Bonjour ! C’est l’heure d’un nouveau numéro de Pause Café. Avez-vous ramené les croissants et le thé/café/chocolat chaud ? J’ai des pancakes vanille avec du sirop d’érable… 🙂 Je vous propose ce matin une pause café participative, à l’image du thème du jour : les campagnes de crowdfunding. Elles commencent à trouver leur place en littérature, pour financer, entre autres, divers projets éditoriaux.
Les campagnes et plateformes de crowfunding
Le principe du financement participatif
C’est un échange de fonds entre individus en dehors des circuits financiers traditionnels et institutionnels. Le but est de financier un projet, via une plateforme en ligne qui marche comme une cagnotte. Un individu va contribuer au projet notamment via le don, avec ou sans contrepartie.
Saviez-vous qu’il y avait un baromètre du crowdfunding en France ? Non ? Je ne le savais pas non plus avant de rédiger cette Pause Café. Lancé en 2018 par l’association Financement Participatif France (qui regroupe les professionnels du secteur), il donne une vue très graphique sur la question. Fonds collectés (81.5 millions en 2018), typologie des projets, type de plateforme, contribution moyenne par projet, nombre de contributeurs par projets…
Plateformes et fonctionnement
Vous connaissez tous certaines plateformes, HelloAsso, KissKissBankBank, Leetchi, ou encore, et surtout, Ulule, première plateforme – française – du genre, fondée en 2010.
Je vais surtout vous parler de Ulule, car c’est une plateforme plus axée sur la création (son slogan étant « Donnez vie aux bonnes idées »). Mais aussi parce que la 1ère catégorie de projets financés est celle de l’édition… ! Et de fait, j’ai déjà participé à plusieurs projets sur cette plateforme.
Comment ça marche ? il y a un projet, avec un pallier à atteindre, et des contreparties. Une fois le pallier atteint, les dons sont collectés, et le projet prend vie. A l’issue du processus créatif, le donateur reçoit sa contrepartie. Si le pallier n’est pas atteint, le projet ne voit pas le jour et le donateur n’est pas débité.
Le crowdfunding et l’édition
La plupart des projets Ulule dans l’édition ont pour but de financer la sortie d’un ouvrage qui ne se vendrait pas dans le circuit classique pour diverses raisons.
Il s’agit souvent de beaux livres, inédits, illustrés, avec une couverture/reliure de qualité. La plupart des livres Ulule ne paraîtront plus une fois la campagne terminée, l’idée étant de financer l’ouvrage au seul nombre de donateurs, et ce afin d’éviter toute possibilité de stocks (et les stocks, ça coûte cher).
Toutefois, des projets Ulule peuvent être créés pour d’autres choses : ouvrir sa librairie (l’Antre de Calliopée en début d’année 2021), changer de circuit d’impression et de diffusion (Passage des Editions Onyx vers Hachette).
Si le recours au financement participatif peur être ponctuel, un éditeur en imaginaire travaille ainsi pour toutes ses publications. Vous le connaissez parce que je vous en ai déjà parlé : il s’agit de Projets Sillex. Je vous avais présenté cet éditeur et sa démarche innovante dans un articlé dédié. Ses publications sont financées sur campagnes, comme c’est le cas pour l’excellent Rocaille de Pauline Sidre, ou encore l’anthologie Féro(ce)cités.
Et nous ?
Les projets que j’ai soutenus
Je vous ai parlé de Projets Sillex plus haut, et je vous en reparle maintenant. Car justement, une campagne est en cours. Et cette campagne, elle est originale et différente, à l’image de cet éditeur. Intitulée « Les forges », elle a pour but de consolider la démarche de l’éditeur en soutenant son modèle. Des contreparties originales sont proposées : une newsletter sur les coulisses éditoriales, un accompagnement éditorial pour les auteurs, du jeu pour les rôlistes, un roman inédit de la main de l’éditeur…
Côté livres, j’ai soutenu le projet des Contes du miroir de Magic Mirror, et je peux vous dire que je ne le regrette pas tant le livre est absolument merveilleux, avec des illustrations de Mina M. Dans le même genre, j’ai reçu le livre Là où réside l’hiver de Laetitia Arnould dont je vous ai parlé en début de semaine, encore un autre bijou, tant visuellement que littérairement. Enfin, j’ai participé au projet Dremence de Noir d’Absinthe, d’abord parce que c’est une maison que j’aime énormément, mais aussi parce qu’il y avait là un projet artistique global, musical, littéraire et graphique. J’attends de découvrir cet artbook qui ne va pas me laisser indifférente, j’en suis sûre !
J’aurais aimé soutenir davantage de projets, comme celui de Yoann Lossel, dont l’artbook Forgotten Gods me fait baver d’émerveillement. Le petit précis de champidragonologie de Coliandre me plaisit aussi beaucoup. Le premier roman d’Arnaud Cazelles, Un certain goût de plomb, a aussi été financé par ce biais.
Mais voilà : trop de Ulule ne tue-t-il pas le Ulule ? Car il faut bien choisir, et là aussi, il y a pléthore de projets. Alors ne pouvant participer financièrement à tous, j’essaie au moins de relayer les campagnes qui m’intéressent sur les réseaux pour soutenir auteurs et éditeurs.
Et vous ?
Connaissiez-vous ce type de financements ? Avez-vous déjà participé à des campagnes de ce type en littérature ? Ou sur d’autres types de projets ? Souhaiteriez-vous partager ici un ou plusieurs des projets que vous avez soutenus et qui vous tiennent à cœur ?
Avez-vous participé à l’une de ces campagnes ?
A contrario, si vous n’avez jamais participé, cela vous ouvre t-il des horizons ? Ou êtes-vous plutôt contre le principe ? Ou bien encore débordé par les propositions qui pullulent ?
Voilà pour cette Pause Café #13, j’espère que sa thématique vous aura plu et que cela vous aura ouvert des perspectives. J’ai hâte que vous me parliez des trésors de vos bibliothèques, peut-être en avez-vous qui ne proviennent pas de campagnes participatives, d’ailleurs; peut-être des éditions collector tirées en petit nombre d’exemplaires ? Dites-moi tout, je suis curieuse !
Super sujet. J’aime bien participer à ces campagnes, mais comme toi je fais des choix parce que sinon on s’y perd (déjà qu’en librairie c’est pas simple vu tous les romans qui sortent chaque mois…). Je n’ai pas participé aux campagnes des éditions Explora ou des éditions Twinkle par exemple car je les trouve un peu trop chère pour les contreparties proposées. En revanche, je participe aux campagnes du PLIB (ça permet de financer la remise de prix), à celles de Chane (parce que le colis reçu est juste incroyable!), à des campagnes d’auteurs autoédités, etc. Je trouve que ces campagnes sont des bonnes idées car ça permet à ces auteurs / éditeurs de financer leur projet de manière maitrisée et avec peut-être une plus juste rémunération aussi. Ou du moins ça contribue à les faire connaître.
Oui, c’est vrai que je ne l’ai pas mentionné mais tu as raison de le dire, cela propulse vraiment bien les auteurs qui débutent et petites maisons, pour financer de beaux projets sans amoindrir la qualité. Je ne connaissais pas du tout Chane, je suis allée voir ce qu’elle fait, c’est fort sympathique, je garderai un œil ouvert sur cette artiste.
Et je participerai aussi à la campagne du PLIB ! 🙂
Merci bcp pour ton retour !
Les campagnes de Chane sont sensationnelles. Honnêtement, t’as l’impression que c’est Noël quand tu reçois ta contrepartie tant il y a choses à découvrir en plus du livre!
Je ne peux pas participer à tout, mais je participe régulièrement à des campagnes sur Ulule, surtout pour des beaux livres d’illustrations (les livres de Chane, les Champidragons de Coliandre…), j’ai pris aussi plusieurs encyclopédies et contes illustrés du Héron d’Argent. Il y a aussi parfois des livres « collector », comme le Panorama du Japon ou l’intégrale de Lovecraft. Bref, plutôt des beaux livres.
Ah tu es la deuxième personne à mentionner Chane ! Je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte, son travail me plaît bcp. Les champidragons ah oui, il me faisait de l’œil aussi ! Et les éditions collector que tu cites… waouh 🙂 Oui, ce sont un peu des trésors de bibliothèques après !
C’est complètement ça pour le côté trésors de bibliothèque 😀
Ah, les campagnes de crowdfunding ! Selon le projet et le budget, j’y participe.
Parmi celles que tu as citées, j’avais craqué pour le recueil de contes illustrés de Magic Mirror (vu le sujet et la beauté des illustrations, impossible de résister !), le livre de Yoann Lossel (pareil), j’ai craqué en dernière minute pour le livre de Laetitia Arnould et vu mon régal à la lecture, je ne regrette pas. Et bien sûr, j’ai relayé celle de Noir d’Absinthe, comme tu le sais c’est une maison d’édition que j’aime beaucoup (mais c’était trop sombre pour moi, alors que je me suis contentée de soutenir autrement)
Cette année, je me suis jetée sur la campagne de Nestiveqnen qui réédite le tarot d’Ambre, illustré par Florence Magnin à partir du cycle des Neuf princes d’Ambre de Roger Zelazny. Une saga que j’ai beaucoup aimée, une illustratrice au trait doux et superbe, et en plus j’ai un faible pour les tarots (qui joue un rôle important dans les romans!). Mais ce n’est pas la seule raison. La raison, c’est que ce tarot était introuvable depuis de nombreuses années, et vendu d’occasion à des prix proprement ahurissants. Donc une campagne où il est proposé ce même tarot, accompagné d’un autre tarot inédit inspiré lui de la mythologie, pour une somme abordable, forcément, je n’ai pas réfléchi 5 minutes !
Et il y a fort longtemps, j’avais aussi contribué lors de la campagne de lancement de Magic Mirror, qui se créait 🙂
En revanche, suite à des mésaventures postales non compensées, je ne ferai plus les campagnes de grands éditeurs sur des ouvrages non exceptionnels (je ne citerai pas de nom). Quand je pense que face à la même mésaventure, Magic Mirror – qui naissait tout juste – avait réagi et remplacé ma contrepartie perdue par la Poste, je trouve ça fort de café qu’un gros éditeur (qui a plus de moyens) me laisse en plan avec un colis perdu, sans aucune compensation.
Bref, c’était la partie « je grogne » ^^ »
Je me rends compte que je ne t’ai pas encore répondu, excuse-moi 🙁
Ah oui, les tarots je sais que tu aimes bcp ça, j’ai déjà vu passer des posts instagram là-dessus. Je n’y connais rien, mais c’est vrai que ce que tu montres sur tes posts c’est très très beau !
Et je ne comprends que très bien ton point de vue suite à tes mésaventures postales. Ce que tu pointes ne m’étonnes pas : les petits éditeurs ne peuvent pas perdre un client, et donc ils font tout pour trouver des solutions. Un plus gros éditeur n’en a pas grand chose à faire, un de plus, un de moins… 🙁