intrigue qui fait coucou à Alien ne m’a pas captivée du tout. Un parcours rapide de la fin m’a fait comprendre que côté suspense, on n’y était pas non plus, puisque le texte est très prévisible. Et alors la correction, ce n’est vraiment pas génial. Des fautes de langage, des tournures assez malhabiles… Bref pas très agréable à lire.

Barbara Cordier, La boutique

Bonbons – Adolescence – Sorcellerie Fête foraine

Encore un raté pour moi. Les deux tiers du texte sont assez convaincants. Et quand les choses se corsent, et que je me dis « ahhh, ça y est, ENFIN on va avoir de l’horreur dans cette antho !!! » Ben non, parce que bam, une ellipse. Alors le dernier tiers m’a complètement perdue, je n’ai rien compris et surtout, tout le sel du texte est censuré dans cette ellipse.

Cécile Guillot, Pas de deux avec les ténèbres

Black Swan – Coquille vide – DanseMélancolie

Un joli texte d’inspiration gothique qui noue une intrigue sur fond de mythe du lac des cygnes version Black Swan. Peut-être le texte qui m’a le plus plu dans cette anthologie, tout en mélancolie et amertume. C’est une jolie fable piquante qui reste tout en retenue, et dont la fin m’a surprise. Pour le coup, je n’avais rien vu venir.

Morgane Stankiewiez, Tu aimes les enfants

Ecole – Vice caché – Monstre enfoui

Pour moi, c’est le texte qui va le plus loin dans cette anthologie. Attendre l’avant dernier texte pour ça c’est un peu long, mais bon. Le récit à la seconde personne, qui identifie le lecteur au personnage infect de cette nouvelle fait de celle-ci la plus trash et insoutenable. Avec un cadre réel, en plus. MAIS, mais, mais… Mais l’autrice choisit au milieu du texte un chemin parallèle pour poursuivre son intrigue, et selon moi on perd en force et l’horreur est moins percutante du fait de sa division. Démultipliée certes, mais moins convaincante selon moi, car perdant en force concentrée. On la perçoit de nouveau à la fin, mais trop tard…

Estelle Faye, La célébration de la mer

Mer – Embruns – Prêtrise – Vice caché 2

Un texte dans la période marine de l’autrice, qui explore les ambiances grises, embrumées et isolées. Cette novella n’est pas mal, et sa thématique est en lien avec la précédente. Mais elle ne permet pas non plus de finir le recueil de manière satisfaisante. Car elle manque de force, ne laisse pas vraiment de marque dans l’esprit, et j’avoue avoir fini ce recueil avec un soulagement non feint, pressée de passer à autre chose.

Horreur, ou pas ?

L’horreur française et l’horreur anglo-saxonne

En partageant mes réflexions en story sur instagram, Cécile Guillot m’a indiqué que la conception de l’horreur en France était beaucoup plus restreinte que chez nos voisins anglosaxons. Cécile a écrit une nouvelle dans cette anthologie, mais est aussi éditrice (Les éditions du chat noir), autrice de fiction et d’un essai sur la littérature gothique féminine du XIXème siècle à nos jours (Dames de rêves, dames d’ombres). Sa remarque est donc fondée sur une culture du genre particulièrement pointue.

C’est intéressant, car dès lors cela indique un potentiel décalage entre la culture littéraire globale dans laquelle ce recueil s’intègre et les attentes du public auquel il s’adresse. A noter que celles-ci sont elles mêmes assez disparate : un public assez frileux dans le genre d’une part, globalement satisfait du recueil en tant qu’il en constitue une porte d’entrée et un public averti d’autre part, pas suffisamment comblé dans ses attentes d’horreur pure et de frissons.

Pour moi, le gothique est lié au romantisme noir, associé à une esthétique de décors et de lieux, des figures et des thèmes récurrents. Mes références sont Les mystères d’Udolphe d’Ann Radcliffe, Frankenstein de Mary Shelley et Dracula de Bram Stocker. Concernant le fantastique, ma conception du genre est peut-être très restreinte mais se retrouve dans la définition de Todorov. J’aime particulièrement cet entre-deux demeurant inexpliqué, générant angoisse et incertitude. Ma référence ici serait Le Horla de Maupassant. Enfin, l’horreur n’est pas un genre que je connais bien, loin de là, mais j’y mets tous ces textes qui me donnent envie de vérifier qu’il n’y a pas une horreur tapie sous mon lit qui va m’égorger pendant mon sommeil. Stephen King et Morgane Caussarieu sont deux noms qu’instinctivement, je range dans cette catégorie.

Toujours est-il que ma culture n’est pas vraiment pointue sur le sujet et reste assez globalement francophone. Or, comme Cécile me l’expliquait, le genre horrifique chez les anglosaxons est beaucoup plus large. Il regroupe le fantastique, le gothique, l’horreur, le trash, le gore, et même les thrillers. Nombre de romans considérés comme horrifiques là-bas sont classés en blanche en France. Et inversement, Cécile me disait que sa novella Lullaby serait publiée chez un éditeur américain spécialisé dans l’horreur. Bref, le contour de ces genres n’est pas le même.

Un programme littéraire un peu léger ?

L’ennui, c’est que l’anthologie Nous parlons depuis les ténèbres n’est pas très claire, finalement, dans son positionnement. Elle s’adresse à un public francophone, mais ne parvient pas à dire clairement dans quelle mouvance elle s’inscrit. Et la préface n’en dit rien, à part la volonté de repositionner l’autrice écrivaine au centre de ce genre féminin d’origine. Mais peut-être qu’il aurait fallu aller plus loin que ça et réancrer l’anthologie dans un héritage littéraire qui aurait gagné à être dessiné en quelques lignes. Ceci aurait peut-être permis d’éviter ce que j’entrevois pour l’instant dans la réception de l’œuvre, c’est-à-dire une dichotomie entre des lecteurs A « j’aime pas l’horreur mais ça j’aime bien, parce que c’est soft » et des lecteurs B « j’aime trop l’horreur et ça c’est trop mou, je suis frustré ». Assez basique et qui n’a que peu d’intérêt je trouve.

Une anthologie plus grise que noire ?

Toujours est-il que l’horreur et moi, c’est compliqué. Les textes me marquent souvent beaucoup et me hantent longtemps, brouillant la frontière entre imaginaire et réel. Or là, je n’ai pas rêvé de barbapapas et de peluches mignonnes, mais pas loin. Pour moi, les ténèbres sont noires, pas gris foncé. J’attends qu’elles me tourmentent, qu’elles me dérangent et qu’elles me hérissent, pas qu’elles me plongent dans une longue nuit sereine.

« Aucune limite », avait dit Estelle aux autrices. Malheureusement, c’est la sensation que j’ai eue en lisant Nous parlons depuis les ténèbres. Certains textes ne sont pas suffisamment aboutis, d’autres se révèlent assez timides. J’ai senti de la retenue à plonger franchement dans les ténèbres, comme si les autrices avaient souhaité rester sur le seuil. Et j’ai même ressenti une sorte de froideur, de réticence à parler depuis les ténèbres. Comme un manque d’entrain, ou un texte écrit parce qu’il le fallait. Je n’ai pas ressenti le plaisir qu’ont eu les autrices à écrire ces nouvelles.

Que mes attentes relatives au genre soient restreintes ou pas, que le recueil soit pleinement dans son genre ou pas, finalement la question n’est pas vraiment là. Ce qui importe, finalement, c’est que je n’ai pas vibré dans ces pages. Je n’ai pas frémi, je n’ai pas eu de frissons, rien ne m’a vraiment bousculée, dérangée ou mise mal à l’aise durablement. Et c’est surtout ça que je reproche au recueil. D’être mollasson, de manquer de punch, de volonté, de cœur à l’ouvrage, de fougue, de saut à pieds joints dans la noirceur collante des ténèbres. Et ça, c’est vraiment, vraiment dommage. Nous parlons depuis les ténèbres, dites-vous. Certes, mais on ne vous entend pas très bien, pourriez-vous parler plus fort ? Crier ? HURLER ? Pourrions-nous entendre un CRI d’horreur retentir ? UNE RAGE jaillir du fond ? OHE, Y’A QUELQU’UUUUUN ???

Une anthologie perfectible sur la forme

Enfin, quelques remarques de forme.

D’abord, et selon moi, les textes manquent de liens entre eux. Ils ne se parlent pas pleinement; j’ai plus eu la sensation de lire une addition de textes qu’un ensemble fonctionnant de manière cohérente et unifiée. Le manque de correction et de relecture (pas mal d’oublis de ponctuation, des phrases malhabiles laissées telles quelles…) m’a donné une impression d’inachevé dans la forme. Ca accentue ce que j’ai ressenti à la lecture de certains textes : une sensation de ficelage à la va-vite.

Les textes d’Aurélie et d’Estelle, en début et en fin de recueil, ne sont pas mal mais manquent là encore de punch pour ouvrir et refermer l’anthologie. On aurait pu s’attendre à un texte d’entrée beaucoup plus décoiffant, donnant le La tout de suite. Un La fort, haut, puissant. Ici, s’il sonne juste, il ne pétrifie pas non plus. Quant au texte qui clôt l’anthologie, c’est un peu pareil. Il ne marque pas suffisamment pour offrir une persistance en mémoire. Les deux autrices livrent des textes honorables mais dans leurs habitudes, qui ne nous bousculent pas/plus vraiment.

Bref, un recueil qui selon moi ne tient pas ses promesses. L’idée était belle et aurait pu aboutir à une explosion de noirceur terrifiante, dans toutes ses nuances de noir (et pas de gris clair). Mais non. Je ne sais pas ce qui a pu se passer pour que ça fasse l’effet d’un pétard mouillé, mais là, point de feu d’artifice avec cette lecture. Mais il semble qu’une bonne partie du lectorat peu friand du genre horrifique (et autres) ait apprécié sa lecture. S’il pousse alors les portes des éditions Luciférines, du chat noir ou encore de Noir d’absinthe pour poursuivre ses découvertes, alors finalement, une partie du contrat est rempli.

En pratique

Collectif, Nous parlons depuis les ténèbres : anthologie de nouvelles d’horreur, de gothique et de fantastique sombre

Aurélie Wellenstein, Morgane Caussarieu, Micky Papoz, Lizzie Felton, Louise Le Bars, Floriane Soulas, Barbara Cordier, Cécile Guillot, Morgane Stankiewiez, Estelle Faye

Editions Goater, Relapse, 2023

Couverture : Anouck Faure

Autres avis : retrouvez celui de Yuyine, conquise mais pas à 100%, celui de Benjamin qui a apprécié la découverte, et celui de Julie, légèrement amère par un recueil qui manque de mordant.

Nous parlons depuis les ténèbres est une anthologie que j’attendais beaucoup, mais dont la voix n’est pas parvenue jusqu’à moi. Ce recueil ne démérite pas, mais il manque de caractère. Certains noms manquent à l’appel et c’est dommage : Sarah Buschmann (Sorcière de chair, Noir d’absinthe) ou encore Florence D. Orlhac (Les chroniques de Sainte-Madeleine, Editions Octoquill) y auraient eu toute leur place et auraient pu rajouter cette dose d’horreur manquante. Je regrette aussi qu’il ne se soit pas positionné plus clairement dans un héritage littéraire plus marqué, de manière à ne pas créer d’attentes biaisées. De mon côté, je ne peux pas dire qu’il me reste, plusieurs semaines après ma lecture, grand chose de ce recueil, outre le texte de Morgane Stankiewiez qui se situe à des années lumières des autres. Je ne peux m’empêcher alors, de vous recommander l’anthologie Monstresse(s) chez Noir d’absinthe. Un recueil qui, de nombreux mois après lecture, a laissé des marques très fraîches dans mon esprit et au creux du ventre. Le registre n’est pas tout à fait le même, mais tous les textes sont des coups de poing dans la figure, aboutis et pleinement reliés les uns aux autres. Une merveille de noirceur, cette anthologie… !

6 thoughts on “Collectif – Nous parlons depuis les ténèbres

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  1. Merci pour ce retour détaillé ! Je comprends ta déception, l’attente créée ne correspondant pas au contenu. Pour ma part, je ne pensais pas lire l’anthologie car l’horreur, ce n’est pas ma tasse de thé, mais vu ton retour, en fait ça serait dans mes cordes ! Je l’emprunterai à la bibliothèque. Quand ma PAL sera plus maîtrisée, disons… ^^ »
    C’est très intéressant d’avoir eu le retour de Cécile sur ces différences de conception du genre selon le pays !

    1. Oui, ça m’a beaucoup fait réfléchir, et j’ai modifié ma chronique en conséquence pour apporter de l’eau au moulin.
      C’est vrai qu’elle a été vendue comme « antho horrifique », mais ce n’est pas vraiment l’intitulé exact, et ce qu’on entend par là visiblement n’est pas la même chose pour tout le monde.
      Mais si j’ai été déçue, je suis en revanche bien contente que ce retour t’ait donné envie de la lire ! Comme quoi finalement, il ne faut jamais hésiter à livrer son ressenti même négatif, parce que d’autres y verront quelque chose de fort attirant !
      Effectivement, tu peux la lire les yeux fermés, Mme Bisounours ici présente n’a pas frémi ni cauchemardé à la suite de la lecture vespérale de ces nouvelles ^^

  2. Je pense que ton ressenti vient surtout de tes attentes envers un genre que, comme tu le dis toi-même, tu ne connais pas bien. Pour avoir lu un certain nombre de textes moi-même (et bien que je sois très loin d’en avoir fait le tour), je ne peux pas être d’accord avec toi. Certaines nouvelles sont, certes, plutôt « gentilles », mais la littérature horrifique, ce n’est pas du gore toutes les deux lignes non plus. Il est d’ailleurs dommage que tu n’ais pas lu l’histoire de Floriane Soulas en entier, tu aurais vu que ton lien avec « Alien » n’était pas du tout justifié…

    Enfin, quand tu parles de Stephen King comme un auteur « horrifique », je me demande quels textes tu as lu de lui, ou si tu te bases sur l’étiquette qu’on lui colle. King a écrit des romans horrifiques, c’est vrai, mais pour avoir lu quasiment toute sa bibliographie, c’est loin d’être représentatif de tous ses textes. Et « l’horreur » est souvent plus insidieuse que clairement énoncée dans la plupart de ses écrits…

    Au final, le seul point sur lequel je te rejoins, ce sont les coquilles et manquent de corrections éditoriales, qui m’ont aussi un peu gênée.

    Comme quoi, nous sommes tous différents face à nos lectures et nos ressentis.

    1. Je te remercie pour ton commentaire.

      C’est justement pour cela que j’ai voulu nuancer mon propos en apportant cet éclairage sur la littérature horrifique. Je me disais bien que ma vision du genre n’était pas la même que celle qui était véhiculée dans le recueil.
      Mais je n’attendais pas du gore toutes les deux lignes, et il me semble que je l’explique bien aussi, mais je n’ai peut-être pas été assez claire malgré le soin que j’ai apporté à la rédaction de ce billet.
      Je sais bien que même la considération francophone du genre horrifique ne se limite pas à cela. J’attendais en fait surtout des frissons, de la frayeur, des sueurs froides, de la surprise, j’espérais être bouleversée, intimidée… Mais ce n’est pas ce que j’ai ressenti – et comme tu le dis, cela dépend de chacun.
      D’ailleurs, quand je parle de Stephen King, je n’ai pas en tête de l’horreur gore du tout, mais bien ça. Et je ne me serais pas permise de parler de cet auteur sur « une étiquette » : j’ai pour habitude d’argumenter sur des choses que j’ai expérimentées (quand même). Bref, quand je parlais de King, c’était pour ce que j’avais en tête : des frissons, du fantastique, des persos peints avec une remarquable profondeur psychologique… une ambiance aussi… Quelque chose qui se construit de manière insidieuse, qu’on ne décèle pas bien… Certes, je n’en ai pas lu beaucoup (je n’ai lu que Simetierre, Ca et Christine, ce qui peut donner l’impression que je parle sans savoir), mais c’est ce que j’ai gardé de cet auteur en tête et c’est justement ça qui me plait chez lui (et ce pour quoi je le lis peu, parce que je fais plus facilement des cauchemars avec ce type d’écrits qu’avec un texte gore). Et je n’ai pas fermé la porte à le découvrir davantage, d’ailleurs.

      Concernant le texte de Floriane, je trouve aussi regrettable de ne pas être parvenue à être allée au bout, mais c’est le texte qui m’a semblé le plus bancal sur le plan de la langue, avec pas mal de maladresses. Ca aussi c’est propre à chacun, pour ma part je n’aime pas du tout lire des textes que je considère moyens à ce niveau.

      Mais comme je le disais, au-delà des attentes que j’ai pu avoir, qu’elles aient été comblées ou pas sur le plan « horrifique », la déception vient aussi du fait que les textes m’ont semblé assez mous, manquant de percutant, avec une impression de déjà-lu pour certains, et ne m’ont pas marquée vraiment. Plusieurs semaines après lecture, j’en ai déjà oublié la moitié; c’est un peu dommage. Pour comparaison, j’ai pu lire d’autres recueils les années précédentes et certains textes sont aussi vifs qu’après lecture. J’espérais recevoir un coup de poing dans la figure à chaque fois, en fait…

      Mais bon, du coup, je crois comprendre que l’anthologie t’a plu, j’en suis ravie pour toi et aussi qu’elle ait comblé tes attentes, malgré les coquilles qui t’ont aussi un peu gênée.

      1. Ah mais je comprends tout à fait pourquoi tu n’as pas aimé 😅 Je n’avais pas d’attentes particulières, c’est peut-être pour ça que j’ai apprécié ma lecture (malgré les coquilles, un peu trop nombreuses, c’est vrai).

        Je parlais surtout « d’étiquette » sur les romans de Stephen King, qui a longtemps été mis en avant comme « le maître de l’horreur », ce que je trouve très réducteur quant à son œuvre… Maintenant, les trois que tu as lus font partie de mes préférés et effectivement, question frissons on est servi.

        Il m’est déjà arrivé aussi d’oublier, quelques jours ou quelques semaines après, de quoi parlaient certains romans ou recueils, je comprends tout à fait. Ça m’est même arrivé avec des livres de King, justement 😂

        Les ressentis sont tellement personnels qu’un même texte sera perçu différemment selon chacun. Désolée que tu n’ais pas plus accroché avec ce recueil.

        1. Tiens, d’ailleurs, en parlant de Stephen King, j’ai ouï dire que c’était un maître du format court. Alors comme justement j’aimerais bien relire cet auteur, je me dis qu’en format court ce serait idéal. Aurais-tu un titre à me conseiller ? Est-ce que certaines de ses nouvelles sont réunies dans un recueil que tu pourrais me recommander ?

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