Guillermo Del Toro, Daniel Kraus – La forme de l’eau

A l’occasion de l’OpAllStars 2023, j’ai notamment acheté La forme de l’eau, un roman à 4 mains signé Guillermo Del Toro et Daniel Kraus. Je l’avais vu au cinéma à sa sortie en 2017, et j’en avais gardé un très bon souvenir. Flou, mais excellent. C’est Guillermo Del Toro qui a réalisé le film, à partir d’une idée de roman de Daniel Kraus. L’œuvre a donc été conçue dès le départ sur un double format, film et livre écrit à 4 mains. J’ai lu le roman la semaine dernière et visionné de nouveau le film ce week-end. Après Silo, voici un nouveau billet « regards croisés ». Bonne lecture !

Résumé

Je ne vais pas mettre, pour une fois, la 4ème de couverture parce qu’elle raconte absolument TOUT le bouquin. Alors je vous fais un résumé maison.

On est en 1963, dans une petite ville côtière des USA. Elisa travaille dans un centre de recherche aérospatiale comme agente d’entretien la nuit. Un jour, une créature amphibie est ramenée dans une gigantesque cuve. Prisonnier, il devient le fruit d’expériences et de recherches menées par une équipe d’américains pour faire avancer la course à l’espace.

Elisa surprend cette arrivée, et est chargée du ménage de la salle où l’immense créature est retenue prisonnière. Fascinée par cet homme poisson, elle parvient, en cachette, à attirer son attention, tout en douceur. Muette, elle va lui apprendre la langue des signes, l’amour de la musique… Peu à peu, une étrange relation nait entre Elisa, la femme rêveuse, et la créature amphibie.

La forme de l’eau : un film et un livre

Préalables : remise en contexte

Le livre est sorti un an après le film. C’est au cours d’un déjeuner de travail que Daniel Kraus et Guillermo Del Toro ont fait germer l’idée de La forme de l’eau. Kraus avait déjà en tête un scénario similaire pour un roman, et Del Toro lui a acheté les droits pour travailler sur le film. Le roman s’est écrit à 4 mains. Le film a par ailleurs été plusieurs fois récompensé, notamment par 4 oscars dont celui du meilleur film en 2018 et le Lion d’or à la Mostra de Venise en 2017.

J’ai pris l’habitude, quand un livre est adapté d’un film ou d’une série (ou l’inverse), de regarder et de lire l’œuvre à peu près en même temps. J’aime beaucoup voir les différences, comment sont transposés à l’écran les mots, les ambiances, les personnages. C’était d’autant plus pertinent ici que l’œuvre a été pensée ainsi dès le départ, sur deux supports différents, et ce dans un laps de temps très court. Je me demandais donc, avant de lire le roman, quel serait l’apport de chaque support sur l’œuvre en elle-même.

La beauté visuelle et sonore du film

Autant le dire tout de suite : j’ai préféré le film au livre. Et ce pour plusieurs raisons. D’abord, le film est d’une beauté visuelle éblouissante. J’adore les couleurs un peu rétro, la BO (signée Alexandre Desplat) qui accompagne tout le film. On sent que la musique est la parole d’Elisa. J’ai beaucoup aimé les contrastes de couleurs. Des gris bruts assommés de lumière issue de néons pour le labo, contre des couleurs très chaudes et feutrées pour les appartements d’Elisa et de son ami Gilles. La fluidité est le maître mot du film : dans cette eau omniprésente, dans l’enchaînement des scènes et dans les décors. J’ai aimé retrouver dans le film des petits détails du livre. Qui paraissent insignifiants mais qui, pour les personnages, veulent dire beaucoup.

D’autre part, les acteurices sont parfaits. Sally Hawkins parvient à émouvoir et transmettre énormément de choses avec son jeu. J’ai adoré retrouver Octavia Spencer avec sa gouaille typique (une des Figures de l’ombre, excellent film au passage que je vous recommande). Michael Shannon est pas mal en méchant très méchant (mais n’a pas toutes les nuances du livre). Et bien sûr, la créature est très belle, jouée par un acteur (Doug Jones). Cela rend ses mouvements, ses gestes… très souples, fluides. En somme, un parfait mix entre humain et poisson.

Malgré tout, il n’est pas exempt de défauts non plus. Exigence ciné j’imagine, de montrer des corps nus intégralement (féminins, of course). Mais selon moi, l’esprit de l’histoire et surtout des personnages ne colle pas avec ce voyeurisme brut, j’aurais préféré davantage de suggestion. En cela, le livre possède une pudeur et une retenue peut-être plus bienvenues. Et surtout, le gros défaut du film c’est de recentrer encore plus l’histoire autour de la romance uniquement. C’est dommage, car le livre propose un discours social assez engagé dont one ne voit quasiment plus rien à l’écran.

Quant au livre…

Je dois dire que je reste assez perplexe. Car il m’a semblé très inégal.

Il possède des atouts évidents. D’abord, il explore davantage le passé et la psyché des différents personnages, tant principaux que secondaires. Cela les rend plus consistants et surtout nuancés (notamment pour Strickland, le méchant).

Mais c’est surtout le propos social qui est fort intéressant dans le livre, et beaucoup moins exploité dans le film. Le roman dénonce la violence de la société américaine WASP des Etats-Unis de 1963. J’en dirai davantage à ce propos plus bas. Malgré tout, si tout ceci est fort pertinent, cela se greffe assez mal à l’histoire. Car il n’y a pas d’intrigues parallèles à côté de la romance qui est centrale. Tout tourne, dans le fond, autour d’Elisa et de l’Homme-poisson. De ce fait, les chapitres parsemés tout au long du roman explorant un peu plus chaque personnage cassent complètement le rythme. Ils apparaissant alors comme de longues digressions, qui ne sont pas intégrées de manière cohérence ni fluide à l’intrigue. Il y a un côté artificiel dans le livre qui m’a beaucoup moins plu, faisant disparaître la fluidité si évidente à l’écran.

Quant à l’écriture, elle est également assez inégale. Elle offre parfois de beaux effets : répétitions, rythme mimant le mouvement de la mer, sonorités chuintantes, mais aussi une adaptation de la plume aux personnages et au contexte. La plume se fait caméléon, mais c’est plus ou moins réussi. Globalement, le premier tiers m’a plu pour sa poésie, le dernier tiers pour les émotions générées, mais le milieu tire en longueur, avec une plume beaucoup plus banale.

Une romance fantastique et onirique

La forme de l’eau est définitivement et intégralement une romance. Il n’y a pas que cela dans le texte mais elle constitue son intrigue principale. Elle est le cœur du propos et l’âme de l’histoire. Habituellement, j’aime bien quand la romance n’est pas prépondérante ou qu’elle n’étouffe tout le reste. J’aime bien l’équilibre. Or, ici, si on enlève la romance, il n’y a plus d’histoire. Malgré cela, vous serez surpris de lire que j’ai bien aimé cette histoire.

La Belle et la bête

Parce que cette romance n’est pas ordinaire, ni juste là pour faire joli. Elle véhicule un message assez fort. Ce n’est pas de la romance pour dire de faire de la romance.

On peut d’abord faire un lien assez évident avec La belle et la Bête. Guillermo Del Toro n’a pas caché s’être inspiré de ce conte pour La forme de l’eau. On retrouve en effet quelques scènes typiques du conte. Un personnage féminin modeste, humble, un peu dans son monde. Une relation assez forte avec Giles, une figure qu’on pourrait qualifier de paternelle. Une Bête de prime abord monstrueuse qui se révèle généreuse, demandeuse d’amour.

La forme de l’eau explore la rencontre entre deux êtres que tout oppose; la différence, l’acceptation et le dépassement de sa peur première pour aller vers l’autre. Et puis le développement d’une relation intime. Enfin, le roman interroge ce qui est, dans le fond, monstrueux. Est-ce vraiment l’Homme-poisson, ou bien l’horreur réside t-elle ailleurs, et où ? En ce sens, La forme de l’eau peut se lire comme une adaptation modernisée du conte, ce qui pourrait donner l’impression d’un texte plutôt manichéen et pas très surprenant. C’est en effet un reproche que l’on pourrait faire au roman. Mais en considérant le roman comme un conte moderne, cela fait sens et je trouve que ce n’est pas mal fichu.

Du fantastique onirique

Mais la frustration pourrait s’installer si on cherche à connaître et comprendre les détails autour de l’Homme-poisson. Par moments, on découvre certaines de ses facultés, mais on n’ira jamais au-delà. Je ne suis pas persuadée d’avoir lu un texte fantastique au sens todorovien du terme (je sais, je suis une puriste un peu rigide, désolée). Il n’y a pas cette hésitation caractéristique entre les lois naturelles et ce personnage (dont on ne sait même pas, au final, s’il est surnaturel). En effet, à aucun moment les personnages n’émettent d’interrogation sur sa signification ou sa survenue dans le monde réel. Il est un spécimen de science pour l’un, une créature monstrueuse à abattre pour un autre, Dieu pour certains, et tout simplement un être autant et aussi peu humain que tout un chacun pour d’autres. C’est peut-être cette absence d’explications qui donne une tonalité fantastique au texte. Mais nulle trace de la peur ou de l’angoisse caractéristique du genre. Au contraire, on est en pleine confiance ici, dans la relation qui se noue.

Ce qui m’a surtout séduite, pour ma part, c’est le caractère onirique de l’histoire. Elisa semble vivre sa vie comme une automate, plongée dans ses rêves de vie qu’elle n’aura jamais. Le début de son histoire commence d’ailleurs par une prépondérance de rêves; des rêves de boue, de rivières et d’herbes hautes. Giles passe également son temps à rêver sur la vie qu’il aurait aimé mener, à une autre époque. Le film selon moi décrit vraiment bien cette ambiance; moins verbeux que le bouquin, plus musical, léger, aérien et flou comme un rêve. Cette histoire d’amour improbable pourrait se lire comme le fantasme d’Elisa de se faire enfin aimer, ou la quête d’un idéal. Cette histoire qui semble si invraisemblable dans un réel bien marqué et violent existe-t-elle seulement ? En effet, le texte évoque souvent l’enchantement, le merveilleux, et le caractère unique de ces événements qui ne se reproduiront  jamais. Le caractère hautement improbable de certaines scènes renforce cette impression d’onirisme.

Petite touche de body horror

Dernier ingrédient qui m’a plu dans ce mélange, c’est cette touche de body horror qui parsème les pages du roman. Je trouve que c’est là encore plus marquant dans le livre qu’à l’écran. Strickland est véritablement un monstre qui pratique la violence gratuite. Le roman offre donc tout un visuel horrifique lié aux tortures perpétrées, tant sur la créature amphibie que sur d’autres personnages du roman. Et le bouquin ne fait pas vraiment dans la dentelle, allant par moments jusqu’au grotesque – on imagine sans peine les giclées de sang qui nous éclaboussent les mains avec un peu de chair avec.

D’autre part, et j’ai trouvé ça à la fois perturbant et réussi, c’est le mélange assez malsain de torture et de sensualité. Strickland est un pervers narcissique, paranoïaque et hyper violent, qui éprouve un réel plaisir à violenter, intimider, humilier, détruire. Il en jouirait presque, et plusieurs fois le texte évoque ça :

« Les moments qui précèdent une séance de torture sont toujours très sensuels. La tumescence de la peur. L’élancement de deux corps séparés avant l’inévitable impact. La créativité de Strickland se languissant de s’immiscer dans l’imagination de la victime. Lainie ne comprendrait jamais ce type de préliminaires, mais tout soldat qui en a éprouvé l’afflux sanguin le pourrait très bien, lui. Une image délicieuse, ravigotante. Strickland prend un bonbon vert dans le sachet, prétend que son goût piquant est celui du sang ».

Sonorités, gradation dans le phrasé mimant l’excitation sexuelle, phrasé saccadé et concis, absence de connecteurs entre les phrases (asyndètes), choix du vocabulaire sans équivoque : tout ici respire la sensorialité, la sauvagerie, l’excitation et l’imminence du sang sur le bout de la langue.

C’est assez nauséeux, mais toujours dans la cohérence du personnage et absolument pas cautionné. On est bien dans la dénonciation d’un esprit malsain et dangereux. Malgré tout, je trouve que l’exploration de l’horreur du personnage est très bien faite.

Un cocktail assez riche donc, qui crée au final quelque chose d’assez singulier, à la fois cotonneux et flou, mais aussi très sensoriel sur tous les plans. Selon moi, c’est une œuvre qui ne peut pas laisser indifférent.

Société WASP, Etats-Unis, 1963

La voix des minorités

J’en parlais plus haut : le gros atout du livre par rapport au film est son regard très critique porté sur la société WASP des Etats-Unis des années 60. On est à une époque où le modèle de l’American way of life va inonder petit à petit toutes les sociétés occidentales. C’est beau, c’est chic, l’argent rentre, la prospérité est là, la richesse aussi… Mais l’envers de la vitrine est beaucoup moins chic.

La forme de l’eau est la voix des minorités de l’époque. Le texte met en scène deux femmes de ménage dont une noire et une latino, mutilée enfant et muette; un vieil homme homosexuel; une épouse en quête d’indépendance (personnage quasiment absent du film, d’ailleurs); un scientifique russe pas au clair avec sa conscience… Bref, des personnages en marge dans une société fière de son succès et du modèle qu’elle propose. En parallèle, on a la figure du pater familias par excellence avec Strickland (le choix de ce nom quand même ! Tant son sens que sa sonorité donnent un aperçu du personnage…). Mais Strickland a fait la Corée et revient d’un périple d’enfer en Amérique du Sud. Son retour tant espéré auprès de sa famille ne le comble pas de bonheur, tant il sent que la société qu’il a laissée deux ans auparavant est en train de changer. Sous son propre toit. On constate alors les fissures qui commencent à poindre dans cette société du paraître, annonciatrices des grands bouleversements sociétaux à venir.

Une réalisation inégale

Sous la forme de l’eau donne un aperçu de tout le discours homophobe, sexiste et raciste de l’époque. Mais le rendu n’est pas optimal. D’abord parce que ce n’est pas finement intégré à l’histoire, comme je l’ai dit plus haut. Et puis c’est fait avec de gros sabots. Les victimes de ces violences insidieuses sont toutes des gentils. Ils n’ont absolument aucune nuance. Il n’y a bien que le méchant qui offre quelque chose de plus complexe (malgré sa cruauté sans borne assez grotesque parfois). Vous me direz que c’est l’effet conte qui joue. Peut-être !

Malgré tout, j’ai quand même apprécié deux figures. Celle de Zelda d’abord. Elle fait la conversation pour deux avec Elisa pendant leurs travaux de nettoyage, et son franc parler est très drôle, surtout quand elle évoque son mari Brewster (qui brasse beaucoup d’air). Et puis un personnage quasiment absent du film : Lainie, l’épouse de Strickland. Les chapitres centrés sur elle sont intéressants. On y lit sa métamorphose d’épouse soumise à travailleuse indépendante, d’une part. Et puis le roman donne un aperçu de toutes les injonctions données aux femmes à l’époque. Fais ceci, sois comme ça, ne fais pas ça comme ça, souris, cuisine, talons, cheveux, rouge à lèvres, etc. etc. Etouffant. Mais ces chapitres sont les plus désolidarisés de l’intrigue, même s’ils permettent de comprendre la descente aux enfers de Strickland d’autre part.

En pratique

Guillermo Del Toro, Daniel Kraus, La forme de l’eau

Bragelonne, 2018

Couverture : Jacket illustration 2017, James Jean, Jacket design by Patrick Collins

VO : The shape of water, 2017

Traduction : Isabelle Troin

Autres avis : Retrouvez l’avis de Clara, qui a eu un coup de cœur pour ce roman; c’est d’ailleurs en souvenir de notre conversation à ce sujet l’année dernière que j’ai acheté le bouquin à l’oOpAllStars. Un joli roman esthétique et onirique pour Saywhisper, qui a apprécié sa lecture malgré les défauts du roman.

La forme de l’eau est une œuvre conçue pour le livre et le cinéma. Guillermo Del Toro et Daniel Kraus proposent un conte moderne, à la fois doux, amer, sensoriel et horrifique; onirique et très ancré dans le réel en même temps. A posteriori, je trouve que les deux œuvres se complètent plutôt bien. L’ambiance onirique et fluide est magnifiquement retranscrite à l’écran, tandis que le livre offre un discours engagé et critique sur la société de l’époque. Le tout s’équilibre plutôt bien, et peut-être l’intérêt d’une adaptation sur deux supports réside t-il ici. Malgré une prépondérance de la romance, j’ai aimé cette histoire, qui m’a fait vibrer, plus à l’écran que dans ses pages.

14 commentaires sur “Guillermo Del Toro, Daniel Kraus – La forme de l’eau

Ajouter un commentaire

  1. Merci pour cette poussée analyse comparative. J’avais trouvé le film sympa mais sans plus justement parce qu’il manquait quelque chose. Or le roman bien qu’inégal dans son écriture semble m’interesse plus par sa mise en lumière sociétale et le fait que la psyché des personnages soit plus approfondie. À sortir de ma pal donc 🙂

    1. Ah oui peut-être que le bouquin remplira le blanc que tu as ressenti devant l’écran en effet. Oui tu peux le sortir de ta PàL, dans tous les cas ce sera une expérience différente du film je pense !

  2. Quelle jolie coïncidence alors que je viens, pas plus tard qu’hier soir, de découvrir le live action de Disney dédié à La Belle et la Bête que j’ai trouvé fort sympathique.

    Concernant cette œuvre, je l’avais dans ma PAL grâce à sa trouvaille chez Noz mais j’avoue que depuis, je l’ai déposé dans une boite à livre mon intérêt s’amoindrissant avec le temps.

    Finalement, je me demande si je n’ai pas fait erreur suite à ce détaillé avis qui me laisse penser que le cadre et l’univers onirique et fort sensoriel m’aurait surement séduit à mon tour malgré les quelques inégalités dans sa forme. Sait-on jamais, si je recroise sa route, je (re)craquerais certainement.

    Merci à toi 🙂

    1. Oh snif! Je te comprends cela dit, ça m’est arrivé et ça m’arrive encore souvent de mettre des livres dans la boîte à livres me disant que je ne les lirais pas. Il faut suivre son instinct 🙂 si tu retombes dessus un jour, ce sera un signe oui 🙂
      Et effet, jolie coïncidence !

    1. oui c’est assez surprenant d’autant que le temps entre le film et le livre est très resserré.
      A noter sur la liste des choses à lire/à voir qui fait déjà 36 000 km ^^

  3. Bon, je ne pense pas que ce soit vraiment pour moi, tout ça. Mais au cas où, je jetterai un œil. Car tu me donnerais (presque) envie. Encore…

    « J’ai pris l’habitude, quand un livre est adapté d’un film ou d’une série (ou l’inverse), de regarder et de lire l’œuvre à peu près en même temps. » J’ai vu ça avec le Gibson et j’ai beaucoup apprécié ton regard sur les deux œuvres. Donc, continue, c’est riche d’enseignements pour tes lecteurices.

    1. Vu la romance prédominante et le coté horrifique je me disais que tu ne serais pas hyper tenté, mais que ça te donne presque envie ça c’est une petite réussite ahah 🙂 Bon, par contre ce n’est pas suffisant pour rallonger ta pile à lire et je ne t’y pousserai pas franchement.
      Merci pour ton retour encourageant sur ce type de billets ! Je me plais à faire ce genre de choses effectivement, ravie que tu y trouves ton compte.
      En parlant de Gibson, je suis dans Neuromancien, et pff pff, pas simple pas simple ! j’accroche sans comprendre grand chose – comme Périphériques. Cet auteur est un peu magicien…

  4. Une très belle analyse très profonde, comme d’habitude ! Il me semble que j’avais chroniqué ce roman il y a un an ou deux… je ne m’en souviens pas. Mais je n’avais certainement pas analysé tout ça ! L’influence « Belle et la Bête » est évidente. Dans le film, il y a pas mal de références à des classiques de l’horreur, comme la Créature du Lac Noir. Pour moi, c’est clairement une oeuvre de Del Torro, et c’est surtout comme ça que je l’ai comprise. Quand je l’avais vu au ciné à l’époque, le côté sexuel de l’histoire m’avait un peu dérangée, mais je me suis rendue compte quelques mois plus tard en écrivant mon premier roman envoyé aux éditeurs qu’elle m’avait inspiré… très fortement, même !

    1. Merci ! Ah je ne me souviens pas, j’irai voir sur ton blog.
      Alors par contre en classiques d’horreur je n’ai aucune référence, ma culture dans ce domaine est quasi nulle; alors je vais aller zyeuter ça. C’est rigolo, parce que ce week-end j’étais dans un hôtel où dans la partie commune il y avait un coin lecture, et toute une collection de taschen, dont celui sur le cinéma d’horreur, que j’ai commencé à lire mais évidemment vu le pavé je n’ai pas eu le temps de tout regarder.
      Tu as raison, le côté sexuel est très présent dans le film, fortement associé à Elisa d’ailleurs; je trouvais que le bouquin avait aussi cet aspect mais plutôt accolé à Strickland, de manière très malsaine vu le personnage. J’ai pu lire différentes chroniques qui pointaient cet aspect-là sur le film et ça a pu déranger, effectivement.

    1. Ah une adepte du film 🙂 Je ne regrette pas la lecture du bouquin mais c’est vrai que le film m’a charmée… Je pourrais le revoir encore une fois, tandis que je ne pense pas relire le bouquin.

  5. Merci pour ce billet!
    J’avais vu le film à sa sortie, mais je n’avais pas capté qu’il y avait un livre « écrit en parallèle » (un peu comme L’Odyssée de l’espace pour Kubrick et Clarke?. Et j’aime bien (et pratique aussi!) la démarche de parler dans un même billet du livre et du film (« les » Harry Potter », par exemple…). Ce que vous dites d l’approfondissement du passé des personnages dans le livre m’intéresse aussi, et me fait songer au « Heat 2 » écrit (bon, co-écrit!) récemment par Michael Mann dans le prolongement de son mythique Heat…
    Je pense donc que je vais rajouter dans ma LAL le livre cosigné Kraus & Del Toro!
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fièrement propulsé par WordPress | Thème : Baskerville 2 par Anders Noren.

Retour en haut ↑