Marine Sivan – Les cendres du serpent-monde

Les cendres du serpent-monde est un roman de Marine Sivan, paru en janvier 2021 aux éditions Scrineo. Huis-clos immersif dans la jungle, un roman intéressant. Pas très SFFF, mais ça ne m’a pas gênée.

Synopsis

 » Arrivé sur l’île tropicale de Cahor dans l’espoir de faire fortune, Erik survit tant bien que mal de petites combines. Lorsqu’un historien lui demande de le guider dans la jungle à la rencontre des Natii, le peuple autochtone refoulé loin des côtes depuis que les colons ont envahi l’île, il saute sur l’occasion d’un bon salaire. Mais au milieu des lianes, des souvenirs qu’il pensait enfouis au plus profond de lui-même resurgissent…
Alors que le fragile équilibre entre les peuples menace de se briser, Erik découvre que le but de l’expédition n’est pas celui qu’il croyait. Il va devoir faire un choix entre ce que lui dicte le peu d’intégrité qu’il lui reste et l’appât du gain… »

Avis sur le pouce…

  • Ambiance jungle, ça change un peu. J’aime bien les romans qui offrent des cadres naturels atypiques, et qui sont à l’inverse des locus amoenus. Ici, la jungle est bien décrite, on la visualise assez bien. Sales bestioles, chaleur étouffante et collante, végétation luxuriante… Vous savez comme j’aime que l’écriture mime les ambiances qu’elle relate. J’aime le travail poétique qui est réalisé, permettant au langage et à l’écriture de rendre vivants les lieux. Ici, ce n’est pas le cas. C’est plaisant à lire, mais à mon goût pas assez poussé.
  • Un huis clos immersif intéressant, à la fois géographique (la jungle, donc) mais aussi spirituel : les personnages, Erik surtout, sont complètement prisonniers de leur passé, de leurs pensées, de leurs actes.
  • Le gros point fort de ce récit est justement le personnage principal, Erik. Un truand, au passé discutable, assassin, rapace, aux valeurs très limitées. Peu à peu, il va évoluer. Parce qu’il s’en prend PLEIN la tronche. Mais PLEIN. Marine Sivan ne ménage pas du tout ses personnages, et il s’en dégage une vraisemblance remarquable. La métamorphose d’Erik est passionnante et crédible.
  • En revanche, un peu moins emballée par l’aspect colons/peuples autochtones, même si c’est entraînant. C’est toujours un peu la même chanson, les méchants colons appâtés par le gain et les peuples autochtones qui subissent. S’il y a quelques nuances, on retrouve malgré tout le même schéma. Le roman est classé en imaginaire, mais j’ai eu la sensation que ce récit était un écho à ce qui s’était passé en Amérique du Sud, avec les Mayas et les Incas. Les descriptions du peuple des Natii, de son mode de vie, et de sa ville capitale sont très réalistes, et l’on sent bien que Marine Sivan est historienne. Ca ajoute une consistance très intéressante au roman.

En bref

Une lecture sympathique, divertissante et originale dans son cadre et ses personnages. J’ai passé un bon moment de lecture. Les cendres du serpent-monde est un roman intéressant qui vaut le détour. 

11 thoughts on “Marine Sivan – Les cendres du serpent-monde

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  1. J’ai beaucoup aimé ce roman ! On est vraiment plongé dans l’atmosphère moite et poisseuse de la jungle, et Erik est un personnage ni tout noir, ni tout blanc, tout en nuance et profondeur. D’intéressantes réflexions sur la colonisation, mais surtout une histoire qui happe et bon sang cette fin… j’en ai eu des poussières dans l’oeil !

    1. Erik est effectivement incroyable, il m’a surprise de bout en bout. Et c’est vrai que j’ai beaucoup aimé aussi la manière dont l’intrigue est menée, jusqu’au bout. Ce n’est pas commun, et c’est intéressant.
      Par contre, je n’ai pas suffisamment ressenti la moiteur dans les mots. C’est le bémol que je noterais, à titre très personnel, car les ressentis sont très subjectifs.
      (Les poussières dans l’œil –> ^^)

      1. Oui, comme tu le dis les ressentis diffèrent d’une personne à l’autre. Ah ça, Erik m’aura bien surprise aussi ! Et l’autrice aussi, d’ailleurs ! (toi aussi tu as eu des poussières ? ^^)

        1. non pas de poussières ^^ si j’ai apprécié ma lecture, je n’ai pas ressenti bcp d’émotions; ça m’a agréablement surprise mais ça n’a pas été plus loin. J’ai un cœur de pierre snif snif ^^ non, j’avais surtout l’esprit occupé par d’autres choses, et je n’étais pas à fond dans ce roman. D’où un avis pas mitigé mais pas non plus dithyrambique; je pense que si j’avais eu l’esprit plus concentré dessus, j’aurais comme toi été bcp plus touchée.

          1. Mais non, tu n’as pas un coeur de pierre ! Chacun réagit différemment, et comme tu le dis, tu n’étais pas à fond dedans, ça joue aussi ! 😉

  2. Je suis censée le lire mais, avant toi, je n’avais lu que des avis très négatifs voir des abandons… du coup je freinais des 4 fers xD.
    Bon je vais peut-être le tenter du coup, mais je reste moyennement rassurée.

    1. Franchement, c’est un bon bouquin. Intéressant, original, et le personnage principal vaut vraiment le coup. Je l’ai lu assez vite, sans grande passion mais tu peux y aller sans crainte, ça se lit bien.

  3. Exactement comme toi, j’ai été surprise par les rebondissements (celui au milieu du livre, si tu vois auquel je pense, je ne m’y attendais pas du tout ! Tous les plans que je me faisais sur la suite du livre ont été renversés en deux paragraphes !) et j’ai lu le roman d’une traite. Le narrateur a fait mouche aussi chez moi, j’ai adoré sa « voix » pleine de gouaille. Et pourtant, ce n’était pas gagné ! Il me paraissait un peu antipathique au début avec son côté rentre-dedans et profiteur, mais il a une courbe d’évolution de dingue et j’ai bien accroché à son fil rouge autour de la rédemption. J’aurais aimé passer plus de temps avec les Natii par contre, découvrir encore plus de légendes, etc. De mon côté j’ai trouvé que le traitement du colonialisme était fait de façon plutôt intelligente. Une super lecture, je ne connaissais pas du tout l’autrice (et je tilte que c’est peut-être son premier roman ?), je regarderai avec curiosité ses autres livres !

    1. Oui, je vois bien !! C’était incroyable. Mais vraiment rafraîchissant, de voir enfin un écrivain surprendre à ce point son lecteur.
      J’aurais comme toi préféré aussi passer plus de temps avec les Naatis, j’ai beaucoup aimé la description de la ville capitale, j’aurais aimé me plonger davantage dans les légendes de ce peuple oui. ça aurait donné une coloration plus imaginaire peut-être.
      Et en regardant sa production, je vois qu’elle a participé à l’anthologie les montres enchantées aux éditions du chat noir, qui m’ont été conseillées d’ailleurs !

      1. Pareil que toi, j’ai adoré la description de la ville et les petits détails de leur quotidien ! Merci pour le titre de l’anthologie ! Je me garde le titre sous le coude et j’irai sûrement faire ma curieuse 😀 !

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