Plongée dans de la dark fantasy, avec ce nouveau service de presse proposé par Scrineo, que je remercie beaucoup pour l’envoi ! Quand vient la horde d’Aurélie Luong me faisait penser, un peu dans le même genre, aux Chats des neiges ne sont plus blancs en hiver de Noémie Wiorek. De plus, la couverture de Benjamin Carré me plaisait bien. Des personnages nuancés, un univers sombre : tout était réuni pour que je passe un chouette moment ! Et pourtant, les astres ne se sont pas alignés…
Synopsis
« Dans une Corée médiévale devenue colonie russe, Ivan, un paysan droit et idéaliste, vit un quotidien morne où son seul but est de survivre un jour de plus. Il rêve pourtant de passer le concours pour devenir magistrat.
Mais tout bascule lorsqu’il est enlevé par la Horde Blanche, une troupe de mercenaires dirigée par la Putain Blanche et connue pour faire couler le sang partout où elle passe. Utilisé comme appât pour assouvir une vengeance, Ivan décide d’entrer dans leur jeu, à ses risques et périls…
Car quand vient la Horde, la mort n’est pas loin… »
Une épopée…
Aurélie Luong nous fait voyager dans un univers méconnu, original : une Corée médiévale sous le joug russe. Le dépaysement était garanti. J’aurais aimé néanmoins profiter d’un cadre plus riche en descriptions pour m’imprégner pleinement des lieux.
D’autre part, ma lecture n’a fait qu’effleurer le contenu du roman. Plusieurs raisons à cela. D’abord, un arrière-plan que j’ai mis du temps à bien saisir. Puis énormément de personnages (avec une onomastique à laquelle je ne suis pas habituée, ce qui a rajouté à la difficulté de m’y retrouver) pas tous suffisamment creusés pour que je les repère facilement. Et aucun ne m’a vraiment plu pleinement. Enfin, énormément d’événements qui s’enchaînent à un rythme effréné.
Quand vient la horde est un roman dense. Peut-être trop, pour un seul volume, à mon avis. Ca fait pas mal de choses à ingurgiter, à suivre, sachant que le rythme est soutenu. J’aurais aimé prendre quelques pauses contemplatives dans ma lecture, mais je reconnais que ça aurait coupé le rythme épique du roman.
… dark fantasy
Je pourrais relire ce roman à l’occasion, justement pour apprécier un peu plus tout ce qu’il renferme. Cependant, on est dans un univers dark fantasy, donc pas hyper funky. Ambiance apocalypse, guerres, violence et des héros plongés dans la violence, la fange et l’horreur. J’aime bien ces univers, mais j’apprécie aussi y trouver de la nuance, une lueur d’espoir… Là, c’était trop noir et violent pour moi.
D’autre part, le style et l’écriture ne m’ont malheureusement pas plu. Ce n’est pas qu’ils soient de mauvaise qualité, attention ! D’ailleurs, le roman est bien relu, le point de vue omniscient et la narration à la 3ème personne m’ont plu. Cependant, j’ai eu du mal avec les dialogues, au niveau de langage assez souvent vulgaire. Evidemment, c’est tout à fait cohérent, on est chez des mercenaires. Mais ça m’a un peu tenue à distance.
Et puis il m’a manqué quelque chose. Je ne sais pas quoi exactement. J’ai passé pas mal de temps pendant ma lecture à comparer, malgré moi, ce roman aux Chats des neiges… où les personnages m’ont semblé plus percutants, plus finement dessinés, avec une écriture très imagée. Je pense que j’aime bien les univers sombres où percent un peu d’espoir, de beauté. Quand vient la horde a peut-être manqué pour moi de cette beauté dans la langue, dans les personnages. Cet univers m’a paru trop cru à tous les niveaux. Encore une fois, ce n’est pas un reproche et il y a une belle cohérence dans ce roman. Mais cela peut expliquer ma retenue.
Une intrigue qui m’a laissée perplexe
Effectivement, le récit d’Ivan m’a laissée un peu perplexe. Dans sa construction, d’abord. Hormis quelques chapitres centrés sur « le chien » (dont on ne sait d’ailleurs ni qui il est pendant un bon bout de temps, ni quand ces événements se déroulent par rapport au récit principal), le roman s’attache à Ivan. Du coup, je n’ai pas très bien compris l’intérêt d’apposer « Ivan » à chaque chapitre, puisqu’on n’est pas dans un roman choral.
Par ailleurs, j’ai trouvé Ivan particulièrement agaçant au début du roman. Il est adolescent encore, en fait… Mais au comportement d’adulte. J’ai senti comme une dissonance. Et son accord avec la Horde ne m’a pas convaincue, trop rapide à mon goût. Son intégration dans celle-ci se révèle tellement simple ! J’ai eu du mal à y croire, compte tenu de tout ce qu’il en a bavé avant.
Toutefois, le rythme des péripéties est tel, que je ne suis pas toujours parvenue à bien saisir chacune d’elles, ni à capter le lien cause –> effet que je chéris tant. Parfois, les événements s’enchaînent trop rapidement, ce qui ne m’a pas permis de comprendre certaines actions des personnages.
Je suis en revanche très contente que l’autrice ne soit pas tombée dans le piège d’une romance. Il y a quelque chose de beaucoup plus fin, torturé, un peu malsain aussi, peut-être unilatéral, qui donne beaucoup de corps à la relation entre Yek et Ivan. Mais là encore… Yek a souffert de la comparaison avec Agnieszka, et malheureusement pour Quand vient la horde, Agnieszka remporte encore la manche…
En pratique
Aurélie Luong, Quand vient la Horde
Scrineo, Avril 2022
Couverture : Benjamin Carré
#PLIB2023
#ISBN9782381670218
Quand vient la horde est un roman d’Aurélie Luong. Cette épopée dark fantasy nous emmène dans une intrigue pleine de rebondissements et de personnages dans un cadre sombre, désespéré, violent, et dans des terres peu foulées par l’imaginaire. C’était un voyage prometteur, malheureusement je n’ai pas accroché. Peut-être pas lu au bon moment, peut-être pas pour moi, peut-être pas mon style… Ne vous concentrez pas trop sur mon seul avis, et faites-vous le vôtre, prenez votre billet pour la Corée médiévale russe !
J’hésite franchement à tenter la lecture de ce titre. L’univers ne m’attire pas spécialement et pourtant son côté « rarement exploité » me plaît bien. Je crains cependant que le manque de temps lui soit fatal.
Ah, le manque de temps, le trop plein de titres à lire… Ca me rappelle une discussion récente tiens !
Je pense qu’on peut trouver plus approfondi dans l’aspect « rarement exploité ». Pas qu’il ne le soit pas ou mal ici, mais ça manque de nuance et de fond, à mon sens.
Trop de noms, de lieux, de vêtements coréens, ce qui perd le lecteur qui est obligé d’avoir un recours au glossaire situé à la fin du livre, à chaque fois. Ou au dictionnaire car toutes les mots ne sont pas expliqués.
Oui, c’est vrai que l’immersion n’est pas toujours aisée…. J’y repense encore parfois et me demande si je n’aurais pas apprécié davantage avec un roman en deux volets, ce qui aurait peut-être permis de prendre le temps de saisir tous ces nouveaux termes, cette culture qui ne nous est pas forcément connue… Contrairement à l’autrice, je crois.